Tom Goldoinhttps://blog.witch.academy/@/tgoldoin@plume.deuxfleurs.fr/atom.xml2022-09-06T13:13:05.675926+00:00<![CDATA[Ces lois qui nous gâchent la vie]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Ces%20lois%20qui%20nous%20gâchent%20la%20vie/2022-09-06T13:13:05.675926+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-09-06T13:13:05.675926+00:00<![CDATA[<p dir="auto">9 Février 1999 : Valentin Lacambre est condamné à verser la somme de 405 000 francs à Estelle Halliday. Cette histoire ne vous dit rien ? Pourtant, elle a marqué un tournant dans la conception juridique du rôle d’hébergeur<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-altern-injustice" rel="noopener noreferrer">1</a></sup> en soulignant l’absurdité de le tenir complètement responsable des contenus publiés. 20 ans plus tard, le statut d’hébergeur est nouveau attaqué : il est maintenant question de le tenir responsable de surveiller, sanctionner et dénoncer ses utilisateurs. De tels projets vont à l’encontre de nos valeurs ce qui interroge sur notre action : pouvons-nous encore suivre la loi et protéger la vie privée en même temps ?</p>
<h2 dir="auto">Pourquoi l’hébergeur est un intermédiaire technique</h2>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/EC9EB597-3CC6-E44B-D607-6272F2CA5F3C.jpg" alt="Appareil photo"> </p>
<center><em>Tout a commencé avec une photo...</em></center>
<p dir="auto">Pour comprendre, il faut repartir de Valentin Lacambre. Il gère à l’époque Altern B<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-altern-histoire" rel="noopener noreferrer">2</a></sup><sup>,</sup><sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-altern-faq" rel="noopener noreferrer">3</a></sup>, une association qui héberge des sites webs gratuitement pour tout le monde (un peu comme Deuxfleurs). Altern B fonctionne bien : au moment du procès, elle accueille environ 50 000 sites soit une grosse partie du web Français de l’époque.</p>
<p dir="auto"><strong>La jurisprudence</strong> - Parmi ces 50 000 internautes hébergés, autour de 1998, une personne met en ligne des pages scannées du magazine Voici. Sur ces pages on peut voir des photos volées d’Estelle Hallyday. Son avocat attaque alors, non pas l’auteur des scannes, mais l’hébergeur Altern B, considérant que c’est l’éditeur du site. Il le tient responsable de tout contenu posté sur ses services, et donc de ces photos. La justice lui donnera raison, Altern fermera ses portes une première fois, et cette affaire créera une jurisprudence très défavorable aux hébergeurs.</p>
<p dir="auto"><strong>La loi</strong> - Cette expérience traumatisante aboutira à une redéfinition claire des rôles de chacunes des parties en 2004 dans la Loi pour la Confiance en l’Économie Numérique (LCEN)<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-altern-zdnet" rel="noopener noreferrer">4</a></sup>. En sanctuarisant le rôle de l’hébergeur comme intermédiaire technique, l’hébergeur est seulement tenu de supprimer les contenus manifestement illégaux qu’on lui signale. Le rôle d’éditeur, toujours aussi exigeant, étant alors réservé a l’internaute lui-même quand il publie sur son site.</p>
<h2 dir="auto">L’hébergeur collaborateur de la surveillance de masse</h2>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/C0398E1B-4091-B88B-8965-4B279908AAB0.jpg" alt="TPB AFK"> </p>
<center><em>La surveillance n'exlue pas le contrôle</em></center>
<p dir="auto">En 2008, Facebook ouvre ses portes en France et vient rapidement bousculer ces classifications. En effet si Facebook, et toutes les entreprises qu’on appelle “des plateformes”, sont des hébergeurs, on ne peut pas non plus nier qu’elles réalisent un travail éditorial. S’il faut s’en convaincre : leurs algorithmes de recommendation hiérarchisent le contenu, leurs choix d’interfaces favorisent tel ou type de contenu, et leur modèle économique est directement lié au succès du contenu publié chez eux. Si de mon point de vue, il faudrait les considérer comme des hébergeurs <strong>et</strong> des éditeurs, le législateur a décidé qu’il fallait changer le cadre légal<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-bayard" rel="noopener noreferrer">5</a></sup><sup>,</sup><sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-affordance" rel="noopener noreferrer">6</a></sup>.</p>
<p dir="auto">En pratique pour nous hébergeurs indépendants, loi après loi, notre statut d’intermédiaire technique s’érode pour adapter le droit à ces plateformes. Se dessine alors un monde où la justice est déléguée aux hébergeurs privés, automatisée pour satisfaire des besoins de rapidité et de coût, et sans recours possibles pour les utilisateurs. Dans ce monde, les hébergeurs se retrouvent à être les complices de cette société de surveillance. Et si on refuse, on s’expose à de sévères amendes, cette-fois ci dans le système judiciaire traditionnel. Peu médiatisées, ces lois sont pourtant, pour bon nombre d’entre elles, déjà dans notre droit.</p>
<p dir="auto"><strong>Censure</strong> - Repartons de la LCEN votée en 2004 : les hébergeurs doivent retirer le contenu manifestement illicite qui leur est signalé. À l’époque, on entendait par “manifestement” un ensemble très restreint de contenus (eg. néo-nazis), mais la jurisprudence a glissé au point d’englober presque tout<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-bayard" rel="noopener noreferrer">5</a></sup>. Argumentant que cette disposition n’était pas respectée, et probablement aussi que les tribunaux étaient engorgés, le gouvernement Macron voulait avec son projet de loi Avia se passer totalement du système judiciaire<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-avia" rel="noopener noreferrer">7</a></sup>. Ainsi, si dans la LCEN de 2004, la “prompt” réaction de l’hébergeur est appréciée par le juge, dans le projet de loi Avia, il aurait été fixé à 1h pour le terrorisme et 24h pour la “haine en ligne”, et ce pour tout le monde, jour comme nuit. Le conseil constitutionnel censurera la loi<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-avia2" rel="noopener noreferrer">8</a></sup> mais ses dispositions sont revenues cet été 2022 à travers le droit européen et le spectre du terrorisme<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-terro" rel="noopener noreferrer">9</a></sup>. La Quadrature du Net a saisi le conseil constitutionnel<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-lqdn-terro" rel="noopener noreferrer">10</a></sup> mais l’issue est incertaine actuellement. Dans le cas où le conseil constitutionnel censurerait une nouvelle fois la loi, il est fort probable que ses promoteurs cherchent un moyen de la faire passer dans les années à venir.</p>
<p dir="auto"><strong>Scan des données privées</strong> - Sous prétexte de protection des enfants, un projet de loi datant de mai 2022 veut obliger les hébergeurs à scanner les données de leurs utilisateurs, y compris ceux chiffrés<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-csam" rel="noopener noreferrer">11</a></sup>. Impossible vous direz-vous, si il est chiffré on ne peut rien en savoir ! C’est en effet le cas, mais le législateur s’appuie sur un document d’Apple pour justifier son obligation<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-csam-apple" rel="noopener noreferrer">12</a></sup>. En résumé, votre terminal doit calculer “une empreinte” de votre fichier, qui elle sera envoyée (plus ou moins brouillée) à l’hébergeur qui pourra la comparer à une base de données d’empreintes de contenus interdits. Cette décision est un sévère coût au droit au chiffrement et à la vie privée, pire, il permet une opacité dans les contenus détectés : impossible de savoir pour l’hébergeur à quel contenu est relié les empreintes qu’on lui demande de détecter. Dans tous les cas, ce système d’empreinte est défectueux : un utilisateur de Google s’est vu fermer son compte car il cherchait à soigner en urgence son nourisson pendant le confinement et devait échanger des photos avec son médecin<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-csam-nyt" rel="noopener noreferrer">13</a></sup>. Les députés sont au courant et ont déjà prévu d’accepter un taux de faux positif important, possiblement de l’ordre de 10%<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-csam-leak" rel="noopener noreferrer">14</a></sup>. Alors le sujet de la protection des enfants ne serait qu’un avatar construit de toute pièce ? Une fraction non négligeable d’enfants subissent bel et bien des violences sexuelles, mais principalement par leurs parents, leur famille et via les adultes de leur entourage, non pas par des “monstres” mais des “individus normaux” qui abusent de leurs pouvoirs<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-incesteurs" rel="noopener noreferrer">15</a></sup><sup>,</sup><sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-incesteurs-podcast" rel="noopener noreferrer">16</a></sup><sup>,</sup><sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-cqfd" rel="noopener noreferrer">17</a></sup>. Ce n’est donc pas une solution technologique qui résoudra ce problème mais une autocritique de ce qui ne fonctionne pas dans nos sociétés, certes beaucoup plus douloureuse qu’une loi sécuritaire.</p>
