Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/atom.xml2022-08-06T00:27:59.554645+00:00<![CDATA[of our favourite (murder)bot]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/of%20our%20favourite%20(murder)bot/2022-08-06T00:27:59.554645+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-08-06T00:27:59.554645+00:00<![CDATA[<p dir="auto">du sabotage & of some boring & depressing (french) shit…</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/4DC0B214-5C49-6CD4-659D-B39C83DF1B49.jpg" alt="cover of martha wells’ network effect"></p>
<p dir="auto">first i’m gonna talk about network effect, the fifth installment in martha wells’ series of murderbot!</p>
<p dir="auto">some lowkey personal stuff before getting into the review proper :our favourite murderbot is set to be back for another three volumes to be released i dunno when and i was eager to get back into its stories with this volume, the last i had to read yet, since i read the sixth installment before this one and i read all the other ones in the series in french and i was curious to read at least one volume in english as i suspected the translation was maybe getting past some stuff (the example i could pick right up reading this volume was murderbot’s and art’s pronouns: both use “it” a pronoun a bit untranslatable in french but as far as to other stuff, i’d have to comb over the text with the french translation side by side and yeah, whatever… not doing that!)</p>
<p dir="auto">okay, so with that out of the way, this volume is way bigger than the previous installment, which is fine by me, i love murderbot! (but urgh, small aside again: the quality of the paperback edition i got is just downright fucking shit, the cover falls apart pretty quickly…)</p>
<p dir="auto">pour reprendre l’histoire de ce volume donc: murderbot is out on a new survey with its humans (yes <em><strong>its</strong></em> even tho murderbot keeps on insisting that they’re not its friends xD) and on their way back, they come across another ship out to kidnap them (or more accurately as it turns out: it) and said ship is ART, <em>that</em> hmmm other (not-)friend (and also notorious asshole, it must be said) who has been infringed upon by unknown assailants. and so starts our <del>troub…</del> errr, story!</p>
<p dir="auto">and i must say: i fucking loved that volume in particular, it’s full of wits & twists, funny and well developed! story-wise, the rhythm is just great, ever crescendo overall but with small moments of… calm, i guess? all the relationships are well handled and the characters well developed and in a way that makes sense and we see more of the in-story universe (which was my main issue with the other books in that we don’t get to see much of the world outside a narrow point, whereas here we get some hints)</p>
<p dir="auto">also, i really loved the way murderbot 2.0 handled <em>that</em> (<em>gestures vaguely</em>) yeah, no more spoiler =p</p>
<p dir="auto">and the themes are the same as before, basically, but they’re explored much more in-depth here! (identity, relationships between conscious constructs, friendship, exploitation of labor under capitalism among others!) plus, as <a href="https://www.tor.com/2022/06/21/murderbot-an-autistic-coded-robot-done-right/" rel="noopener noreferrer">someone else said: the way murderbot is autistic-coded is very well done</a> and handled just right! and even more than that, through murderbot’s pov, this series continues to show how our ableist & capitalist society sees autistic and neurodivergent folks as constructs to be handled as objects/things first, as people <del>never</del> second.</p>
<p dir="auto">so yeah, i loved it all and whole!</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement/boredom levels: never boring so: 0 / 10</p>
<p dir="auto">note générale/overall note: 9 (voire 9,5) / 10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/9D8BAE02-1F2B-6E25-1F54-9C0B996EFBEC.jpg" alt="couverture de il faudra faire avec nous par lë agary"></p>
<p dir="auto">en deuxième bouquin pour cette chronique, un livre qu’on m’a prêté lors la résidence d’écriture collaborative dans les pyrénnées et que j’ai lu sur place du coup: Il faudra faire avec nous par Lë Agary, à retrouver chez les étaques qui présentent d’ailleurs le livre comme “un manuel de sabotage déguisé en roman ou, plutôt un roman déguisé en manuel de sabotage” et en effet, on peut se poser la question! mais on reste très clairement dans une fiction spéculative et donc dans le domaine de l’imaginaire, quand bien même l’histoire est réaliste au possible…</p>
<p dir="auto">donc pour l’histoire: on nous plonge direct dans l’action d’un sabotage de stations d’essence et de tout un tas d’autres plus ou moins importants: du simple retrait d’affiches publicitaires à la prise de photo avec graffiti d’un politique, en passant par le black bloc. bref, que des actions plus ou moins directes mises en avant! avec toujours ce vague franck en arrière-plan, personification générale ever so present du capitalisme et de l’hétéropatriarcat, que cherche à nuire/abattre notre narratrice activiste queer et anar. un récit œuvrant pour la banalisation du sabotage.</p>
<p dir="auto">le tout raconté sur l’espace d’une seule semaine dans une écriture franche et directe, incisive même, sans fioriture, qui nous instillerait presque l’envie de suivre l’exemple des persos… ça percute pas mal et c’est un peu un délire que de les suivre dans l’action, toujours et encore, en crescendo là encore mais sans vrai moment de répit cette fois - sans temps mort, quoi…</p>
<p dir="auto">heureusement que le livre est court parce que je ne vois pas comment les actions auraient tenu la route sur l’espace d’un an ou même d’un mois. (ça aurait été moins eu d’impact, clairement)</p>
<p dir="auto">ps: un extrait est dispo sur un site d’un truc que j’aime pas mais bon, si vous voulez le lire, c’est par là: https://lundi.am/Il-faudra-faire-avec-nous </p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: pas le temps pour donc ouais 0 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 6 à 7, voire 8 à la limite, if we’re generous / 10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/606E271B-21CD-0712-AC7B-68A23DC05105.jpg" alt="couverture de paris 2119 par zep et bertail"></p>
<p dir="auto">avec ce troisième bouquin, je passe (enfin) à la partie maudite de cette chronique, à savoir quelques bandes-dessinées de sf kinda meh, bof, vraiment bof. la première bd du lot: paris 2119 par zep au scénar et storyboard et bertail au dessin, à retrouver chez rue de sèvres.</p>
<p dir="auto">comme le titre l’indique clairement, l’histoire se passe à paris en 2119, où tout le monde qui le souhaite peut se téléporter d’un bout à l’autre du monde via des cabines individuelles “transcore” et un mec blanc cishet refusant de les utiliser (par nostalgie, presque) découvre le petit secret derrière ces cabines: il s’agit en fait de cabines faisant usage de clonage via copie à l’échelle moléculaire en transmettant les données à très haute vitesse d’une cabine à l’autre, copiant ainsi les usagèr.es à souhait, en “supprimant” leur corps original resté derrière… sauf que parfois, la version originale peut rester en vie pour une raison ou une autre et s’échapper de la cabine. de plus, la copine du mec, noire et belle, est adepte des cabines et notre héros fera tout pour la <del>revoir</del> euh sauver.</p>
<p dir="auto">en bref, une énième dystopie, quoi: le plot est on peut plus overdone/overused, cent fois déjà fait et refait et l’histoire est tellement basique dans la sf que vous pourriez certainement trouver la même, et ce même du côté des classiques, et peut-être en mieux, qui sait? seule la partie graphique aurait peut-être pu valoir le coup, surtout pour les décors, si ce n’était pour cette over-sexualisation (et exotisation) de la seule protag noire de l’histoire mise en avant… qui plus est, copine du “beau” mec blanc, qui lui <em>comme par hasard</em> n’est pas sexualisé, bien entendu! (<em>sighs</em>)</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: boring as heck, even tho it’s short: 5 à 7 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: pas plus de 4, voire 3 / 10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/2C179586-F760-6D42-099C-1482C0DC5DB5.jpg" alt="couverture du tome 1 de le mur par charreyron et alberti"></p>
<p dir="auto">pour la deuxième bd du lot, je vais parler des tomes 1 à 3 de la série le mur par alberti d’après un scénar (à la base une idée de film) de charreyron, à retrouver chez glénat.</p>
<p dir="auto">alors, voyons: c’est l’histoire post-apo et dystopique d’un mur (ben oui, pardi!) que deux enfants/ados, solal et sa sœur eva vont tout faire faire pour franchir car la frangine souffre d’une maladie et qu’iels deux arrivent bientôt à bout de médocs et iels espèrent et croient (non, ont foi de?) pouvoir en trouver plus à trouver dans un soi disant eden, qui se trouverait au-delà du dit mur, dont l’enceinte est protégée par des robots. à l’approche du mur, iels croisent la route d’un gang essayant elleux aussi de pénétrer les lieux mais pour d’autres raisons.</p>
<p dir="auto">sauf que… spoiler, spoiler! il se trouve que le soi disant paradis (dans lequel se sont enfermé.es des riches et d’autres privilégié.es pour s’abriter des conséquences d’une catastrophe à venir et dans lequel a tenté de pénétrer un des membres du gang dans son enfance) a tourné au cauchemar, les personnes présentes ayant été transformées en, well, basically energy zombies, leeching & living off whatever energy source they can find. et donc, le mur ne doit pas être breeched, coûte que coûte, unless ya want a second apocalypse, avec des zombies cette fois!</p>
<p dir="auto">et donc ouais, on a là une énième dystopie post-apo avec des zombies… bref, peu de choses à dire côté histoire et plot, à part oh, la belle analogie de comparer des riches et privilégié.es à des energy zombies! <em>sarcasm</em> sinon, ça suit grosso modo les codes habituels du/des genre.s en question avec juste un twist sur leur origin story. côté originalité et moralité à deux sous, on repassera.</p>
<p dir="auto">et pour ce qui est du dessin? ben, euh pareil ma foi… même si j’aime plutôt bien le dessin à la couleur en aquarelle, le style et l’ambiance général.es rappelle pas mal celui des comics, surtout pour ce qui est de la narration, avec le cadrage et le storyboard, mais en bien plus illisible pour les scènes de combat/d’action, notamment. ce qui aurait pu être un petit film d’action est décliné ici en bd illisible pour les scénes principales. et puis, question de rythme, on repassera aussi.</p>
<p dir="auto">dommage mais bon, parfois vaut mieux savoir laisser tomber des projets et leur faire prendre la poussière à jamais que de les sortir des tiroirs…</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: ben, comme la dernière bd: boring as shit… 5 à 7 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: pas plus de 3 / 10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/450687D2-14AF-58E8-D171-1DAE00237F3C.jpg" alt="couverture de shangri-la par mathieu bablet"></p>