<p dir="auto"><strong>Surveillance des activités</strong> - La LCEN n’a pas que des bons côtés : une de ses dispositions oblige les hébergeurs et fournisseurs d’accès internet à stocker les données “de connexion” de leurs utilisateurs pendant un an. En 2016, suite à une jurisprudence, la cour de justice de l’union européenne (CJUE) tranche en établissant que les états membres ne peuvent pas imposer une obligation générale de conservation des données de connexion, invalidant cette disposition de la LCEN. Mais l’État Français oppose de la résistance, et de rebondissements en rebondissements<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-lqdn-dossier" rel="noopener noreferrer">18</a></sup>, l’affaire n’est toujours pas tranchée ; à ce jour, les hébergeurs Français sont toujours tenus de garder ces données pendant un an<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-lqdn-ce" rel="noopener noreferrer">19</a></sup><sup>,</sup><sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-lqdn-cc" rel="noopener noreferrer">20</a></sup><sup>,</sup><sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-lqdn-victoire" rel="noopener noreferrer">21</a></sup>. Cette obligation de conservation des données de connexion a un impact concret sur nos vies, à l’image de l’arrestation de militants climat utilisant Protonmail<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-protonmail" rel="noopener noreferrer">22</a></sup>. En effet, si le contenu de leur boite email est bien chiffré, la justice a pu demander les informations de connexion liées à une certaine boite email, qu’elle a pu associer avec un état civil en récupérant l’autre partie des données auprès du fournisseur d’accès internet. <em>In fine</em>, cette opération semble avoir bien plus servie d’intimidation policière que d’outil pour rendre la justice, ce qui est permis par l’absence de contre mesure et de contre pouvoir dans ces dispositions du droit. Gardons à l’esprit que la collecte des données de connexion n’est pas le seul dispositif de surveillance : pour ne prendre qu’un seul exemple, les “boites noires” sont venues rejoindre cet arsenal en 2017<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-boite-noire" rel="noopener noreferrer">23</a></sup>, là aussi contre l’avis de la CJUE<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-boite-cjue" rel="noopener noreferrer">24</a></sup>. <em>D’ailleurs cette décision poussera Altern à fermer une seconde fois<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-altern-referme" rel="noopener noreferrer">25</a></sup></em>.</p>
<h2 dir="auto">Quel avenir pour les hébergeurs ?</h2>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/688C4C6C-29AC-0A7D-96AE-816F4886F738.jpg" alt="Glitch"> </p>
<center><em>Les "radios libres", en leur temps, ont suscité de grands espoirs...</em></center>
<p dir="auto">Ce corpus de loi, pris comme un tout, interroge la viabilité de notre projet. Si nous nous sommes lancés dans cette aventure associative, c’était, entre autre, pour proposer une alternative respectueuse des libertés civiles et de la vie privée. </p>
<p dir="auto"><strong>Stop ou encore ?</strong> - Plus particulièrement, nous pensions qu’il y avait un espace libre entre ce que demandait la loi et les pratiques des GAFAMs. En effet, confier la modération à des algorithmes et des travailleurs du clic était un choix de leur part. Comme de collaborer de manière pro-active avec la police sans attendre une demande du judiciaire. Comme de scanner le contenu de tous leurs utilisateurs. Nous voulions donc échapper à tout ça en créant notre bout d’Internet. Un endroit où on pourrait réfléchir collectivement à une modération juste, digne, et transparente. Mais cette perspective s’assombrit fortement chaque année, alors quand devrions-nous nous arrêter ? Devrions-nous communiquer d’avantage, rendre visible, cette collaboration imposée ?</p>
<p dir="auto"><strong>Partir ?</strong> - Une autre option serait de partir vers des cieux plus cléments. L’Autriche, par exemple, n’impose pas de collecte systématique des données de connexion. Une analyse systématique nous permettrait sans aucun doute de trouver un lieu plus respectueux des libertés : la France fait figure de mauvais élève au sein de l’UE… Mais une telle action nous obligerait à renier notre approche d’hébergement local à domicile. Et pourquoi pas déménager ? Mais ça voudrait perdre le contact avec nos utilisateur·ices.</p>
<p dir="auto"><strong>Se mobiliser ?</strong> - Dans cette histoire, on est pas seul. Des associations comme <a href="https://www.laquadrature.net/" rel="noopener noreferrer">La Quadrature du Net</a> en France ou <a href="https://edri.org/" rel="noopener noreferrer">EDRi</a> à l’échelle européenne travaillent à faire connaître les travers de ces projets de loi au grand public ainsi qu’aux parlementaires. Qui plus est, elles mobilisent des contre-pouvoirs comme le Conseil d’État ou la Court de Justice de l’Union Européenne pour faire annuler certains textes liberticides. En 2009 à Berlin, des marches nommées <em>Freiheit statt Angst</em> ont été organisées dans la rue avec plus de 25 000 participants et soutenues par des organisations comme le <a href="https://www.ccc.de/en/home" rel="noopener noreferrer">Chaos Computer Club</a> (CCC) ou <a href="https://digitalcourage.de/" rel="noopener noreferrer">DigitalCourage</a>. Il faut garder en tête que certains textes ne sont encore que des projets de loi, les autres sont souvent contestés sur le plan légal car souvent critiquable sur le plan constitutionnel.</p>
<p dir="auto">En tant qu’hébergeur, nous ne sommes pas en dehors, ni même loin, du cadre législatif : de plus en plus, on nous demande directement de réaliser un travail de surveillance et censure silencieux pour le compte de l’État, sur le modèle des GAFAMs. Cette demande, en venant se heurter sur nos valeurs, nous fait réfléchir à quelle position on veut tenir et comment être transparent avec nos usager·es sur les enjeux du moment.</p>
<h2 dir="auto">Notes</h2>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-altern-injustice"><sup class="footnote-definition-label">1</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.liberation.fr/medias/1999/03/05/altern-ou-la-double-injustice_266740/" rel="noopener noreferrer">Altern ou la double injustice</a> par Meryem Marzouki, tribune sur Libération, le 5 mars 1999</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-altern-histoire"><sup class="footnote-definition-label">2</sup>
<p dir="auto"><a href="https://web.archive.org/web/20220121030259/http://altern.org/alternb/defense/histoire.html" rel="noopener noreferrer">L’histoire d’Altern B</a>, archive Wayback Machine de altern.org</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-altern-faq"><sup class="footnote-definition-label">3</sup>
<p dir="auto"><a href="https://web.archive.org/web/20211020154254/http://altern.org/alternb/defense/faq.html" rel="noopener noreferrer">La FAQ d’Altern B</a>, archive Wayback Machine de altern.org</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-altern-zdnet"><sup class="footnote-definition-label">4</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.zdnet.fr/actualites/une-loi-pour-la-defense-d-altern-b-2057634.htm" rel="noopener noreferrer">Une loi pour la défense d’Altern B</a> par Jérome Thorel, le 5 mars 1999 sur ZDnet</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-bayard"><sup class="footnote-definition-label">5</sup>
<p dir="auto"><a href="https://edgard.fdn.fr/blog/index.php?post/2018/10/08/Intermediaires-techniques" rel="noopener noreferrer">Intermédiaires techniques</a> par Benjamin Bayart sur son blog Edgard le 8 octobre 2018</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-affordance"><sup class="footnote-definition-label">6</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.affordance.info/mon_weblog/2021/09/estelle-tipeee-hebergeur-financeur.html" rel="noopener noreferrer">La liberté de financer : Estelle est nue dans le Tipeee.</a> par Olivier Ertzscheid sur son blog Affordance.info le 30 septembre 2021</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-avia"><sup class="footnote-definition-label">7</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2019/02/14/mahjoubi-et-schiappa-croient-lutter-contre-la-haine-en-meprisant-le-droit-europeen/" rel="noopener noreferrer">Mahjoubi et Schiappa croient lutter contre la haine en méprisant le droit européen</a> par La Quadrature du Net le 14 février 2019 </p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-avia2"><sup class="footnote-definition-label">8</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2020/06/18/loi-haine-le-conseil-constitutionnel-refuse-la-censure-sans-juge/" rel="noopener noreferrer">Loi haine : le Conseil constitutionnel refuse la censure sans juge</a> par La Quadrature du Net le 18 juin 2020</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-terro"><sup class="footnote-definition-label">9</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.vie-publique.fr/loi/285972-loi-16-aout-2022-retrait-contenus-terroristes-sur-internet-dans-lheure" rel="noopener noreferrer"> Loi du 16 août 2022 portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière de prévention de la diffusion de contenus à caractère terroriste en ligne </a> le 17 août 2022</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-lqdn-terro"><sup class="footnote-definition-label">10</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2022/07/29/generalisation-de-la-censure-automatisee-le-conseil-constitutionnel-est-saisi/" rel="noopener noreferrer">Généralisation de la censure automatisée : le Conseil constitutionnel est saisi</a></p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-csam"><sup class="footnote-definition-label">11</sup>
<p dir="auto"><a href="https://ec.europa.eu/info/law/better-regulation/have-your-say/initiatives/12726-Fighting-child-sexual-abuse-detection-removal-and-reporting-of-illegal-content-online" rel="noopener noreferrer">Fighting child sexual abuse: detection, removal and reporting of illegal content online</a> consulté le 2 septembre 2022</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-csam-apple"><sup class="footnote-definition-label">12</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.apple.com/child-safety/pdf/CSAM_Detection_Technical_Summary.pdf" rel="noopener noreferrer">CSAM Detection</a> par Apple, août 2021</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-csam-nyt"><sup class="footnote-definition-label">13</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.nytimes.com/2022/08/21/technology/google-surveillance-toddler-photo.html" rel="noopener noreferrer">A Dad Took Photos of His Naked Toddler for the Doctor. Google Flagged Him as a Criminal</a> par Kashmir Hill le 21 août 2022</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-csam-leak"><sup class="footnote-definition-label">14</sup>
<p dir="auto"><a href="https://netzpolitik.org/2022/geleakter-bericht-eu-kommission-nimmt-hohe-fehlerquoten-bei-chatkontrolle-in-kauf/" rel="noopener noreferrer">EU-Kommission nimmt hohe Fehlerquoten bei Chatkontrolle in Kauf</a>, par Sebastian Meineck et Markus Reuter le 29 juin 2022, notre analyse basée sur <a href="https://www.reddit.com/r/privacy/comments/voaicx/10_error_rate_is_okay_leaked_eu_commission/" rel="noopener noreferrer">cette traduction publiée sur Reddit</a></p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-incesteurs"><sup class="footnote-definition-label">15</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.cairn.info/le-berceau-des-dominations--9782266318594-page-65.htm" rel="noopener noreferrer">Les incesteurs</a> par Dorothée Dussy, 2021</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-incesteurs-podcast"><sup class="footnote-definition-label">16</sup>
<p dir="auto"><a href="https://louiemedia.com/injustices-2/ou-peut-etre-une-nuit" rel="noopener noreferrer">Ou peut-être une nuit</a> par Charlotte Pudlowski, 2020, Louie Media.</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-cqfd"><sup class="footnote-definition-label">17</sup>
<p dir="auto"><a href="http://cqfd-journal.org/Les-parents-continuent-de" rel="noopener noreferrer">« Les parents continuent de considérer l’enfant comme leur propriété »</a> par Tiphaine Guéret, octobre 2020, dans CQFD</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-lqdn-dossier"><sup class="footnote-definition-label">18</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/surveillance/#Conservation%20g%C3%A9n%C3%A9ralis%C3%A9e%20des%20donn%C3%A9es%20de%20connexion" rel="noopener noreferrer">Dossier conservation des données de connexion (jusqu’à 2019)</a> par La Quadrature du Net, 2019</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-lqdn-ce"><sup class="footnote-definition-label">19</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2021/04/21/le-conseil-detat-valide-durablement-la-surveillance-de-masse/" rel="noopener noreferrer">Le Conseil d’État valide durablement la surveillance de masse</a> par La Quadrature du Net le 21 avril 2021</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-lqdn-cc"><sup class="footnote-definition-label">20</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2022/02/15/donnees-de-connexion-recours-devant-le-conseil-constitutionnel/" rel="noopener noreferrer">Données de connexion : recours devant le Conseil constitutionnel</a> par La Quadrature du Net le 15 février 2022</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-lqdn-victoire"><sup class="footnote-definition-label">21</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2022/02/25/donnees-de-connexion-une-victoire-en-retard/" rel="noopener noreferrer">Données de connexion, une victoire en retard</a></p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-protonmail"><sup class="footnote-definition-label">22</sup>
<p dir="auto"><a href="https://reporterre.net/Repute-sur-Protonmail-a-livre-a-la-police-des-informations-sur-des-militants-climat" rel="noopener noreferrer">Réputé sûr, Protonmail a livré à la police des informations sur des militants climat</a> sur Reporterre, le 7 septembre 2021 par Gaspard d’Allens</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-boite-noire"><sup class="footnote-definition-label">23</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2017/11/15/lemonde-les-boites-noires-de-la-loi-sur-le-renseignement-sont-desormais-actives/" rel="noopener noreferrer">Une première « boîte noire » de la loi sur le renseignement désormais active</a> extrait de Le Monde par La Quadrature du Net dans son dossier de presse, le 15 novembre 2017</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-boite-cjue"><sup class="footnote-definition-label">24</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2020/10/15/le-senat-autorise-darmanin-a-nous-surveiller-en-violation-du-droit-europeen/" rel="noopener noreferrer">Le Sénat autorise Darmanin à nous surveiller en violation du droit européen</a>, par La Quadrature du Net, le 15 octobre 2020</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-altern-referme"><sup class="footnote-definition-label">25</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.liberation.fr/ecrans/2015/04/17/sur-le-web-l-hebergeur-altern-referme_1246294/" rel="noopener noreferrer">Sur le Web, l’hébergeur Altern (re)ferme</a> par Amaelle Guiton sur Libération le 17 avril 2015</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-consequences"><sup class="footnote-definition-label">26</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.ajlgbt.info/blog/2020/05/31/loi-avia-des-consequences-lourdes-sur-le-milieu-lgbti/" rel="noopener noreferrer">Loi Avia : des conséquences lourdes sur le milieu LGBTQI+</a> par AJL le 31 mai 2020</p>
</div>
]]><![CDATA[Deuxfleurs rejoint les CHATONS, un collectif d'hébergeurs éthiques]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Deuxfleurs%20rejoint%20les%20CHATONS,%20un%20collectif%20d'hébergeurs%20éthiques/2022-07-18T09:17:30.613996+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-07-18T09:17:30.613996+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Deuxfleurs a commencé à se rapprocher du collectif CHATONS il y a maintenant plus d’un an.