<p dir="auto">et dernièrement deux bds de mathieu bablet, à savoir shangri-la et carbone & silicium, toutes deux à retrouver au label 619 chez ankama. j’ai hésité à faire une critique des deux à la fois, tant les thèmes sont liés et les deux ont les mêmes soucis mais au final, ce sera séparément.</p>
<p dir="auto">shangri-la tout d’abord: dans un futur plus ou moins lointain, l’humanité a dû quitter la terre à cause de la pollution et s’est donc exilée dans une énorme (ou des, chais plus) station spatiale dans laquelle vit une société en circuit fermé et huis-clos dirigée par une entreprise (la seule existante, d’ailleurs) à qui on voue quasiment un culte et a aussi fait muter des animalaux (chien.nes et chat.tes principalement) pour que ces dernièr.es puissent parler et être doué.es de conscience. un mec (ingénieur, je crois?) est dépêché sur une station de recherches (plus petite que la station où tout le monde vit) suite à un phénomène ayant eu lieu, une explosion ou implosion en lien avec un projet que des scientifiques ont entrepris. le projet en question? ni plus ni moins que la création ex-nihilo d’une nouvelle humanité pour coloniser shangri-la, la région la plus hospitalière de titan après terraformation partielle… </p>
<p dir="auto">ouais, une genèse 2.0 entirely made from scratch by humanity! sauf que ça demande une quantité phénoménale d’énergie risquant de compromettre l’intégrité de la terre, vu qu’on libère en se faisant rencontrer de l’antimatière avec de la matière. bref, notre protag va devoir se frotter à cet épineux problème, le tout sur fond de manifestations anti-mutant.es et d’une révolte parallèle menée par une mutante pour prendre le pouvoir.</p>
<p dir="auto">c’est là encore une énième dystopie, quelque peu post-apo, et qui se veut politique mais de fait ne l’est pas du tout, tant la critique sociale n’a pas été réfléchie plus loin que le bout du nez, résultant en une morale à deux sous, avec un bon gros manque de subtilité, rendant tout le propos apolitique. (très gomasio-esque comme le disait une autre personne ; dans le genre “ohlala le capitalisme c’est mal, vous vous rendez compte?”) on a aussi une grosse référence à la ferme des animaux d’orwell (en copié/collé, quasiment, mais en reprenant le concept dans l’espace) qui fait office de critique envers la technologie, l’industrie et le capitalisme. et que dire de la révolte pour prendre la place des personnes au pouvoir et au final ne rien changer? et puis le manque de réflexion derrière l’allusion au racisme avec les animalaux mutant.es qui sont donné.es comme solution à ce dernier, dans le genre on crée de toutes pièces un groupe d’êtres doués de conscience sur/contre qui l’humanité entiére peut se liguer et s’en donner à cœur de joie pour se défouler et enrayer un peu la violence soi-disant intrinsèque à notre espèce… ouais, on repassera hein.</p>
<p dir="auto">la narration est plutôt “cyclique”, avec les toutes premières pages qui peuvent causer une bonne grosse confusion car apparemment sans rapport avec la suite directe. au niveau des thèmes, ça fait un peu foutraque. comme si on avait voulu mettre trop de trucs dans le même sac. il y a pas mal de violences gratuites, dont une scène de viol graphique. (je préfère prévenir)</p>
<p dir="auto">sinon, en parlant du niveau graphique justement, c’est basique et le chara design est tellement peu réfléchi que tous les persos se ressemblent pas mal, à tel point qu’on a des soucis à les différencier, surtout les persos secondaires.</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: encore une fois, boring as fuck et qui plus est, c’est très pessimiste donc soyez prévenu.es, c’est déprimant à donf! 6 à 8 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: pas plus de 4, voire 3 / 10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/5C8081F1-F762-4F50-1CC6-6AC31093859E.jpg" alt="couverture de carbone & silicium par mathieu bablet"></p>
<p dir="auto">et finalement donc, carbone & silicium: l’histoire d’une soi-disant romance entre deux I.A.s qu’on a incarné dans des corps androïdes/robotiques (du moins c’est une romance d’après d’autres critiques alors que c’est très clairement une histoire d’amitié et il y a pas une once de romance entre les deux, enfin bref) à la base, ces I.A.s sont deux prototypes d’une nouvelle génération de robots devant prendre soin des personnes âgées, du fait d’une population humaine toujours plus vieillissante. leur corps sont ainsi destinés à se casser/mourir après 15 ans d’activités et ce fait est gravé dans leur corps/code (exemple parfait d’obsolescence planifiée pour faire du fric) sauf qu’une tentative d’évasion de leur part tourne mal et seule une des I.A.s, Silicium de son nom (à qui on a donné un corps androïde à l’aspect d’un homme noir de grande taille) lors d’une virée en Inde en dehors du labo pour leur faire voir le monde puis une femme faisant partie de l’équipe qui a conçu les I.A.s a des regrets et donne à l’autre I.A. (à qui des représentants les entreprises ayant investi dans la conception des I.A.s et robots, ont donné un corps androïde à l’aspect d’une femme hypersexualisée par ces mecs, donc conventionnellement belle et blanche, sans pilosité et avec une forte poitrine) une mise à jour du code qui lui permettra par la suite de sauter de corps en corps robotiques, une fois arrivée chaque date de péremption, qui est planifiée dés qu’une I.A. occupe le corps, soit au bout de tous les quinze ans. Si le corps est cassé avant ces quinze ans, elle devra vivre avec ce corps jusqu’à la dite date et si elle se casse définitivement sans pouvoir changer de corps, c’est la mort assurée. ainsi on suit nos deux I.A.s se rencontrant et s’éloignant seulement pour se rapprocher à nouveau au fil des décennies et des siècles, jusqu’à accompagner la fin de l’humanité…</p>
<p dir="auto">encore une énième dystopie, certes moins violente et un poil moins moralisante que la dernière, plus contemplative et qui se veut aussi tout à la fois politique et philosophique. on y rencontre les mêmes problèmes, tant graphiquement, bien qu’il y ait une amélioration côté chara design et palette couleurs, que thématiquement parlant: c’est très apolotique pour les mêmes raisons données plus tôt avec en plus une hypersexualisation non remise en question du robot “féminin” et il y a même un moment où elle se retrouve avec des parties du corps assemblées depuis au moins deux robots différents, et donc avec un pénis et et des seins et elle est nue durant tout le long de la scène (paie ta transmisogynie fétichisante, mate…) alors que le robot masculin n’est quasi jamais dépeint nu de toute l’histoire. en fait, de mémoire, la seule scène est au début, au moment de l’incarnation des I.A.s en des corps androïdes. ouais, encore et toujours: on repassera.</p>
<p dir="auto">je trouve également qu’une réflexion plus pertinente et travaillée autour du racisme dans les deux histoires is both missing and missed. ah! et j’oubliais aussi l’ambiance glauque très collapso, présente dans les deux, mais more full blown here. bref, ces deux mondes ne donnent pas envie de vivre, c’est clair. <em>sarcasme</em> de plus, on a droit à une post-face de gomasio dans carbone & silicium, auteur qui se regarde le nombril à fond ici. <em>sarcasme</em> bref…</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: encore et toujours boring as fuck, quelque peu moins pessimiste mais ça reste déprimant… 6 à 8 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: pas plus de 4, voire 3 / 10</p>
<p dir="auto">ps: je l’ai dit ailleurs, mais toutes ces bds ne font que renforcer la réflexion du status-quo comme quoi y’aurait pas d’autres alternatives que le capitalisme, quand bien même c’est “mal” et “mauvais”</p>
]]><![CDATA[les chroniques sont de retour (enfin)]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/les%20chroniques%20sont%20de%20retour%20(enfin)/2022-08-02T16:08:40.534353+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-08-02T16:08:40.534353+00:00<![CDATA[<p dir="auto">et me voilà (enfin) de retour… bon, j’ai toujours pas écrit la chronique des 3 bds de sf à la con là, mais en attendant je vais parler un peu de to write like a woman:</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/3DE7B35A-82BE-E9CC-143C-42D0D26A9DE7.jpg" alt="cover of joanna russ’ to write like a woman"></p>
<p dir="auto">une collection de quatorze essais et lettres de joanna russ, écrivaine lesbienne étatsunienne de sf, autour de deux thèmes principaux: la sff et le féminisme. (une trad est en cours par des connaissances/amies avec une publication prévue pour janvier 2023 si je ne me trompe pas, avec quelques ajouts de la correspondance de russ) je rajoute également que deux trois trucs tournent plus ou moins autour du lesbianisme et que seulement cinq ne concernent pas directement ou indirectement la sff.</p>
<p dir="auto">certain.es ont vieilli, mal vieilli même (je pense ici notamment à “What Can a Heroine Do? or Why Women Can’t Write” ou “Towards an Aesthetic of Science Fiction”) et d’autres sont peu compréhensibles car je n’ai pas vraiment le contexte culturel et surtout historique (notamment pour “Letter to Susan Koppelman” ou “Is “Smashing” Erotic?“) mais ça reste une collection intéressante et je relirai sûrement quelques points pour mon analyse sur la biologie (et biologie + genre) dans la sff car ça (re)cadre pas mal quelques uns des bouquins que je vais soit lire ou relire pour. et puis l’écriture de joanna russ est très plaisante à lire, avec un style assez relax qui fait très discussion et quelques parenthèses pertinentes.</p>
<p dir="auto">Towards an Aesthetic of Science Fiction: ou comment (ne pas) critiquer la sf, vu que les critiques lit de l’époque avaient du mal à distinguer les outils sur lesquels se reposer pour leurs analyses.</p>
<p dir="auto">Speculations: The Subjectivity of Science Fiction: ou comment faire la différence entre les différents genres de (para)littératures. (en se reposant sur une réflexion de Delany)</p>
<p dir="auto">SF and Technology as Mystification: ou comment ne pas confondre la technologie avec le capitalisme. (et aussi pourquoi russ préfère star trek à star wars)</p>
<p dir="auto">Amor Vincit Foeminam: The Battle of the Sexes in Science Fiction: ou comment ne pas écrire de la sf phallocratique ; une analyse de dix histoires de sf réac pour la plupart.</p>
<p dir="auto">On the Fascination of Horror Stories, Including Lovecraft’s: ou pourquoi russ adore les histoires d’horreur</p>
<p dir="auto">A Boy and His Dog: The Final Solution: l’analyse et la critique d’un film de sf macho et hétéropatriarcal.</p>
<p dir="auto">What Can a Heroine Do? or Why Women Can’t Write: tout est dans le titre.</p>
<p dir="auto">Somebody’s Trying to Kill Me and I Think It’s My Husband: The Modern Gothic: une analyse de quelques livres de poche du genre Gothic Modern qui étaient apparemment très populaires à l’époque et les raisons pour lesquels ils l’étaient. (spoiler: c’est à cause du hétéropatriarcat, grosso modo)</p>
<p dir="auto">On Mary Wollstonecraft Shelly: ou pourquoi l’écrivaine derrière frankenstein est à moitié mauvaise en tant que romancière et pourquoi ce fait la rend intéressante.</p>