À ce moment là, on commençait à avoir une version fonctionnelle de <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/%7E/Deuxfleurs/NGI%20Pointer%20subventionne%20Deuxfleurs" rel="noopener noreferrer">Garage</a> et on voulait la partager avec les gens qui pourraient avoir des besoins similaires aux nôtres pour avoir des retours et mutualiser les efforts.</p>
<p dir="auto"><a href="https://forum.chatons.org/t/install-party-garage-stockez-vos-donnees-collectivement/2427" rel="noopener noreferrer">↣ Install Party “Garage” : stockez vos données collectivement</a><br>
<a href="https://forum.chatons.org/t/garage-stocker-des-donnees-en-dehors-des-datacenters/3202" rel="noopener noreferrer">↣ Garage, stocker des données en dehors des datacenters </a></p>
<p dir="auto">Cette première incursion a donné lieu à de nombreuses rencontres, à l’image de <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/%7E/Deuxfleurs/F%C3%A9d%C3%A9rer%20l'informatique%20d%C3%A9centralis%C3%A9e" rel="noopener noreferrer">Drave</a>, de Fabrice, de <a href="https://resilien.fr/" rel="noopener noreferrer">RésiLien</a>, d’<a href="https://plume.deuxfleurs.fr/%7E/Deuxfleurs/Rencontre%20avec%20Indie%20Hosters" rel="noopener noreferrer">Indie Hoster</a>, d’<a href="https://hadoly.fr/" rel="noopener noreferrer">Hadoly</a>, et de plein d’autres personnes.
Et ce, jusqu’au drame… des personnes pensaient qu’on était pleinement membre du collectif !</p>
<p dir="auto">Pour lever la confusion, nous avons donc postulé en mars 2022 pour rejoindre officiellement le collectif. Afin de créer un socle commun et que les différentes valeurs affichées ne soient pas que de pieuses promesses, il est nécessaire de passer par une phase de candidature et de montrer qu’on est bien conforme dans nos pratiques à la charte. Ce passage est intéressant pour nos futur·es usagèr·es car on peut aussi le voir comme un “label” dans lequel on peut avoir confiance. Pour notre part, notre candidature s’est déroulée durant 3 mois, jusqu’au 21 juin 2022 où nous avons officiellement intégré le collectif !</p>
<p dir="auto"><a href="https://www.chatons.org/manifeste" rel="noopener noreferrer">↣ Le manifeste CHATONS</a><br>
<a href="https://www.chatons.org/charte" rel="noopener noreferrer">↣ La charte CHATONS</a><br>
<a href="https://framagit.org/chatons/CHATONS/-/issues/188" rel="noopener noreferrer">↣ Notre candidature CHATONS</a><br>
<a href="https://www.chatons.org/chatons/all" rel="noopener noreferrer">↣ Liste de tous les CHATONS</a></p>
<p dir="auto">Au delà du label, le collectif CHATONS maintient également un annuaire de ses membres <a href="https://www.chatons.org/search/by-service" rel="noopener noreferrer">par services</a> ou <a href="https://www.chatons.org/search/near-me" rel="noopener noreferrer">par localisation</a>. Il faut ajouter à ça que le collectif jouit d’une certaine visibilité grâce par exemple à un relai dans la presse nationale. La conjonction de ces deux éléments devrait permettre à Deuxfleurs d’accueillir de nouveaux membres et son action de gagner en visibilité.</p>
<p dir="auto"><a href="https://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/12/10/framasoft-des-chatons-armes-de-logiciels-libres-pour-contrer-google_5046752_4408996.html" rel="noopener noreferrer">↣ Le Monde - Framasoft : des « Chatons » armés de logiciels libres pour contrer Google</a><br>
<a href="https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/12/27/chez-framasoft-des-chatons-pour-sortir-des-gafa_6024230_4408996.html" rel="noopener noreferrer">↣ Le Monde - Pour lutter contre les GAFA, Framasoft veut aller plus loin dans la décentralisation du Web</a></p>
<p dir="auto">En conclusion, depuis le 21 juin 2022, Deuxfleurs est officiellement membre du réseau CHATONS.
Notre participation au collectif a pour objectif de nous créer un réseau, de montrer notre sérieux à travers ce “label” et de gagner en visibilité auprès des personnes qui cherchent des services numériques éthiques. </p>
<p dir="auto">Notre participation au collectif n’en est encore qu’à ses débuts : on va continuer de s’y investir dans le futur. Alex et moi serons au <a href="https://forum.chatons.org/t/formulaire-dinscription-au-camp-chatons-2022/3600" rel="noopener noreferrer">camp CHATONS</a> cet été et nous participons également à <a href="https://forum.chatons.org/t/partage-de-backups-entre-chatons-vers-une-experimentation/3642" rel="noopener noreferrer">un projet technique commun</a>. N’hésitez pas à vous signaler si vous voulez faire parti·e d’une de ces aventures :-)</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/B08F2448-8E8F-4894-4F82-7A2DA3475ABD.png" alt="Logo CHATONS"> </p>
]]><![CDATA[On a co-organisé notre premier atelier 🥳]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/On%20a%20co-organisé%20notre%20premier%20atelier%20%F0%9F%A5%B3/2022-07-05T20:45:35.609568+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-07-05T20:45:35.609568+00:00<![CDATA[<p dir="auto">À l’initiative d’ATTAC Tarrare et accompagné de l’hébergeur associatif Lyonnais historique <a href="https://hadoly.fr/" rel="noopener noreferrer">Hadoly</a>, de l’opérateur mobile coopératif <a href="https://telecoop.fr/" rel="noopener noreferrer">Telecoop</a>, de <a href="https://tmci.fr/" rel="noopener noreferrer">Tarare Micro</a> et d’<a href="https://www.ebii.fr/" rel="noopener noreferrer">Éric</a> nous avons organisé ensemble une journée sur le thème de la sobriété numérique. Ce billet revient sur les temps fort de cette journée.</p>
<p dir="auto">On s’est donc toutes et tous retrouvé·es dans une petite grange réhabilitée en salle de spectacle par un samedi de juin bien ensoleillé. Le lieu pittoresque se trouvant dans un petit village pas loin de Lyon, la chaleur était de la partie.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/C93D3D37-57AD-BE09-9403-AB0D8F00F976.jpg" alt="Soly Extérieur"> </p>
<center><em>Légende : La grange où s'est tenue notre atelier</em></center>
<p dir="auto">Pour saisir le contexte, il faut savoir que nos hôtes ont construit un projet complet d’habitat partagé dont cette salle est une des ramifications. D’ailleurs, au delà de la réhabilitation, ils se chargent de la faire vivre avec une programmation éclectique qui va du concert à notre atelier sobriété numérique.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/45778404-E4FE-111F-6306-4B2C2997B23F.jpg" alt="Soly Programme"> </p>
<center><em>Légende : Le programme du lieu</em></center>
<p dir="auto">On s’est donc retrouvé à être une petite vingtaine à passer la journée ensemble. On a commencé par une plénière, ouverte par Marion de Telecoop. Elle a commencé par situer l’impact écologique du numérique dans notre société aujourd’hui et demain, puis a parlé de cycle de vie de nos terminaux, et a conclu sur l’empoisonnement des débats écologiques. Eric a enchaîné en parlant de nombreux scandales sur la vie privée et la démocratie qui émaillent l’actualité de ces dernières années. Ces deux temps ont été une formidable introduction à mon petit laïus sur les connexions entre capitalisme de surveillance et écologie avec du <a href="https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/ZUBOFF/59443" rel="noopener noreferrer">Shoshana Zuboff</a> dedans, bien sûr !</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/7D4DC4D3-1096-7A7E-D5F9-D26A3B37C423.jpg" alt="Soly Salle"> </p>
<center><em>Légende : La salle juste avant notre arrivée</em></center>
<p dir="auto">Par la suite, on a fait deux sessions d’atelier pratique entrecoupées d’un repas partagé qui nous a laissé le temps de faire connaissance. D’un point de vue des ateliers, Stéphane de Hadoly a animé une controverse sur la 5G afin de présenter les différentes parties prenantes, le fonctionnement des institutions, du secteur des télécoms, etc. Gilbert de Tarare Micro a présenté des ordinateurs sous Linux. Eric a aidé des personnes à changer l’OS de leur téléphone pour installer l’OS libre <a href="https://e.foundation/fr/e-os/" rel="noopener noreferrer">/e/OS</a> à la place. Enfin, Marion et moi avons fusionnés nos ateliers qui avaient pour objectif d’apprendre à configurer ses terminaux (ordinateur et téléphone) afin de les faire durer plus longtemps. Marion expliquait comment leur faire consommer moins de ressources, et pour ma part, j’expliquais comment bloquer la pub et le pistage qui sont deux sources de ralentissement importants. </p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/54DDB7FF-6AE6-E39C-7C19-80712BD9BA28.png" alt="Lightbeam"> </p>
<center><em>Légende : Visualisation des pisteurs sur quelques sites webs connus</em></center>
<p dir="auto">En conclusion, par rapport à notre objectif de “sobriété numérique”, je dirais que notre approche a été de montrer comment faire “autant avec moins”. Et que la solution qu’on a proposé, c’était de reprendre le contrôle sur le logiciel de nos terminaux, soit via de la configuration, soit en le remplaçant par du libre, et même plus largement sur nos infrastructures avec l’atelier 5G. Si vous voulez allez plus loin, jetez donc un œil à ces liens :</p>
<p dir="auto"><a href="https://guide.deuxfleurs.fr/vie_associative/kb/capitalisme-surveillance/" rel="noopener noreferrer">↣ Notes de préparation de l’atelier “Capitalisme de Surveillance”</a><br>
<a href="https://mobilizon.fr/events/93e78363-f9f4-4320-89d9-67575a40d0da" rel="noopener noreferrer">↣ Évènement Mobilizon archivé</a><br>
<a href="https://forum.chatons.org/t/lappel-du-18-juin-journee-sobriete-communs-et-vie-privee-numerique/3655" rel="noopener noreferrer">↣ Sujet sur le forum CHATONS</a></p>
<p dir="auto">Et si jamais vous passez par là et aimeriez qu’on organise un atelier dans un de vos évènements, contactez nous !</p>
]]><![CDATA[Bonfire, un petit nouveau dans le Fediverse ? ]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/PiedDeVent/Bonfire,%20un%20petit%20nouveau%20dans%20le%20Fediverse%20%3F%20/2022-06-01T15:34:04.622492+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-06-01T15:34:04.622492+00:00<![CDATA[<p dir="auto">En suivant <a href="https://github.com/bonfire-networks/bonfire-app/blob/4c55ebe5dc6f28a78858dbfc6870465fa02867ab/docs/DEPLOY.md" rel="noopener noreferrer">le guide</a>, j’ai été en mesure de faire tourner une version de test de Bonfire sur mon ordinateur (ce dernier requiert tout de même PostgreSQL, PostGIS, et MeiliSearch, le projet en lui même étant écrit en Elixir). Quelques notes au passage : Bonfire existe en <em>flavour</em>, c’est à dire en différentes déclinaisons. Actuellement, il y a les <em>flavours</em> officiels <a href="https://github.com/bonfire-networks/bonfire-app/tree/main/flavours/classic" rel="noopener noreferrer">classic</a> et <a href="https://github.com/bonfire-networks/bonfire-app/tree/main/flavours/cooperation" rel="noopener noreferrer">cooperation</a> - celle que je teste. Il y a l’air d’en avoir des gérées par des tiers également, comme <a href="https://github.com/bonfire-networks/bonfire-app/tree/main/flavours/reflow" rel="noopener noreferrer">Reflow</a> ou <a href="https://github.com/bonfire-networks/bonfire-app/tree/main/flavours/haha" rel="noopener noreferrer">Haha academy</a> sans que je comprenne vraiment qui est derrière ça ni quelles différences ça fait. </p>
<p dir="auto">Bref, une fois tout fonctionnel, j’ouvre l’URL dans mon navigateur et me créer un compte. Si vous utilisez Twitter, Mastodon, Pleroma ou autre outil de micro-blogging, vous ne serez pas dépaysé-e. Je commence par configurer mon profil :</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/71589D23-AFC6-CE73-E6CD-AAD62DDAF9D6.png" alt="Bonfire - Profil">
<a href="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/71589D23-AFC6-CE73-E6CD-AAD62DDAF9D6.png" rel="noopener noreferrer">Voir l’image en grand</a></p>
<p dir="auto">La présentation de l’instance peut aussi être configurée, ici aux couleurs de Deuxfleurs :</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/2A724A42-FB70-CA8D-3FBB-2B8D8F939875.png" alt="Bonfire - Instance">
<a href="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/2A724A42-FB70-CA8D-3FBB-2B8D8F939875.png" rel="noopener noreferrer">Voir l’image en grand</a></p>
<p dir="auto">Enfin, il y a plusieurs types de contenus publiables, je commence par le “Post”, soit une sorte de tweet :</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/B568C555-3D73-73B5-E115-1DBDC520E5C1.png" alt="Bonfire - Post">
<a href="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/B568C555-3D73-73B5-E115-1DBDC520E5C1.png" rel="noopener noreferrer">Voir l’image en grand</a></p>
<p dir="auto">Je m’essaye à un des ~6 autres contenus, la “tâche”. L’intégration semble bien moins bonne, de nombreux composants ne répondent pas :</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/0A9CB644-1DBF-512B-E3D6-C773D80A053F.png" alt="Bonfire - Tasks">
<a href="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/0A9CB644-1DBF-512B-E3D6-C773D80A053F.png" rel="noopener noreferrer">Voir l’image en grand</a></p>
<p dir="auto">En l’état, Bonfire ressemble plus à un outil de micro-blogging que de gestion de communautés. Je n’ai pas pu tester la fédération ni son fonctionnement en production (avec plusieurs usager-es, sur le temps, etc.), mais si on se limite aux fonctionnalités de micro-blogging que j’ai testées, ça marche plutôt bien ! Ne le faites pas tourner en production quand même, surtout si vous n’êtes pas prêt à patcher le logiciel vous-mêmes !</p>