<p dir="auto">Recent Feminist Utopias: une discussion (très) intéressante et toujours d’actualité sur des utopies féministes de l’époque (elle note bien que the dispossessed de le guin n’en soit pas une, bien qu’utopique et féministe et que triton de delany ne soit pas une utopie) et ce que ces dernières reflètent de la société contemporaine au moment de l’écriture des textes. elle prend pour corpus: Les Guerillères de Monique Wittig, Motherlines de Suzy McKee Charnas, The Dispossessed de Le Guin, The Female Man d’elle-même, Trouble on Triton: An Ambiguous Heterotopia de Samuel Delany, The Shattered Chain de Marion Zimmer Bradley, Woman on the Edge of Time de Marge Piercy, The Wanderground: Stories of the Hill Women de Sally Gearhart, Commodore Bork and the Compost de Catherine Madsden, et enfin: Your Faces, O My Sisters! et Houston, Houston, Do You Read? toutes deux de James Tiptree.</p>
<p dir="auto">To Write “Like a Woman”: Transformations of Identity in the Work of Willa Cather: une analyse des histoires et de la vie de willa cather, d’un point de vue lesbien. je connaissais willa cather de nom et ce qu’en dit russ me donne envie de la découvrir, elle et ses écrits.</p>
<p dir="auto">On “The Yellow Wallpaper”: ou pourquoi cette histoire est une histoire de fantôme et pas une histoire “réaliste”.</p>
<p dir="auto">Is “Smashing” Erotic? (j’ai pas le contexte)</p>
<p dir="auto">Letter to Susan Koppelman (pareil, même si je vois où russ veut en venir)</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: ça se lit vite et c’est plutôt agréable: 0 à 2 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 6 à 7 / 10</p>
]]><![CDATA[et encore une...]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/et%20encore%20une.../2022-07-05T02:13:44.862175+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-07-05T02:13:44.862175+00:00<![CDATA[<p dir="auto">fin en queue de poisson. une!</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/470707B2-9669-9FDA-901F-09AA68CA7FD3.jpg" alt="couverture de subtil béton par les aggloméré·e·s "></p>
<p dir="auto">en cette nuitée, je vais chroniquer (enfin surtout critiquer) Subtil Béton écrit par le collectif Les Aggloméré·e·s à retrouver chez L’atalante.</p>
<p dir="auto">pour reprendre vite fait le bouquin, il s’agit d’un roman choral d’anticipation nous projetant dans un futur dystopique dans une france des années 2040 qui a viré full facho, capitaliste, protectionniste (vu que la franco a quitté l’UE) et néocolonialiste, encore pire que maintenant (ben, oui, c’est une dystopie) et dans laquelle des efforts/élans de résistance et de révolution se sont fait salement réprimés. l’histoire se passe après la dispersion, petit nom de la répression étatique qui a eu lieu, et prend pour protagonistes des persos anciennement ouvertement révolutionnaire et qui pansent leurs plaies et cherchent à refaire la révolution à une moindre échelle (du moins, dans un premier temps) mais surtout reprendre le cours de leur vie après un tel trauma, de préf en collectivité/communauté.</p>
<p dir="auto">bref, le concept de base avait tout pour me plaire, avec l’utilisation de l’écriture inclusive/démasculinisée, des allusions à l’espoir, et des premiers retours d’autres personnes qui faisaient miroiter une utopie dans la dystopie. surtout que le fond de l’histoire est transféministe, anti-capitaliste, anti-raciste et anar et que les protag sont en majorité queer. oui, sauf que… ben, c’est juste dystopique avec une partie quelque peu contre-dystopique, et presque post-apo aussi à l’échelle personnelle, tant y’a pas mal de traumas et d’oppressions, quand bien même adressées.</p>
<p dir="auto">le bouquin m’a dés le début beaucoup rappelé “bâtir aussi,” un autre livre en écriture collective (par les ateliers de l’antémonde) dont la lecture m’avait très largement déçu, en raison de son manque d’imagination, de son validisme et de la vision de la campagne telle que vue par les citadin.es (voir mon thread sur mon ancien compte ici: https://mamot.fr/<a href="//blog.witch.academy/@/Milouchkna/" title="Milouchkna" rel="noopener noreferrer">@Milouchkna</a>/104304452804918852 ) mais aussi quelque peu les furtifs de damasio, dont les problèmes ont été très bien abordés par la dérivation ( https://xn–drivation-b4a.fr/furtifs/ ) et tabor de phoebe hadjimarkos clarke, une autre anticipation queer qui m’avait là aussi déçue mais plutôt par son manque d’imagination.</p>
<p dir="auto">alors certes on aborde pas mal de sujets, dont une bonne partie des oppressions, mais on y touche que très superficiellement… pareil pour la solidarité, y’en a mais c’est pas montré tant que ça au final. et bon, les persos sont un peu attachant.es (surtout les deux enfants, en fait) mais je reprocherais cependant le manque de perso(s) (et thématiques) handi.es et l’absence du point de vue d’alex, seule nana (ouvertement) trans de l’histoire, alors qu’on a bien celui du seul mec trans. on a aussi aucune voix pour faire remarquer à quel point les persos en clandestinité dépendent en grande partie de la production capitaliste pour leurs besoins (vu qu’on pille et qu’on récupère mais qu’on ne produit pas particulièrement beaucoup soi-même… bref) enfin, je pense qu’un approfondissement du passé de certain.es protag aurait été grandement la bienvenue, au vu des thèmes abordés par ce biais. (notamment l’addiction) et puis on oublie pas mal les liens historiques entre paysan.nes/pêcheur.ses et grévistes/manifestant.es, qui se supportaient lors de grèves.</p>
<p dir="auto">niveau narratif, c’est somme toute assez classique, faut pas chercher du neuf ici et ça m’a fait penser quelque peu aux furtifs, d’ailleurs, au niveau de la trame des parties. manque d’imagination donc, comme je le disais plus tôt. on a aussi une fin en queue de poisson avec une conclusion qui a soi disant très conscience d’être bâclée (non, elle ne l’est pas, juste mal pensée et travaillée) trop rapide, genre oui, toute l’action principale du climax se passe sur les trente ou quarante, voire juste les vingt, dernières pages (j’aurais aimé en savoir plus sur l’après, peut être que ça m’aurait porté sur/poussé à l’espoir. parce qu’en l’état, ça pousse plutôt au désespoir et à l’impuissance. énième dystopie, toussah, toussah) et aussi trop ouverte…</p>
<p dir="auto">et c’est bien mou aussi du côté stylistique. (avec des rimes et jeux de mots foireux.ses à la damasio pour un des persos, dont on aurait par ailleurs pu se passer le point de vue sans trop de mal. et une protag qui fait usage d’un très inutile illes…)</p>
<p dir="auto">bref, une autre déception de cette année pour ma part. (décidément, je me dis que je devrais revoir mes attentes à la baisse parce que ouais, ça fait bien chier à la longue) malgré toussah, et ses défauts, ça pourrait être intéressant pour plein d’autres personnes, notamment celleux qui débarquent dans les bails militants et anti-oppressions. mais clairement, c’était pas pour moi. et j’en suis désolée car le concept avait tout pour me plaire.</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: bah, on s’emmerde un peu quand même, quoi… 2 à 4 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 4 à 6, tout au plus / 10</p>
]]><![CDATA[qu'il est branlant cet équilibre social]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/qu'il%20est%20branlant%20cet%20équilibre%20social/2022-06-20T20:33:25.089757+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-06-20T20:33:25.089757+00:00<![CDATA[<p dir="auto">(et très fragile et violent…)</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/8515D1A5-AF6F-8E2B-32F0-EB8E15546798.jpg" alt="couverture des Derniers jours d’un monde oublié par Chris Vuklisevic"></p>
<p dir="auto">aujourd’hui, chronique plus ou moins rapide pour les Derniers jours d’un monde oublié par Chris Vuklisevic, publié chez folio sf suite à un concours pour fêter leur vingtième anniv.</p>
<p dir="auto">pour reprendre vite fait l’histoire: suite à une catastrophe d’ampleur apocalyptique il y a de cela trois cent ans, trois peuples, deux constitués d’indigènes et le dernier de réfugiè.es, sont forcés tant et si bien de cohabiter sur une île isolée du reste du monde et perdue au milieu de l’océan, île répondant au nom de sheltel (dont la ressemblance avec shelter, “abri” en anglais, ne peut être une coïncidence, vu le sujet du livre) mais également de suivre une hiérarchie et un mode de vie strict.es pour de soi disant raisons de survie et de maintien de l’équilibre des ressources au sein de l’île. sauf que le reste du monde débarque littéralement au milieu de cet équilibre branlant sous la forme d’un bateau de pirates. (ce qui fout le souk partout, bien entendu!)</p>
<p dir="auto">on y suit tour à tour les points de vue de deux puissant.es de l’île, à savoir 1) arthur, un vieillard fourbe qui cumule les rôles: feutier, commerçant, juge des talents et conseiller à la cour de la bénie, et 2) la main, aka nawomi: une sorcière chargée grosso modo du rôle de la mort et de la vie, afin d’équilibrer et de réguler la population, et enfin le point de vue d’une pirate étrangère, fille adoptive de la capitaine du vaisseau qui débarque, rêvant d’une vie plus tranquille sur la terre ferme…</p>
<p dir="auto">sur le plan narratif à strictement parler, on a là un retelling plutôt original du mythe de l’atlantide (on notera en possible référence à ce dernier la présence dans l’histoire d’humain.es-lézards qui, s’iels ne sont pas tué.es à la naissance si issu.es de copulation mixte entre le peuple dit des “natif.ves” et l’un des deux autres peuples, sont mis.es au pilori en place publique à l’âge adulte, dès lors qu’iels présentent trop d’écailles sur leur corps) en mode post-apo sur un schéma assez répandu en fantasy, alternant les points de vue des persos principaux à tour de rôle, avec une touche très originale que j’ai bien aimé: l’insertion entre les chapitres de déclarations d’affiches et autres encarts publics via télégramme de la part des autorités et des extraits du journal de l’île, qui apportent des éléments du récit plus large et de fait participent au worldbuilding et à notre immersion dans l’histoire. on sent également une influence très claire d’ursala k. le guin tout du long, avec par exemple les talents trop puissants jugés dangereux dont les personnes qui les possèdent peuvent se voir emprisonné.es et mis.es au cachot toute leur vie durant dés découverte de ceux-ci, possible allusion au destin du héros de dons de le guin, dont on a mutilé les yeux afin d’empêcher que son pouvoir fasse des dégâts.</p>
<p dir="auto">par contre, niveau thèmes et sujets abordés, c’est très axé sur les violences en tout genre: viol, inceste, travail forcé/esclavagisme d’enfants handi.es, eugénisme, validisme, torture (via privation, notamment), gaslighting, abus sexuels à répétition, mutilation, mention de démembrement, endettement à tout va ect… ça m’a vraiment pas mal sortie de l’histoire à plusieurs reprises, même si c’est certes (quelque peu) dénoncé. c’est quelque fois aussi seemingly gratuitous. avec en toile de fond de tout ça: inégalités, jeux de pouvoir, mainmise du contrôle de la population et des ressources par une minorité et règne de la peur de l’Autre.</p>