]]><![CDATA[Tiers-Lieux & Outils Numériques]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/PiedDeVent/Tiers-Lieux%20&%20Outils%20Numériques/2022-05-16T15:29:25.490683+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-05-16T15:29:25.490683+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Suite à ma réunion avec des acteurs des Tiers-Lieux, il me semble que nous partageons des valeurs, des manières de faire, et des objectifs, mais que des différences de vocabulaire, de priorités et de culture rendent la compréhension parfois compliquée.</p>
<p dir="auto">En essayant de structurer et résumer ce qui a été discuté ce matin,
j’essaye de faire avancer le sujet à mon échelle,
en clarifiant peut-être certains points pour certain-es,
mais aussi en montrant ce que je n’ai pas compris.</p>
<p dir="auto"><strong>Définir les Tiers-Lieux</strong>. Notre échange s’est ouvert sur la difficulté
de définir ce qu’est un Tiers-Lieux. Pour ma part, je vois que le Movilab et d’autres citent <a href="https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01587759" rel="noopener noreferrer">le travail de thèse en sociologie</a> de Antoine Burret
comme “définition officielle”, accolé à des citations et des interviews. Je trouve que ça rend le sujet complexe à aborder de l’extérieur alors je me suis refait ma petite définition à partir de ce que j’ai vu et compris. C’est à prendre avec des pincettes, je ne suis pas du milieu :</p>
<p dir="auto"><em>Les Tiers-Lieux sont des espaces, physiques (un local, un batiment) ou virtuels (rencontre hebdomadaire dans un bar, structure juridique commune comme une association ou une entreprise, forum en ligne, salon de discussion, etc.), où il se crée du <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Lien_social_(sociologie)" rel="noopener noreferrer">lien social</a> (c’est à dire où des gens se rencontrent et lient des relations entre eux), le tout autour d’une action commune et pratique (travailler ensemble, faire une cantine participative, un atelier vélo, mettre à disposition des ressources numériques, etc.).</em></p>
<p dir="auto"><em>La différence avec un parti politique, une ONG ou une association militante, c’est que les Tiers-Lieux ne se construisent pas autour d’un discours (un programme, un rapport, un tract, etc.) mais d’une action pratique. La différence avec une entreprise traditionnelle, c’est que les Tiers-Lieux revendiquent comme finalité la création de lien social et non le profit.</em></p>
<p dir="auto">Partant de cette définition, on note qu’elle est large et regroupe pas mal d’entités radicalement différentes qui peut aller de l’espace de coworking pour cadres supérieurs au hackerspace dans un squat.
On se retrouve donc avec des entités avec des objectifs très différents, qui possiblement ont même des projets et modes de fonctionnement qui rentrent en conflit.
Pour ma part, j’ai l’impression d’avoir identifié 3 tensions à ce sujet lors de notre réunion.</p>
<p dir="auto"><strong>Tension 1 | La résilience</strong> - Une partie des Tiers-Lieux ont une approche écologique et locale à la production.
Leur action peut donc (au moins partiellement) se centrer sur créer des circuits et chaînes d’approvisionnement plus courtes ou développer des formes d’autonomies (alimentaires, énergie, réparation, communications, etc.) afin de développer une certaine résilience.
C’est une approche plutôt exploratoire aujourd’hui, et de ce fait, ne permet que rarement de proposer un “service clé en main”.</p>
<p dir="auto"><strong>Tension 2 | Nature des activités</strong> - Certaines personnes dans les Tiers-Lieux
le sont bénévolement, d’autres en ont fait leur moyen de subsistance.
Un bénévole a souvent peu d’engagement envers la personne qui bénéficiera de son activité contrairement à quelqu’un qui est payé dans un Tiers-Lieux,
et dont l’activité est donc facturée à un client.
Dans ce cas, la personne doit donc s’assurer que les services dont elle a besoin sont fonctionnels au risque de ne pas pouvoir
honorer ses engagements.</p>
<p dir="auto"><strong>Tension 3 | L’institutionnalisation</strong> - Certaines personnes aux seins des Tiers-Lieux
revendiquent la coopération, l’horizontalité, et l’absence de hiérarchie.
Je pense personnellement qu’on pourrait faire des parallèles avec l’anarchisme, et j’aimerais que les acteurs de ce mouvement
revendiquent plus clairement une vision politique, histoire de mettre les choses au clair :-P.
En face de ça, le gouvernement investit l’initiative
à travers <a href="https://francetierslieux.fr/" rel="noopener noreferrer">France Tiers Lieux</a> en y injectant de l’argent.
On peut y voir une certaine récupération institutionnelle du concept, et de fait,
qui le positionnera également sur le plan politique, mais différemment !</p>
<p dir="auto"><strong>Situer les porteurs de projet</strong> - Nous avons pu discuter avec les porteurs de projet qui se considèrent comme les premiers usagers
des solutions numériques qu’ils aimeraient mettre en place.
Il est bon de rappeler que les Tiers-Lieux revendiquant une certaine forme d’horizontalité et de diversité, nos interlocuteurs ne représentent qu’une partie du mouvement global.
Dans ce spectre des tensions, j’ai cru comprendre qu’il n’y avait pas forcément consensus entre nos interlocuteurs sur l’aspect résilience ou sur l’aspect institutionnalisation, mais qu’ils avaient par contre tous une activité économique, qui sera donc le point de départ pour définir leurs besoins.</p>
<p dir="auto"><strong>Besoin 1 | Garanties</strong> - Le premier point qui est ressorti selon moi, c’est le besoin de garanties lié à leur activité économique.
Ils souhaitent des solutions disponibles et durables dans le temps. Un accord commercial leur permettrait de s’assurer contractuellement de ces propriétés.
Une approche purement bénévole ne semble donc pas souhaitable.</p>
<p dir="auto"><strong>Besoin 2 | Coopération</strong> - Le second point, c’est la nécessité de coopérer entre Tiers-Lieux.
En effet, différentes initiatives partagent des ressources en commun, portent des projets ensembles, bref
le concept de Tiers-Lieux n’est pas une entité hermétique, mais doit rester indépendante.
Considérant que les Tiers-Lieux ont actuellement un seul prestataire technique, il n’est pas clair si une instance mutualisée avec une gestion fine des permissions ne serait pas plus efficace que des instances indépendants fédérées.</p>
<p dir="auto"><strong>Besoin 3 | Accompagnement</strong> - Les Tiers-Lieux ont théorisé le concept d’accueil et d’accompagnement sous le terme <a href="https://movilab.org/wiki/La_conciergerie" rel="noopener noreferrer">conciergerie</a>.
Ils souhaiteraient donc être en charge de cette partie, et donc avoir suffisamment de latitude pour pouvoir le faire.