<p dir="auto">dommage car j’aurai voulu aimer en voir plus sur le monde entourant l’histoire sinon. dommage aussi que la monarchie demeure sur l’île au final.</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: ben, là, j’en sais rien franchement. j’ai du lire en plusieurs fois, tant j’étais éjectée… à voir.</p>
<p dir="auto">note générale: 5 / 10</p>
]]><![CDATA[reflets d'eutopies anarchistes queers (occidentales?)]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/reflets%20d'eutopies%20anarchistes%20queers%20(occidentales%3F)/2022-06-01T20:17:09.923873+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-06-01T20:17:09.923873+00:00<![CDATA[<p dir="auto">ou comment penser l’anarchisme dans un autre monde!</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/6CC21758-ACFE-AD6D-20B9-F62795C848C3.jpg" alt="cover of margaret killjoy’s a country of ghosts"></p>
<p dir="auto">petite (à l’origine) chronique aujourd’hui pour parler de a country of ghosts par Margaret Killjoy (petite note: j’ai lu l’édition de 2014 chez Combustion Books et il y a pas mal de coquilles, dont une que j’ai du mal à comprendre qu’elle ait pu passer entre les mailles éditoriales… aucune idée si le livre a été mieux corrigé dans la réédition chez AK Press…) livre qui sera bientôt dispo en français en août chez Argyll sous le titre “un pays de fantômes” et dont je tenais à faire une chronique un peu avant le déluge de critiques élogieuses que je peux voir d’ores et déjà arriver de la part d’autres anarchistes! car yup let me tell ya right now: ce fût une lecture très mitigée. (encore une, oui… décidemment!)</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/BF6FDA5A-1C4C-2B73-C640-628167B8FB86.jpg" alt="couverture de l’édition française d’un pays de fantômes par margaret killjoy"></p>
<p dir="auto">on y suit un journaleux borolien, du nom de dimos horacki, dépêché dans une chaîne de montagnes sur la ligne de front d’une guerre de guérilla dans laquelle borolia, un pays impérialiste en cours d’expansion et en quête de toujours plus de <del>croissance</del> ressources, est engagé contre, nous dit-on, des bandits montagnards. suite à une erreur de jugement de sa part, il se retrouve vite envoyé à sa mort par l’homme dont il devait originellement faire les éloges en vue de le montrer en héros dans son article et ainsi supporter les efforts de la propagande borolienne. de fil en aiguille notre journaleux passe très vite de l’autre côté du front, formé par une confédération d’anarchistes en tout genre en lutte pour leur survie et surtout leur mode de vie.</p>
<p dir="auto">déjà un petit point bon à savoir: ça a été classé en fantasy et les distributeurs anglophones vendent ça comme de la fantasy anarchiste alors qu’il y a strictement aucun élément de fantasy si ce n’est qu’un élément clef de l’utopie, à savoir: le récit prend place dans un autre monde ; et c’est tout. ici, pas de supernaturel, ni de magie, ni quoique que ce soit d’autre d’un point de vue élémentaire, pas de physique différente de notre monde, quoi.</p>
<p dir="auto">et c’est donc un autre monde reflétant énormément le nôtre, avec borolia et vorronia comme miroir de l’europe coloniale avec l’arrivée de la révolution industrielle, avec la relation entre borolia et vorronia en pays voisins dont l’un a été écrasé et subjugué par l’autre, qui reflète pas mal de pays, entre autres la france et l’allemagne durant les deux guerres mondiales, et enfin on peut voir hron comme un reflet de la confédération des peuples natifs d’amérique du nord…</p>
<p dir="auto">tout d’abord on sent qu’un boulot de réflexion a été accompli au niveau du worldbuilding quant à la normalisation de l’acceptation et l’intégration sociale des personnes queers et qu’on peut voir encore plus idéalisée du côté de la confédération anarchiste… au point d’en devenir une eutopie vaguement hopepunk (d’où le titre de cette chronique) cependant, le worldbuilding aurait mérité d’être plus approfondi, du côté social et anarchisme justement, mais aussi environnemental.</p>
<p dir="auto">d’un point de vue narratif, on suit le schéma assez classique de l’utopie avec un protag extérieur qui part en utopie, bien qu’un peu accidentellement dans le cas présent. je note aussi la présence d’un gros cliché que pour une raison ou une autre je ne parviens pas à identifier de façon nette… peut être était-ce le cliché de la vengeance envers un traître? et puis il y a ce que j’ai nommé ailleurs le coup de bilbo que je ne trouve pas très super ni bien exploité ici ; l’idée est clairement inspirée/pompée de/sur bilbo de tolkien, à savoir: le protag est blessé et perd conscience en plein combat, ce qui donne lieu à une ellipse narrative/temporelle, nous épargnant/évitant ce qui aurait pu être une description (trop) détaillée ou superflue dudit combat. enfin, l’histoire en soi aurait pu bénéficier de plus de place pour explorer les choses à fond car on reste souvent en surface, on ne fait que survoler les relations et la caractérisation des persos, et pour aussi simplement respirer car on a pas de véritables temps morts, c’est très axé action et on passe d’un incident à l’autre sans trop développer les enjeux. ce qui fait qu’on dirait plus une nouvelle rallongée qu’un roman.</p>
<p dir="auto">aussi, j’aurais voulu adorer ce livre mais, et c’est là que le mât penche très dangereusement à titre perso, l’idée de base de hron et le fait de situer cette confédération dans une chaîne de montagnes (même pour une bonne raison narrative et pratique) me rappelle beaucoup trop la zomia, ce qui me fait l’effet que le livre de killjoy est une version/application roman(c)ée de la zomia, un concept-amalgame quelque peu foireux dont james c. scott a tiré un livre “zomia ou l’art de ne pas être gouverné” (the art of not being governed: an anarchist history of upland southeast asia) exemple d’anthropologie anarchiste blanche assez controversé… ce qui nous donne au final une vision possiblement toute occidentale de l’anarchisme dans ce roman.</p>
<p dir="auto">en résulte en somme le reflet idéalisé (romantique/romantisé presque) d’une eutopie en marges subissant (littéralement) les assaults d’un empire colonial, sûrement trop affamé de croissance pour que l’utopie puisse espérer y résister dans le long terme. une histoire qui au final ne “challenges”/défie pas tant que ça “every premise of contemporary society” contrairement à ce qu’indique le quatrième de couv de l’édition anglaise… qui plus est on reste vraiment dans le pur exercice de pensée de l’utopie, sans trop d’égards pour le développement de l’histoire et du monde fictionnel, et celui-ci est peut-être trop semblable au nôtre. (à la limite de la contre-dystopie)</p>
<p dir="auto">sinon, ça se lit très vite, on voit pas le temps passer et le style est limpide (peut être trop peu remarquable et/ou pas assez poétique à mon goût) malgré les coquilles dont je parlais plus haut, et c’est très clairement inspiré d’ursula k. le guin, entre autres.</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: ben, comme je viens de dire, ça se lit vite… peut être bien quand on s’emmerde donc! 0 à 2 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 5 à 6 / 10</p>
]]><![CDATA[on part en indonésie, ça te dit?]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/on%20part%20en%20indonésie,%20ça%20te%20dit%3F/2022-05-13T10:43:46.459970+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-05-13T10:43:46.459970+00:00<![CDATA[<p dir="auto">enfin, plus précisément à siberut!</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/9CF10A62-CEDA-CEB3-6743-35E79AA8999E.jpg" alt="couverture de mentawaï! par tahnee juguin et jean-denis pendanx"></p>
<p dir="auto">et donc, aujourd’hui chronique rapide sur mentawaï! sur un scénario de tahnee juguin avec l’aide de teo jartho et aman lepon, illustré par jean-denis pendanx, une bd documentaire à retrouver chez futuropolis.</p>
<p dir="auto">on y suit tani (le double fictionnel de tahnee) une française côtoyant les mentawaï, un peuple indigène de siberut, une île à l’ouest de l’indonésie, qui essaient tant bien que mal de préserver leurs pratiques et culture animistes et leur mode de vie, en se reposant en grande partie sur le tourisme grandissant qui leur assure une relative protection vis-à-vis des différents régimes gouvernementaux indonésiens successifs… </p>
<p dir="auto">suite au concert de plusieurs trahisons de la part de réalisateurs étrangers qui veulent diffuser et imposer leurs propres visions des pratiques chamaniques, teo jartho, guide touristique mentawaï, comprend très vite l’importance de faire entendre leurs propres voix, non seulement par l’intégration de mentawaï dans l’équipe de tournage mais aussi en tant que monteur.ses en scène et réal et autres personnes de la chaîne audiovisuelle. mettant à profit une opportunité rare, l’initiation d’un nouveau sikerei, qui se présente, iels se mettent à filmer, documenter et partager elleux-mêmes leur culture et vie quotidienne. (dont le projet de réalisation est à suivre ici: <a href="http://mentawaistorytellers.com/" rel="noopener noreferrer">http://mentawaistorytellers.com/</a> )</p>
<p dir="auto">le scénario, le découpage des plans et planches de la bd et les (dis)positions corporelles lors des cérémonies ont aussi été réalisé avec la participation et l’implication de teo jartho et d’amon lepon, le sikerei nouvellement initié dans l’histoire.</p>
<p dir="auto">le découpage des plans et la composition sont d’ailleurs très bien réalisé! le dessin, tout en aquarelle, et les couleurs sont magnifiques et rappellent beaucoup les carnets de voyage. l’ambiance qui se dégage des planches est vraiment très chaleureuse.</p>
<p dir="auto">bref, un beau coup de cœur pour moi.</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: 0 à 2 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 8 à 9 / 10</p>
]]><![CDATA[de bien vils tours!]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/de%20bien%20vils%20tours!/2022-05-11T03:58:03.001675+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-05-11T03:58:03.001675+00:00<![CDATA[<p dir="auto">je m’emmerdais un peu cette nuitée et j’ai lu quelques bandes-dessinées empruntées à la bibli y’a un tit moment maintenant (et il est bientôt temps de les rendre et m’en reste encore une que je lirai et chroniquerai demain)</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/A0220493-B7A4-FA25-572A-90B53BBA2D32.jpg" alt="couverture de sorcières de chabouté"></p>
<p dir="auto">je vais d’abord parler de sorcières par chabouté, sa première bd, dont j’ai ici emprunté la première édition chez le téméraire, avec une édition plus récente chez vents d’ouest avec des planches en noir et blanc d’après la bédéthèque. au fin fond de la campagne de la france profonde, des récits (ultra)courts parlant de bêtises et de mesquineries humaines et souvent en rapport (plus ou moins direct) avec la sorcellerie donc. c’est glauque à souhait et on en redemanderait presque si l’humour noir quelque peu douteux ne se moquait pas autant et si souvent des péquenaud.es… les histoires s’enchainent sans prétention en reprenant des déclinaisons classiques sur le thème mais chabouté brille par la façon dont il arrive à mettre en scène et narrer ses récits en un format aussi court, avec des chutes bien senties et une composition au top. un tit truc à déplorer: les designs des persos me déplaisent alors que j’adore le dessin et le style par ailleurs… </p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: on voit pas le temps filer, sérieux… 0 /10</p>
<p dir="auto">note générale: 4,5 à 6 / 10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/9DE7943E-3E0A-A114-9D5B-ED847233420B.jpg" alt="couverture de lueur de nuit d’olivier boiscommun"></p>
<p dir="auto">deuxièmement, je passe à la lueur de nuit d’olivier boiscommun chez glénat, une histoire fantastique là aussi, cette fois parlant de famille et de chagrin. pour l’histoire donc: en introduction et un peu en aparté, en pleine mer, une famille de trois coincée dans une tempête se retrouve à devoir faire appel à de mystérieuses chandelles pour y échapper, sauf que celles-ci s’éteignent et après la mort du père, la mère laisse une chandelle au fils, le laissant orphelin. puis on passe direct quasi sans transition dans une autre partie de l’histoire: trois enfants orphelins d’âges variés fuient un flic qui les poursuit pour un vol à la tire et iels se retrouvent dans un manoir qu’on dit maudit et où on y retrouve l’enfant orphelin de l’introduction. bref, une histoire somme toute classique de deuil et de famille… plutôt bien ficelée, avec une chute assez bien pensée et amenée, au dessin à l’aquarelle que je absolument adoré sauf au niveau du design des têtes des persos, qui font pas très très raccord avec le style général. j’ai aussi plutôt bien aimé le language utilisé, très argotique, qui colle bien aux persos et va très bien avec ce récit aux allures de conte.</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: là encore pas vu le temps filer. 0 à 1 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 5 à 6 /10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/FE509E3A-B4F9-7AD7-4B52-196786048521.jpg" alt="couverture de la couleur de l’air d’enki bilal"></p>
<p dir="auto">enfin, c’est au tour de la couleur de l’air d’enki bilal, à retrouver chez casterman, un récit de sf absurde que je ne savais pas faire partie de coup de sang, une trilogie quelque peu décousue si j’ai bien compris? et dont c’est ici le dernier tome. alors déjà pour l’histoire, j’ose pas trop la décrire tant elle est justement décousue et absurde à donf: grosso modo, on suit les récits de quatre groupes de personnes qui s’entrelacent très vite: un groupe qui a recueilli deux jumelles orphelines au sein d’un dirigeable à la base destiné à s’écraser sur un congrès de la paix et dont les membres se mettent, à chaque passage du ballon dans un nuage, à parler en citations en tous genres, un couple aux mains d’un cannibale monté sur des zèbres, un trio suivant un nuage en forme de flèche et une femme et un dauphin génétiquement modifié et hybridé à un homme qui finira par sortir du corps du dit animal… ouais, comme je disais, c’est nawak… et le délire s’arrête pas là. et j’ai compris que dalle, à part que la planète se remodelait elle-même suite à un “coup de sang” et changeait sa propre géo/topo-graphie car marre de l’humanité. sinon, bah, on retrouve toujours la patte de bilal, avec sa palette graphique de mixed-media sauf pour toute la première partie, assez pauvre en couleurs, ce qui est fait exprès, et les persos elleux-mêmes remarquent le changement dés qu’il s’opère. et vu que je n’ai lu que ce tome, je ne sais pas si on peut dire que les persos sont attachants ou quoique ce soit. (à ce propos, il faudra que je le lise les deux autres tomes je crois…) bref, à voir, à voir…</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: 4 à 6 / 10 (ouais, on s’emmerde un peu voire pas mal)</p>
<p dir="auto">note générale: 4 à 5 / 10</p>
]]><![CDATA[tout jaune! du jaune partout!]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/tout%20jaune!%20du%20jaune%20partout!/2022-05-10T00:28:41.456287+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-05-10T00:28:41.456287+00:00<![CDATA[<p dir="auto"><a href="https://www.youtube.com/watch?v=V4jUZ-Ex1k0" rel="noopener noreferrer"><em>insert that “you’re dead” song by norma tanega here</em></a> <del>you will see why soon enough</del></p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/2550A882-1F8D-A4E1-935C-8A894B92DAB5.jpg" alt="couverture du livre jaune de michael roch"></p>
<p dir="auto">pour la chronique du jour, ce sera le livre jaune de Michael Roch, sorti aux éditions mü, une novella fantastique (voire fantasy) teintée d’un drame romantique. (j’hésite à le décrire comme “romantique” mais bon…)</p>
<p dir="auto">pour faire court: le pirate jacq crochet se réveille sur les rivages d’une ville mystérieuse où l’accueille un aveugle du nom de maar qui se dit être l’œil du roi jaune, un homme qui a lui aussi aimé ananova, <em>la</em> femme qu’a autrefois aimé crochet et que ce dernier aime toujours. se pensant mort, et donc dans un afterlife, crochet se met en quête du roi jaune, afin que celui-ci lui délivre le trésor qui lui permettra de retourner à la vie dans le monde des vivants. et donc oui, il y a quelques allusions à des trucs en lien avec les pirates mais surtout avec le personnage de crochet.</p>
<p dir="auto">alors, déjà une tite chose à savoir: j’ai pris le livre aux intergalactiques à lyon et suite à un commentaire de ma part quant aux stéréotypes misogynes qu’il avait utilisés dans <a href="https://blog.witch.academy/%7E/LesChroniquesDeLEmmerde/De%20la%20trahison%20et%20la%20r%C3%A9volution%20en%20famille/" rel="noopener noreferrer">Tè Mawon</a> et qui m’avait gênée, Michael, qui est fort sympathique au demeurant, m’informe que le livre jaune contient lui aussi de la misogynie ou/et des stéréotypes misogynes… (je sais plus trop) je le remercie pour sa prévenance car oui, il y a des stéréotypes, mais plutôt d’ordre patriarcal que strictement misogyne. par exemple, l’attente hétéro-monogame-centrée qu’une femme doive être avec un seul et unique homme sur la durée une relation (voire toute sa vie) et la jalousie quasi(?) maladive d’un homme vis-à-vis d’une femme qu’il a aimé lorsque celle-ci s’éprend d’un autre et veut être libre dans ses relations. (d’ailleurs à propos de ce genre de stéréotypes, Michael m’a dit que pour ses prochains récits, il n’en ferai pas (du tout ou autant <del>chais plus</del> ) usage! affaire à suivre, comme on dit! )</p>
<p dir="auto">et donc pour en revenir au livre en question: j’ai encore une fois été assez mitigée ; d’un côté on a la première moitié de l’histoire qui est très confuse niveau narration et enjeux et les persos sont pas forcément très développés (mais ça encore bon osef vu la courteur du récit…) de l’autre, l’écriture et le style me plaisent beaucoup et le texte est imprégné d’une poésie très présente tout au long du récit. et puis la conclusion est assez cool au final, avec un retournement bien réfléchi/posé!</p>
<p dir="auto">bref, j’ai accroché un peu plus à la seconde moitié qu’à la première… </p>
<p dir="auto">et petit aparté: le fait que j’ai été prévenue cette fois a certainement aidé à niveler mes attentes en conséquence et du coup j’ai pas vraiment eu de déception (en y réfléchissant un peu, je crois bien que l’enthousiasme très contagieux de mathias de la volte à propos de tè mawon, rencontré quelques mois avant sa sortie, m’avait un peu trop contaminée, résultant ainsi en une belle déception de ma part…) </p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: ben, c’est tellement court quoi… 1 à 2 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 6 (voire 5) à 7,5 / 10</p>
]]><![CDATA[une tite lumière pour votre transparent.e?]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/une%20tite%20lumière%20pour%20votre%20transparent.e%3F/2022-05-08T14:09:07.057705+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-05-08T14:09:07.057705+00:00<![CDATA[<p dir="auto">ah, ces petits furets qui furètent et ces transparent.es qui s’évanouissent dans l’obscurité! </p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/A2A485F2-D918-FD4D-0AC0-13FE6302208D.jpg" alt="couverture du tome 1 des lumières de l’amalou de Christophe Gibelin et Claire Wendling"></p>
<p dir="auto">petite chronique assez brève car je vais juste parler de la série bd Les Lumières de l’Amalou par Christophe Gibelin au scénario et Claire Wendling au dessin, parue en cinq tomes dans les années 1990 chez Delcourt, récit de fantasy rappelant quelque peu les contes et fables d’antan.</p>
<p dir="auto">pour reprendre l’histoire, du moins pour le premier tome: deux aviateurs furets s’écrasent dans une rivière près d’une communauté mêlant furets et transparent.es, une communauté isolée sur un promontoire rocheux, qui par ailleurs a été exilée et dont les deux groupes la formant se détestent. quand la découverte d’un barrage en fin de construction se répand jusqu’aux transparent.es, celleux-ci comprennent que les furets avaient eu l’intention de fuir en catimini et les abandonner à leur sort. les deux aviateurs leur font très vite comprendre qu’un bateau ne sera pas la bonne solution et parviennent à convaincre les deux groupes à s’allier pour adapter le bateau en dirigeable!</p>
<p dir="auto">(et je note ça ici avant d’aller plus loin: tw inceste, en particulier pour le premier et dernier tomes)</p>
<p dir="auto">l’histoire est plutôt basique mais cool avec une trame narrative somme toute efficace et recèle quelques surprises ; on a également droit à une fin ouverte. les persos sont très attachants et il y a une bonne dose d’humour et des idées assez originales! on retrouve bien la patte de Claire Wendling, avec un joli dessin et une bonne composition qui accompagne très bien ce récit de fantasy et un design original du côté des persos et créatures ; j’ai particulièrement aimé celui du caffou et des gouals!</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: 1 à 3 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 6 à 7 / 10</p>
]]><![CDATA[ces encombrantes chroniques!]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/ces%20encombrantes%20chroniques!/2022-05-06T19:34:29.673752+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-05-06T19:34:29.673752+00:00<![CDATA[<p dir="auto">ou petit point lecture des bds et mangas du mois dernier que j’avais pas chroniqué car grosse flemme à ce moment-là <del>et c’est pas les seul.es</del></p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/3A9DBEDE-D46E-11F8-B67C-D2A89B958DE9.jpg" alt="couverture de Lovecraft par Hans Rodionoff, Keith Giffen & Enrique Breccia"></p>
<p dir="auto">je commence par Lovecraft, une biographie fantastique de l’auteur d’après un scénario de film de Hans Rodionoff, adapté pour la bd par Keith Giffen, le tout illustré par Enrique Breccia, fils d’Alberto Breccian!</p>