Ça veut dire par exemple avoir les accès d’administration sur Nextcloud, pouvoir créer des comptes et modérer sur Matrix, etc.</p>
<p dir="auto">Ajouté à cette définition des besoins, je crois identifier également des contraintes liées au contexte.</p>
<p dir="auto"><strong>Contrainte 1 | Ne pas être pionniers</strong> - Les porteurs de projets et premiers utilisateurs ne souhaitent pas être pionniers dans l’adoption d’un logiciel, ni ne souhaitent participer à des projets de re-décentralisation d’Internet. Au contraire, ils veulent utiliser des logiciels éprouvés.</p>
<p dir="auto"><strong>Contrainte 2 | Sentiment d’urgence</strong> - Le milieu des Tiers-Lieux semble être très actif et bien financé. De nombreuses décisions sont en train de se prendre,
et il semble important de proposer quelque chose, même non optimal, car d’autres acteurs économiques ne portant pas les valeurs des CHATONS pourraient se positionner.</p>
<p dir="auto"><strong>Ma conclusion</strong> -
Je ne suis pas totalement à l’aise avec le discours très dépolitisé des Tiers-Lieux,
qui laisse la place à des structures dont je ne partage pas les valeurs,
mais force est de constater qu’il y a aussi de très beaux projets.</p>
<p dir="auto">Je vois en réalité 3 aspirations différentes vis à vis du numérique :</p>
<p dir="auto"><strong>Des outils de gestion d’entreprise numérique</strong>, de l’ERP au site vitrine. Ces derniers n’ont pas besoin d’être fédérés et sont déjà bien installés dans l’écosystème libre.
Une recherche sur Odoo ou Wordpress au sein de l’annuaire CHATONS permettra de mettre en relation avec les nombreux CHATONS existants proposant ce service. À mon sens ici, c’est plus un problème de communication.</p>
<p dir="auto"><strong>Des outils de collaboration gérés localement</strong>, pour fédérer les fichiers, les conversations et l’authentification. À mon sens, ce qui semble en réalité important, c’est que les conciergerie aient des accès de gestion aux services pour leurs membres, car les Tiers-Lieux ne prévoient pas de gérer l’aspect technique pour le moment. Je ne vois quel serait le rôle d’une entité (appelée CHATONS local dans les slides présentées pendant la réunion) entre la conciergerie et la gestion technique. Un logiciel centralisé mais mutualisé avec les bonnes règles d’administration pourra faire l’affaire. Sinon, Nextcloud et Matrix qui sont des logiciels éprouvés ont des options de fédération/partage (pour Nextcloud : External Storage ou Federation Sharing), et entre Shibboleth et France Connect, l’aggrégation de SSO est un problème déjà bien défriché.</p>
<p dir="auto"><strong>Une approche exploratoire à un numérique plus résilient</strong>, où les machines sont gérées dans des lieux physiques et proches des gens. Une discussion sur la matérialité, les usages, la gestion peut donc plus facilement être engagée avec les usagers. C’est l’aspect qui me plaît le plus, mais c’est aussi celui qui répond le moins aux contraintes et besoins de nos interlocuteurs.</p>
<p dir="auto">Pour ma part, c’est le dernier point qui m’intéresse car il est dans la continuité des projets de Deuxfleurs. Si vous aussi vous vous reconnaissez dedans, contactez-moi ! </p>
]]><![CDATA[Le "Petit éloge de l'anarchisme" de James Scott - Préface]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/PiedDeVent/Le%20%22Petit%20éloge%20de%20l'anarchisme%22%20de%20James%20Scott%20-%20Préface/2022-04-30T21:23:25.667251+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-04-30T21:23:25.667251+00:00<![CDATA[<p dir="auto">James Scott commence son livre par expliquer ses motivations : dans le cadre de son travail d’anthropologue, il a souvent été confronté à des idées qu’il rattache à l’anarchisme. Il a donc voulu explorer le sujet pour de bon et en livre sa synthèse ici. Ce billet ne couvre que la préface du livre, le reste viendra peut-être plus tard, ou pas…</p>
<p dir="auto"><strong>Le regard anarchiste</strong></p>
<p dir="auto">Plutôt que de parler de <em>philosophie anarchiste</em>, il préfère parler d’un <em>regard anarchiste</em>, se portant sur les pratiques, en notant que ce sont des inspirations qu’on peut retrouver chez des individus n’ayant jamais entendu parler d’anarchisme. Il met en avant qu’en étudiant l’histoire à travers ce regard anarchiste, on peut relever 2 motifs récurrent : la mutualité, c’est à dire la coopération sans hiérarchie, rattaché à Pierre-Joseph Proudon, et la tolérance à l’improvisation, rattaché à Rosa Luxembourg. L’auteur précise que R.L. préfère une “erreur honnête d’ouvrier qu’une sage décision de l’élite du parti”. </p>
<p dir="auto">L’auteur défend aussi une vision politique, faite de débat, de contradiction et d’apprentissage, qu’il met en opposition à un <em>scientisme utopique</em> (ce qu’on appellerait techno solutionisme aujourd’hui ?) où des spécialistes gouverneraient en remplaçant le politique par <em>l’administration des choses</em>. Il conclue en notant que l’abondance matérielle permise par le progrès scientifique, au lieu de bannir la politique, à créer de nouvelles sphères de lutte politique. Il ajoute que le socialisme d’État créer surtout une classe dirigeante protégeant ses intérêts.</p>
<p dir="auto">Il exprime ensuite ses réserves vis à vis de certains aspects de la pensée anarchiste : l’État comme ennemi absolu des libertés, d’un certain idyllisme d’un <em>état naturel</em> coopératif de l’humain libéré de l’État, et des doctrines libertaires qui tolèrent les vastes écarts de richesse.</p>
<p dir="auto"><strong>Les organisations sont des freins aux protestation</strong></p>
<p dir="auto">Scott avance que les mouvements de protestation ne viennent souvent pas des organisations, mais que ces dernières essayent de les rediriger dans des voies institutionnels, et que quand le changement est radical, elles sont d’avantage un blocage qu’un renfort. Par perturbation, Scott entend des émeutes, des attaques contre la propriété, etc. de sorte que les institutions soient défiées et donc menacées.</p>
<p dir="auto">L’auteur note que les perturbations peuvent aussi mener à l’autoritarisme, mais il souligne que, malgré les risques, elles sont une condition nécessaire, quoi qu’insuffisante, aux changements structurels importants, entre autre, en forçant les élites et le public à porter leur attention sur le sujet.</p>
<p dir="auto">L’auteur enchaine ensuite sur la résistance passive nommée <em>infrapolitique</em> par ce dernier, un de ses sujet de prédilection je crois. Partant du constat que l’État a rendu impossible et dangereux l’organisation <em>des classes subalternes</em>, il explique que ces dernières ont adopté un mode de résistance similaire à la guérilla : dispersée et en petit nombre. Il prend pour exemple l’occupation illégale plutôt que la revendication d’un terrain, la désertion militaire plutôt que la mutinerie, etc.</p>
<p dir="auto"><em>Nous faisons semblant de travailler et ils font semblant de nous payer</em></p>
<p dir="auto">Scott dit que les coopérations via des réseaux informels au sein des villages ou des quarties relèvent de la mutualité. L’auteur se demande si la présence de l’État, des institutions et des organisations, de plus en plus forte dans nos vies, ne sape pas le pouvoir d’organisation autonome et indépendant des individus. Il craint que notre socialisation dans un monde néolibérale nous ait fait perdre nos habitudes de mutualité.</p>
<p dir="auto"><strong>La sociologie au prisme de l’anarchie</strong></p>