<p dir="auto">une biographie en bd publiée chez soleil donc, mêlant faits réels et fictifs avec un mélange de styles pour distinguer les différentes dimensions! on y suivra lovecraft, fils d’un père quasi absent de son enfance car envoyé à l’hopital psy et d’une mère qui l’habillera en robes et autres habits socialement vus comme féminins. de plus, le grand père de lovecraft demeure aussi avec iels et lui raconte des histoires de fantômes. l’invasion du réel par la fiction se fait notamment par le fameux necrominicon. la préface est très passable et j’ai pas vraiment aimé la partie biographique/réelle en soi… le dessin et la composition y sont plus classiques aussi, avec un style qui rappelle un peu gustave doré par certains côté, je dirais. par contre j’ai adoré le dessin côté entre-deux dimensions et extra-terrestre avec le mythos de lovecraft qui envahit notre dimension, avec un dessin tout en aquarelle et parfois mixed-media, ce qui rend très bien l’horreur de lovecraft face à cette invasion! </p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: 2 à 4 / 10 selon les scènes</p>
<p dir="auto">note générale: 4 à 5 / 10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/338C7C8A-8DC3-D511-0530-4787718D73DB.jpg" alt="couverture du tome 10 de gloutons et dragons par Ryoko Kui"></p>
<p dir="auto">et maintenant, au tour du tome 10 de gloutons et dragons par Ryoko Kui chez casterman où on retrouve notre groupe de gourmets devant la maison du sorcier fou, où iels découvrent un livre renfermant la tête du lion ailé, à la suite de quoi iels décident de tendre un piège à farynn sous la forme d’un bon repas en prenant en compte la nouvelle physiologie de la sœur de laïos, afin d’attirer et d’isoler le sorcier fou! les préparations du repas ne seront cependant pas de tout repos et iels devront faire face à… des lapins! oui des lapins, mais d’un type particulier! l’humour est donc toujours aussi présent et frais! avec un dessin et une composition toujours aussi maîtrisé.es, les péripéties sont toujours aussi fun à découvrir et on a hâte de la suite! (même si j’avoue que ça traîne un peu en longueur avec l’arc de farynn) </p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: 0 à 2 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 7 à 8 / 10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/2791295A-1B2E-E1C3-12DF-D4E6F1AD8487.jpg" alt="couverture du tome 7 de sexy cosplay doll par Shinichi Fukuda"></p>
<p dir="auto">après ça, on passe au tome 7 de sexy cosplay doll par Shinichi Fukuda à retrouver chez Kana! quand quelqu’un.e du groupe demande à Gojô et Marine si iels sortent ensemble, c’est la cata… enfin, émotionnellement parlant :p et donc on retrouve nos deux jeunes ados à l’approche du festival et parmi les préparatifs, leur classe décide que Marine participera au concours de beauté, un peu particulier car les élèves doivent se prêter au cross-gender! L’occas pour Marine de faire d’une pierre deux coups coté premières fois: cosplay à l’école (et dévoiler un peu plus publiquement qu’elle en fait) et cross gender! Gojô a quant à lui du mal à se reposer sur d’autres personnes! et c’est toujours choupi tout plein, j’adore! tant le dessin, l’histoire et les persos attachants à souhait que l’humour! tout <3 <3 ça met un tit baume au cœur!</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: 0 à 2 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 8 à 9 / 10</p>
<p dir="auto"><label for="postcontent-cw-a204753d367a1ba4cd35ace507bcecd116d9b5a2898bf1edd535951e3d519a">
<input type="checkbox" id="postcontent-cw-a204753d367a1ba4cd35ace507bcecd116d9b5a2898bf1edd535951e3d519a" checked="checked" class="cw-checkbox">
<span class="cw-container">
<span class="cw-text">
blood
</span>
<img src="https://blog.witch.academy/static/media/479506C4-6C6C-3A6F-DB94-86457F73A8D7.jpg" alt="couverture du tome 3 de spy x family de Tatsuya Endo">
</span>
</label></p>
<p dir="auto">et maintenant au tome 3 de spy x family par Tatsuya Endo, traduit par Satoko Fujimoto et Nathalie Bougon-bastide chez Kurokawa, où on retrouve notre espion en panique à l’idée de la visite de Yuri, le petit frère de Yor, mais fort heureusement il tient tout aussi mal l’alcool que sa sœur et assez obsédée par celle-ci, à tel point que Twilight le perce à jour très vite! l’humour est toujours aussi rafraichissant et j’adore toujours autant! bref, j’attends de vite retourner chez moi pour passer prendre la suite à ma librairie de bds et mangas préférée xD</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: 0 à 1 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 9 / 10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/244870AB-2E52-B8D7-C781-9837B134DC72.jpg" alt="cover of volume one of i can’t believe i slept with you by Miyako Miyahara"></p>
<p dir="auto">time for some yuri with the first volume of i can’t believe i slept with you by Miyako Miyahara from seven seas, a story about chiyo, a twenty something woman who had to quit her job due to some circumstances and is now dealing with depression and is also three months late on her rent… then the landlady, a somewhat younger gal, comes up and offers her a deal made to last until chiyo recovers and takes a new job. it’s a bit of a creepy story all in all and i’m not sure if i’ll read it any further, otherwise the art and plot are good!</p>
<p dir="auto">boringness level : read it when i was bored and it was fine, 1 or 2 / 10</p>
<p dir="auto">overall note: 5 to 7 / 10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/772F2640-9549-AA6C-0500-ECD8B5104F9A.jpg" alt="cover of volume five of How Do We Relationship? by Tamifull"></p>
<p dir="auto">next up is another yuri with the fifth volume of How Do We Relationship? by Tamifull from VIZ MEDIA, following the story of Miya and Saeko, focusing more on Miya, this time, who has made up her mind to tell her feelings for her old friend and has to deal with the fallout soon after and get depressed! the story is going along nicely and the art is still gorgeous and everything!</p>
<p dir="auto">boringness level: read it before or after i can’t believe i slept with you and yeah same, 1 to 2 / 10</p>
<p dir="auto">overall note: 7 to 8 / 10</p>
<p dir="auto"><label for="postcontent-cw-23e29549ee1f762750f02fdb9a98f63d59b6f23017c7bb4dbadba321cbc86db">
<input type="checkbox" id="postcontent-cw-23e29549ee1f762750f02fdb9a98f63d59b6f23017c7bb4dbadba321cbc86db" checked="checked" class="cw-checkbox">
<span class="cw-container">
<span class="cw-text">
blood, gun
</span>
<img src="https://blog.witch.academy/static/media/407A26D8-47B9-4B48-CA0E-24DD78DF21CB.jpg" alt="couverture du tome 9 de candy & cigarettes de Tomonori Inoue">
</span>
</label></p>
<p dir="auto">dernièrement, je passe au tome 9 de candy & cigarettes de Tomonori Inoue traduit par Anaïs Koechlin chez Casterman avec notre duo de tueur.ses à gages toujours à la poursuite du clan Falcone! Miharu cherche à sauver Bersa tandis que le vieux flic à la retraite est lui à la recherche du fameux médicament qui pourrait aider son petit-fils. bref, ce tome conclut l’arc narratif de la forteresse d’Alqalid, avec un retournement qu’on pouvait prévoir, pour embrayer sur un nouvel arc, qui fera sûrement voyager notre duo dans le monde encore une fois! j’aime toujours autant le dessin et la composition et l’histoire suit son cours!</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: 1 à 3 /10</p>
<p dir="auto">note générale : 7 / 10</p>
]]><![CDATA[(Re)radicaliser l'Utopie?]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/(Re)radicaliser%20l'Utopie%3F/2022-04-18T00:10:56.611108+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-04-18T00:10:56.611108+00:00<![CDATA[<p dir="auto">ou comment réénergiser et renouveler l’utopie, et la repolitiser?</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/C2642E51-E0CD-46E4-20EF-B88ACA80FEC6.jpg" alt="couverture d’Utopie radicale d’Alice Carabédian avec des formes géométriques."></p>
<p dir="auto">en cette nuitée, je vais discuter d’Utopie Radicale d’Alice Carabédian, un essai sur l’Utopie et la SF à retrouver aux éditions du Seuil.</p>
<p dir="auto">Tout d’abord, l’autrice pose les bases d’une définition de l’Utopie, ce qu’elle a été et a représenté par le passé jusqu’à une époque plus contemporaine: un genre littéraire qui n’est pas de la SF donc, mais qui lui est apparenté, et surtout un objet historique éminemment politique ayant pour but de penser et explorer un/des monde.s différent.s, une invitation au voyage donc, et une critique sociale en vue de changer notre monde pour le mieux. On aborde ensuite son pendant opposé à l’extrême, la dystopie, (qui, pour le coup, est un sous-genre de la SF) elle aussi historiquement tout à la fois objet politique et critique sociale, mais comme en creux, destinée à servir d’avertissement, ou mieux: de cautionary tale, comme on dirait en anglais. Elle explique que l’une comme l’autre ne sont nullement des marches à (ou à ne pas) suivre ou des projets politiques, mais bien des objets pour nous aider à penser des mondes différents (et non seulement alternatifs), en bref des expériences de pensée, et que les deux genres ont été dénaturés ainsi et donc dépolitisés car les classes dominantes en ont peur, jusqu’à voir des richous comme crésus tels Bezos ou Musk citer paradoxalement des créations utopiques, dystopiques ou de SF comme principale inspiration, créations qui pourtant critiquent bien leurs propres agissements. Elle explore en parallèle les différents types de dystopies et d’utopies.</p>
<p dir="auto">Elle explique également la différence entre SF et Utopie et souligne la nécessité de mixer des éléments de l’une avec des éléments de l’autre, “utopiser” la SF et “SFiser” l’Utopie afin que ces deux genres regagnent tous leurs potentiels politiques et critiques. Elle cite notamment Anna Lowenhaupt Tsing, avec son champignon de la fin du monde qui survit dans les ruines du capitalisme, Donna Haraway, qui a beaucoup exploré ce que le féminisme aurait à gagner de la SF et du queer, Ursula K. Le Guin, enfin surtout The Dispossessed, et Ian M. Banks avec son Cycle de la Culture. </p>
<p dir="auto">Elle pose in fine la question suivante: comment réimaginer l’Utopie et la SF pour leur (re)faire dépasser leur potentiel imaginaire et que ces genres (re)prennent leur véritable envol en tant qu’objet politique et critique? Comment leur rendre (ou faire repousser) leurs racines radicales?</p>
<p dir="auto">C’est une belle analyse, comme je le disais ailleurs, notamment sur l’Utopie, ou plutôt les utopies, et leur potentiel politique, qui appelle à la réflexion et pouvant servir d’introduction à l’exercice/processus de pensée qu’est l’Utopie ; but something is missing… (comme l’a écrit d’ailleurs Samuel R. Delany à propos du fameux Manifeste Cyborg d’Haraway) Des/d’autres apports critiques auraient été bienvenus, je trouve. Comme par exemple justement ceux de Delany (encore lui, oui…) concernant la SF ou Le Guin. L’analyse, tant autour des utopies que de la SF, aurait notamment bénéficié d’une mention de la lecture critique de The Dispossessed de Le Guin qu’en fit Delany et d’une mise en parallèle entre son Trouble on Triton, véritable hétéropie sur le(s) genre(s), et le Cycle de la Culture de Banks…</p>
<p dir="auto">Mis à part ça, ce livre m’aura au moins donné l’occasion de réfléchir plus avant sur l’utopie et la sf, ce qui est toujours bien cool, mais ça m’a surtout aussi redonné l’envie de me remettre à écrire à donf… n_n</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: c’est court et ça se lit quasi d’une traite donc bon… 0 à 1 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 7,5 / 10</p>
]]><![CDATA[this is hitting way too close...]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/this%20is%20hitting%20way%20too%20close.../2022-04-15T04:32:11.144558+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-04-15T04:32:11.144558+00:00<![CDATA[<p dir="auto">way too close, indeed! cette <del>météorite</del> chronique de lectures de mangas de la semaine, je dis bien! </p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/25481CFE-B26B-1BC2-EC5C-D2600CA23D5A.jpg" alt="couverture de “mon père alcoolique et moi” de mariko kikuchi"></p>
<p dir="auto">pour cette flopée, je commence avec “mon père alcoolique et moi” de mariko kikuchi aux éditions akata traduit par yuki kakiichi… dans lequel on suit la vie de mari et sa famille: sa petite sœur, leur père, alcolo depuis toujours, et leur mère, embrigadée dans une secte et qui se suicide dès le premier chapitre dans l’enfance des deux filles car dépressive, entre autre à cause de l’alcoolisme du père. mari fera ensuite la rencontre avec un homme abusif et se confrontera également à la maladie de son père déclenchée par son alcoolisme…</p>
<p dir="auto">and this story hit really fucking hard, to say the least. <del>(mon père a été alcoolique, je ne sais plus de quand à quand, je ne sais même plus si c’était avant ma naissance ou si ça a continué après mais ouais… ensuite à mon adolescence, il a été dépressif et accro aux médocs et il a pu arrêter, enfin bref…)</del></p>
<p dir="auto">le trait est simplifié et expressif, il y a beaucoup de texte (sérieux, y’a du texte quasi à chaque case… y’a aucun temps pour se reposer les yeux) et l’histoire est très très dure. j’ose même pas noter tant le sujet est trop proche pour moi…</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/71BD0425-A484-E26A-39FF-DA23A550D3CB.jpg" alt="couverture de “esprits d’ailleurs” de maki kouda"></p>
<p dir="auto">deuxième de la fournée: esprits d’ailleurs de maki kouda aux éditions komikku, traduit par aline kukor, un one shot recueillant trois récits plus ou moins fantastiques: </p>
<ul dir="auto">
<li>une lycéenne se retrouvant par moments complètement transparente et inexistante aux yeux et oreilles du monde et fait la rencontre d’un jeune homme dans le même cas qu’elle</li>
<li>un jeune homme voit sa chance tourner du jour au lendemain à cause d’une mystérieuse figure protectrice</li>
<li>un jeune homme fait la rencontre d’un chat qui semble errant et se trouve doté de la capacité de lui parler… le chat va aider ce dernier à se rapprocher d’une jeune femme</li>
</ul>
<p dir="auto">dépeintes par un joli trait somme toute assez classique, avec des persos peu attachants en général, ces trois histoires sont assez fades. je n’en retiens que la dernière… plus longue et un chouia plus émouvante. à la limite la première histoire aussi pour sa fin…</p>
<p dir="auto">en bref, mouais, un petit one-shot sans plus. </p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: 4 à 6 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 5 / 10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/8A33F0C8-4197-BDC2-780D-AD2F7C2BB8DE.jpg" alt="couverture du premier tome de “blue hole” de yukinobu hoshino"></p>
<p dir="auto">en troisième donc, les deux tomes de la série de science-fiction “blue hole” de yukinobu hoshino, chez pika graphic, traduit par aurélien estager. on suit les péripéties de gaïa, une braconnière de cœlacanthes, de bien précieux fossiles vivants dont la vente permettrait à son petit village de madagascar de vivre confortablement un moment… elle braconne au large d’un trou bleu, accompagnée de son grand-père, quand leur embarcation est attaquée par un dinosaure sous-marin qui entraîne ce dernier dans les eaux. gaïa est alors sauvée par un bateau ayant pour mission la préservation des fameux fossiles vivants. malgré son traumatisme, elle accepte de les mener à leur nid, et donc au trou bleu. rapidement, iels comprennent que le trou en question n’est pas normal et pour cause celui-ci se révèlera être un portail vers un passé lointain, à l’époque des dinosaures…</p>
<p dir="auto">servi par un dessin magnifique et une belle composition avec ici et là des planches muettes façon “tranche de vie” des dinosaures, ce récit mené tambour battant réserve bien des surprises et des rebondissements qui viennent tout le temps ou presque remettre en cause une bonne partie de ce que l’on pensait savoir jusque là dans l’histoire, sans pour autant balayer ces éléments… on se laisse très vite prendre à la narration haletante de cette série! on s’attache beaucoup aux persos, notamment et surtout gaïa, sur qui repose le fil conducteur.</p>
<p dir="auto">en bref, j’ai dévoré cette série en deux tomes, adoré le premier en particulier, le deuxième m’a moins plu, étant peut être un peu plus manichéen…</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: 0 à 2 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 7 à 9 / 10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/348930BA-7C62-2F09-4B04-9112E755241E.jpg" alt="couverture du premier tome de “pilou l’apprenti gigolo” de junko mizuno"></p>
<p dir="auto">en quatrième, c’est au tour du premier tome de “pilou l’apprenti gigolo” de junko mizuno aux éditions IMHO, un récit de science-fiction racontant l’histoire de pilou, une petite créature alien issue d’un monde habité quasi exclusivement par des femmes au mode de reproduction très particulier, à l’exception de lui-même et d’un certain space hippo. suite aux révélations sur ses origines, pilou décide de sauter sur terre en quête d’une femme avec qui avoir un bébé.</p>
<p dir="auto">le dessin est très plaisant, tout en rondeurs et courbes avec une narration assez simple qui convient bien mais les persos sont pas forcément attachants et l’histoire laisse un peu à désirer. on se demande où ça va mener et pas vraiment dans le bon sens.</p>
<p dir="auto">en bref, encore un truc sans plus mais dont je lirai la suite si je la trouve à la bibli, ne serait-ce que pour le dessin, dont j’adore le style.</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: très variable… 1 à 5 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 5 à 6,5 / 10</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/60400818-3286-420F-D503-A5A7ABA5115B.jpg" alt="couverture du premier tome de “elle ne rentre pas celle de mon mari” de yukiko gotô et kodama"></p>
<p dir="auto">dernier manga pour cette nuitée: le premier tome de “elle ne rentre pas celle de mon mari” de yukiko gotô, adaptation manga d’un roman autobiographique de kodama, chez le lézard noir, traduit par miyako slocombe… une étudiante du fin fond du fond de la campagne entre en fac et emménage dans une résidence dans laquelle elle fera la rencontre d’un sans-gêne avec qui elle s’éprendra… leurs sentiments sont réciproques et iels couchent ensemble mais voilà, au moment clef, il se trouve que le pénis du mec ne rentre pas… iels continueront malgré tout leur relation jusqu’au mariage mais voilà qu’elle se prend d’obsession pour la pénétration du pénis de son mec en elle… ouaip. <em>s’enfuit</em></p>
<p dir="auto">le dessin est beau et tout mais bon euh, comment dire… l’histoire est très très hétérocentriste vanilla et quelque peu nombriliste et surtout on se concentre sur le plaisir du mec mais aucune mention de celui de la nana. et on finit aussi sur un gros gros cliffhanger. qui me donne envie de continuer malgré tout… faudra que je regarde si la suite est dispo à la bibli…</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: ben, là, ça dépend de l’humeur. 1 à 4 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 5 à 6,5 / 10</p>
]]><![CDATA[pour la dignité du présent...]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/pour%20la%20dignité%20du%20présent.../2022-04-14T03:29:08.646024+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-04-14T03:29:08.646024+00:00<![CDATA[<p dir="auto">(ou pourquoi et comment lutter contre l’effondrement)</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/94A035F1-E9C6-46F0-7A38-BC396E3791D6.jpg" alt="couverture de “plutôt couler en beauté que flotter sans grâce” de corinne morel darleux avec un bateau stylisé "></p>
<p dir="auto">en cette nuitée de mi avril, ce sera au tour de “plutôt couler en beauté que flotter sans grâce” de Corinne Morel Darleux, publié chez Libertalia, essai qui a d’ailleurs été réédité avec une postface.</p>
<p dir="auto">Corinne Morel Darleux, militante écosocialiste, nous fait part ici de ses réflexions autour de l’effondrement que nous promet la <del>belle</del> brochette de <del>connards</del> capitalistes et politiciens, sous deux angles: </p>
<ul dir="auto">
<li>
<p dir="auto">l’un philosophique, avec un fil rouge conducteur brodé principalement sur les citations de “la longue route” et d’autres notes des carnets de bord de Bernard Moitessier, un navigateur ayant refusé de parvenir et de continuer une course en solitaire et de tracer sa propre route, une partie que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire, malgré ses défauts dont je parlerai un peu plus loin. On y fait aussi allusion aux lucioles d’un certain Pasolini, qui sert à illustrer ces choses qui disparaissent à cause du capitalisme et de l’effondrement environnemental en cours.</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">l’autre plus littéraire, où l’autrice aborde notamment “les racines du ciel” de Romain Gary et les différents imaginaires que convoque la notion d’effondrement avec tout ce que cela implique, à savoir: l’utopie, la dystopie, l’anticipation et la post apo, des genres apparentés à la SFF. (et qui remonte à bien avant l’existence de SFF pour l’utopie, je me dois de mentionner ici… et c’est une chose qu’on oublie bien souvent: bien qu’apparentée l’utopie peut très bien ne pas être de la SFF et révéler seulement de l’exercice de pensée! bref, sorry pour ce petit aparté)</p>
</li>
</ul>
<p dir="auto">et donc, pour en revenir à ces réflexions: l’autrice embraye dés le départ sur le refus de parvenir, une notion qui me parle pas mal (entre autre, en tant que personne handie qui a dû lâcher le lycée pour sa santé mentale et qui ne travaille pas) mais que je trouve pleine de biais car très souvent liée aux opportunités que la vie nous offre (une personne marginalisée en aura moins qu’une autre privilégiée), et donc aussi très liée aux privilèges se déclinant en différents types et auxquels on accède selon des critères arbitraires… or, l’autrice a pas mal de ces privilèges, en premier lieu en tant que nantie et habitant à paris, avec des biais qu’elle essaie tant bien que mal de prendre en compte mais échoue quelque part. bref, ça donne un aspect quelque peu paternaliste. mais elle aborde aussi la notion de la dignité du présent (se battre non par espoir d’un miracle qui ne viendra jamais mais pour la dignité du présent) et j’ai beaucoup aimé cet aspect-là des choses qui, je le sens, va nourrir mes propres réflexions pour un aspect d’une de mes histoires.
cette première partie est également soupoudrée de quelques allusions à la SF.</p>
<p dir="auto">la seconde partie se concentre quant à elle plus sur l’axe de l’imaginaire collectif convoqué par et autour de la question de l’effondrement qu’on nous promet. l’autrice évoque différents imaginaires: ceux mortifères, que peuvent revêtir d’ailleurs des récits d’anticipation, de dystopie, d’utopie et de post apo, portés dans une moindre partie par des futurologues à coup de solutionnisme techno-militaro-capitaliste… (par exemple des personnes qui voudraient que seules leurs solutions soient les bonnes, comme celles de la Red Team, là, voyez? ces mêmes qui réduisent l’écologie à la seule portée individuelle et donc individualiste) et d’autres imaginaires se battant pour la dignité du présent portés par l’écosocialisme, dont l’autrice se revendique, et l’écoféminisme entre autres qui visent principalement à enrayer ou ralentir les effets du changement en cours… avec là encore ces mêmes genres de récits mais vus par d’autres prismes et traversés par des sentiments très différents. elle y souligne donc toute l’importance et la place de ces oeuvres qui ont le pouvoir de s’opposer à ces premiers récits souvent très fatalistes et peu nuancés issus des imaginaires mortifères…</p>
<p dir="auto">pour finir, dans la postface, on y abord l’actualité, à savoir le covid, le(s) confinement(s) et la poussée autoritaire de l’état.</p>
<p dir="auto">en bref: quelque peu mitigée sur la première partie, même si il y a de très belles citations et une discussion intéressante autour de Moitessier, et la seconde partie aurait mérité d’être plus développée, je trouve.</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: c’est vraiment assez court donc bon…</p>
<p dir="auto">note générale: un petit 6,5 / 10</p>
]]><![CDATA[Sherlock Holmes fait une virée sur Mars]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/Sherlock%20Holmes%20fait%20une%20virée%20sur%20Mars/2022-04-05T02:54:39.258373+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-04-05T02:54:39.258373+00:00<![CDATA[<p dir="auto">et notre bon vieux Dr. Watson s’emmourache d’une jeune femme.</p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/D54DA7E1-08DD-6D8C-2E4C-B0DA90786BF9.jpg" alt="couverture de simulacres martiens par eric brown"></p>
<p dir="auto">en ce lundi d’avril, j’ai lu Simulacres Martiens d’Eric Brown, édité au Bélial, traduit par Michel Pagel, un sherlock holmes sous la forme d’un pastiche de sf, dix ans après une invasion martienne, où les aliens règnent sur terre.</p>
<p dir="auto">après quelque chamaillerie dans laquelle sherlock pousse watson à nouer une liaison avec une femme plus jeune que lui, notre duo se retrouve confronté à une invitation sur mars suite au meurtre d’une soi-disant célébrité de la philosophie martienne… soi disant car sherlock n’en trouve nulle mention nulle part dans les traductions terriennes ; il comprend très vite qu’il y a anguille sous roche <del>(ou serait-ce un tentacule que je vois caché là?)</del> pendant ce temps, le bon vieillissant (la cinquantaine bien tassée) docteur watson flâne en ville et rencontre fortuitement une beauté <del>qui se révélera fatale</del> dans la vingtaine, possiblement une suffragette, qui a des mœurs/idées bien peu conservatrices à l’encontre des <del>envahisseurs</del> euh, ce qui va chambouler le bon vieux wason au plus haut point. et puis, en route! les voilà littéralement embarqués pour mars!</p>
<p dir="auto">ce sera un avis très court ce coup-ci: c’est un pastiche très convenu… du divertissement commercial comme on peut en trouver à la pelle, certes bien fichu au final, mais c’est tout. l’histoire et les persos sont stéréotypées à donf. même les répliques sont très convenues et attendues, pour tout dire. et puis le duo n’agit pas la plupart du temps: ils sont poussifs/passifs au possible.</p>
<p dir="auto">et je suis bien contente que ça soit un bouquin pris à bibli comme ça par hasard car c’est une lecture bof.</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: on s’emmerde pas mal mais ça divertit quand tu t’emmerdes et que t’as que ça sous la main (genre touty quand j’étais dans les transports) 3 à 6 / 10</p>
<p dir="auto">note générale: 4 à 5 / 10</p>
]]><![CDATA[De la trahison et la révolution en famille]]>https://blog.witch.academy/~/LesChroniquesDeLEmmerde/De%20la%20trahison%20et%20la%20révolution%20en%20famille/2022-04-04T10:08:27.376972+00:00Bored Bookwyrmhttps://blog.witch.academy/@/aboredbookwyrmreviews/2022-04-04T10:08:27.376972+00:00<![CDATA[<p dir="auto"><del>Et toi, là, ça te dit de partir en queue de poisson dans une révolution en famille?</del></p>
<p dir="auto"><img src="https://blog.witch.academy/static/media/F3725BB5-9945-9F25-2385-6B60E40E1CFE.jpg" alt="couverture de tè mawon de michael roch présentant de l’art abstrait"></p>
<p dir="auto">J’ai fini Tè Mawon de Michael Roch chez La Volte et ce fût sérieusement une lecture très mitigée pour ma part au final.</p>
<p dir="auto">Je vais essayer de décortiquer du mieux que je le peux mon ressenti mais c’est pas dit que j’y parviendrai…</p>
<p dir="auto">Pour reprendre l’histoire, on raconte ici un futur dystopique dans les Antilles à coups de béton et de solutionisme techno facile qu’adorent les corpos capitalistes, à grands renforts d’illusions de nanobots (dans le genre, on fait rien pour l’enviromment, quoi) dans lequel une révolution essaie tant bien que mal de percer et d’y prendre racine. Enfin ça, c’est au final en background ou middleground parce que sur le devant de la scène, on reprend les codes d’un drame ou d’une (ici écourtée) saga familial.e tout ce qu’il y a de plus classique reposant sur une, voire des, trahison.s. Oui, mais on reprend ça en filigrane…</p>
<p dir="auto">Et la révolution aura lieu/sera instiguée/narrée quasi seulement en famille.</p>
<p dir="auto">L’idée de base me plaisait bien: une contre dystopie se passant dans les antilles qui est décolonialiste et potentiellement féministe, anti-capitaliste et anarchiste, le tout vu du cercle restreint d’une famille. Oui, sauf que… bilan mitigé: oui, la critique sociale est là mais elle manque de mordant ; ça aurait pu être du hopepunk mais l’ambition énorme qu’on entrevoit au début est freinée, jusqu’à l’arrêt complet. Il y a un mur là, comme qui dirait, qu’on ne nommera pas vraiment… <del>(ooh, la réf facile aux Dispossessed de Le Guin! oui, j’assume)</del></p>
<p dir="auto">Il y a un vrai travail sur les langues qui a été fait, que j’ai beaucoup aimé lire (et qui peut bel et bien rendre la lecture exigeante, comme l’ont noté certain.es critiques plus expérimenté.es que moi) et bien qu’on peut avoir du mal à rentrer dans l’histoire avec la narration confuse au début, l’histoire est bien ficelée, avec les rebondissements pouvant être quelque peu surprenants.</p>
<p dir="auto">La polyphonie va très bien ici mais le choix d’articuler quasi tous les points de vue autour des persos de la même famille plongée dans une trahison familiale basée sur une cocufication rend l’histoire stéréotypée. (tu vois, les sagas familiales médiévales, genre médicis ou autres familles là? avec le stéréotype de la sœur, du frère ou deu lae cousin.e qui couche avec l’époux.se d’un des persos et ça part en magouilles jusqu’à virer bien vite à la guerre…) ça, associé aux (not so finely veiled) vibes vaguement misogynes dans le traitement des deux principales protag femmes (qui sont par ailleurs les deux seuls points de vue féminins auxquels on a accès directement) ; des persos de sœurs devant travailler ensemble qui se trahissent l’une l’autre donc. (genre, oui, l’histoire de jalousie avec une femme (<a href="//blog.witch.academy/tag/" rel="noopener noreferrer">#</a> 2) qui couche avec le mari de sa sœur (<a href="//blog.witch.academy/tag/" rel="noopener noreferrer">#</a> 1) et puis l’une des deux sœurs (<a href="//blog.witch.academy/tag/" rel="noopener noreferrer">#</a> 1) traite l’autre (<a href="//blog.witch.academy/tag/" rel="noopener noreferrer">#</a> 2) (quand bien même intérieurement) de “porte-seins opportuniste” (p. 145) ou le bioessentialisme/cissexisme (p. 190) emmenant la même sœur (<a href="//blog.witch.academy/tag/" rel="noopener noreferrer">#</a> 1) à se rabaisser jusqu’à une misogynie internalisée du fait qu’elle a “échoué” à mettre au monde son enfant, et par là même dans “son rôle de femme-mère” et quand elle a ensuite fait le choix du transhumanisme et de plus avoir d’utérus itou, elle continue de se voir en moins que femme/rien car elle n’a plus du tout de possibilité d’engendrer et donc “échec en tant que femme-mère” ; tout ça reste basé sur des stéréotypes misogynes et ce même si on finit par entrevoir une voie de réconciliation pour elles… à la toute fin, vers les dix dernières pages) avec la notion validiste de traiter des persos d’impurs ou de purs selon qu’iels aient des prothèses technologiques ou non… (et je viens de réaliser bien après l’écriture initiale de cette chronique qu’on peut faire un parallèle avec un essai de Samuel R. Delany “some queer notions about race” portant justement sur le racisme, la famille et le queer, où il est, entre autres, question de la notion de “pureté de la race” (mise en parallèle avec le queer) et du concept historique de la “race” en tant que famille (étendue) sédimentée sur plusieurs générations, bien avant que ne survienne la “racialisation” du terme par le racisme et le suprématisme blanc)</p>
<p dir="auto">Ouais, moi qui en attendais plus (trop peut-être, en tant que nana blanche handie trans, j’en sais rien… sûrement) y’a de quoi réfréner ses ardeurs… Chuis mitigée et on reste vraiment sur sa faim avec cette fin où rien n’a changé au final (on nous promet/laisse entrevoir un changement au début puis pouf, poudre aux yeux, et une conclusion trop rapide où on nous laisse présager d’autres opportunités de changement sans trop s’avancer ; ça aurait pu être du hopepunk s’il y avait eu un vrai changement quelque part mais là, ça ressemble plus à une base sur laquelle on aurait aimé voir les persos mettre la main à la pâte…)</p>
<p dir="auto">niveau d’emmerdement: 1 à 4, voire 5 pour le début / 10</p>
<p dir="auto">note générale : 5 à 7 / 10</p>
<p dir="auto">ps: je tiens à remercier les deux personnes (qui se reconnaîtront si iels passent par là) qui m’ont aidé à rendre cette chronique plus carrée!</p>
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