<p dir="auto">Scott explique que la pensée anarchiste reconnait que les paysans, artisans et travailleurs sont des penseurs politiques. En regard, il note que dans le domaine des sciences sociales, ces personnes sont parfois réduites dans leur analyse à leurs caractéristiques socio-économiques. Il alerte sur l’importance de prendre en compte le point de vue des personnes concernées, d’écouter ce qu’elles ont à dire. Je suis surpris par cette précision de l’auteur, il me semble que les entretiens en sociologie ainsi que les analyses qualitative (plutôt que quantitative) soient la norme.</p>
<p dir="auto"><strong>Notes sur la suite du texte</strong></p>
<p dir="auto">L’auteur met en garde sur le fait que son texte est écrit en “fragments”, et que ce n’est pas un traité de philosophie politique avec une cohérence interne (comme Kropotkine, Isaiah Berlin, John Locke ou Karl Marx), ni une étude des penseurs anarchiques (Proudhon, Bakounine, Malatesta, Sismondi, Tolstoï, Rocker, Tocqueville ou Landauer), ni une étude des mouvements anarchiques (Solidarność, en Pologne, des anarchistes de la guerre civile espagnole ou des travailleurs anarchistes).</p>
<p dir="auto"><strong>Ma conclusion</strong></p>
<p dir="auto">Dans cette préface, Scott commence avec deux outils : la mutualité et la tolérance à l’improvisation, deux concepts qui me semblent féconds pour faire des choses à plusieurs. Scott parle ensuite d’organisations sans franchement décrire comment elle se différencient de la mutualité. Ceci dit, j’en déduis qu’il faut s’interroger en permanence sur les rapports de pouvoir qui peuvent exister entre les humains. On y voit aussi une connexion avec ses autres travaux quand il parle d’infrapolitique : plutôt que d’affronter le pouvoir directement, y résister passivement est un acte politique aussi selon Scott. Le reste de la préface me parait moins important, je ferai peut-être un résumé de certains chapitres sur le même format, et probablement dans le désordre si c’est le cas.</p>
]]><![CDATA[Rencontre avec Indie Hosters]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Rencontre%20avec%20Indie%20Hosters/2022-03-18T10:25:38.312860+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-03-18T10:25:38.312860+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Que ce soit pour avoir réussi à combiner association et employés à plein temps, ou par leur travaux sur la technique, ça faisait un moment qu’on avait repéré <a href="https://indiehosters.net/" rel="noopener noreferrer">Indie Hosters</a> chez Deuxfleurs. Hier, LX et moi avons eu la chance d’échanger un peu avec eux. Pour une première réunion, nous n’avions pas prévu d’ordre du jour, c’était simplement une prise de contact.</p>
<p dir="auto">Lors des présentations, nous avons découvert un projet connexe à Garage, Unhost & <a href="https://remotestorage.io/" rel="noopener noreferrer">remote-storage</a>, qui m’a fait penser aussi un peu à <a href="https://solidproject.org/" rel="noopener noreferrer">SOLID</a> de Tim Berners Lee. L’idée c’est que dans un monde du cloud, tu choisisses où tes données sont stockées, et après tu demandes aux webapp d’utiliser ton stockage pour leurs services, c’est un projet un peu connexe à Garage, à garder sous le coude.</p>
<p dir="auto">On a enchaîné sur la stratégie de Deuxfleurs, et plus particulièrement comment on pensait fournir des services par dessus Garage. On a évoqué la question des emails qui fait parti de notre financement NGI (d’environ maintenant à juin), et on a fait un tour de pourquoi les solutions existantes ne nous convenaient pas. </p>
<p dir="auto">Dans une second temps, on a focalisé sur l’hébergement de sites webs. Ils connaissent bien les gens de <a href="https://plateaux-numeriques.fr/" rel="noopener noreferrer">Plateaux Numériques</a>, qui sont spécialisés là dedans. Ces derniers s’orientent vers le générateur de site statique <a href="https://www.osuny.org/fonctionnalites/communication/sites-web/" rel="noopener noreferrer">Osuny</a> développé par des français et orienté vers la recherche/enseignement supérieur. On a parlé de notre test du logiciel <a href="https://www.netlifycms.org/" rel="noopener noreferrer">NetlifyCMS</a>. Indie Hosters avait également regardé il y a un an mais ça n’avait pas pris auprès des utilisateurs de Indie Hosters. Il suspecte, entre autre, que l’impossibilité d’avoir un aperçu de ta page avant de publier ton site web a été bloquant. <a href="https://tina.io" rel="noopener noreferrer">Tina.io</a>, un autre outil, fournit une prévisualisation instantanée mais est encore en beta.</p>
<p dir="auto">Au fil des échanges, Indie Hosters nous a confronté à un de leur besoin internes. Ils veulent voir si il pourrait être résolu avec Garage, et si possible sur leurs propres serveurs. Nous allons réfléchir à cette question pour leur faire des propositions.</p>
<p dir="auto">Viens ensuite une question sur comment conjuguer activité commerciale et association sur le plan légal. Entre autre, on s’interroge sur la possibilité de cumuler une position dans une instance dirigeante de l’association et d’être salarié. Ils ont trouvé un comptable qui comprend bien leur domaine et leur permet d’avoir confiance sur ces questions là. Ils nous ont également fait part d’autres interrogations sur le plan légal lié au modèle associatif.</p>
<p dir="auto">Enfin, nous concluons sur les modèles économiques possible autour de Garage. Indie Hosters nous fait remarquer que nous pourrions envisagé le modèle de la fondation comme pour le logiciel <a href="https://www.postgresql.org/" rel="noopener noreferrer">PostgreSQL</a>.</p>
<p dir="auto">On se quitte en prévoyant de continuer la discussion sur <a href="https://wiki.deuxfleurs.fr/fr/Guide/Discussion" rel="noopener noreferrer">Matrix</a> car il reste plein de choses à se dire et à approfondir !</p>
]]><![CDATA[Contre l'automatisation de la modération et de la censure]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/PiedDeVent/Contre%20l'automatisation%20de%20la%20modération%20et%20de%20la%20censure/2022-03-02T18:32:26.865686+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-03-02T18:32:26.865686+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Quand j’ai vu que <a href="https://www.franceinter.fr/emissions/le-code-a-change/la-moderation-defis-et-dilemmes" rel="noopener noreferrer">la dernière émission</a> du “code a changé” de Xavier de la Porte portait sur la modération, je me suis empressé de l’écouter. Mais cette fois-ci, j’ai eu l’impression que mon journaliste préféré n’avait pas épuisé le sujet, peut-être aussi pour ne pas importuner ses invités qui sont des industriels de la modération automatisée.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/70735F44-6995-F254-723A-9723847D3060.png" alt="le code a changé - moderation"></p>
<p dir="auto">Je me permets donc de consigner dans ce billet mes réserves suite à cette émission en les illustrant avec <a href="http://bodyguard.ai/" rel="noopener noreferrer">Bodyguard</a>, l’outil développé par les invités. </p>
<h2 dir="auto">Quand le contexte manque</h2>
<p dir="auto">J’ai commencé par copier un extrait de la profession de foi à la présidentielle de Coluche.
Résultat : Bodyguard me recommande de supprimer ce message pour cause d’insulte et d’homophobie.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/385A4595-28F2-1A1D-E138-F378AAA8E1F0.png" alt="bodyguard - coluche"> </p>
<p dir="auto">Loin de moi l’idée de crier à la “cancel culture” et le “on ne peut plus rien dire”, mais j’ai l’intime conviction qu’il y a de sérieuses raisons de ne pas censurer ce texte. </p>
<p dir="auto">Tout d’abord parce que c’est un sujet qui est maintenant source de production scientifique, à l’image du livre <a href="https://journals.openedition.org/lectures/29414" rel="noopener noreferrer">Coluche Président. Histoire de la candidature d’un con</a>, et donc ce texte peut être un support d’étude. Peu importe ma position par rapport à ce texte, Bodyguard m’empêche de le partager, en discuter, bref, de l’utiliser comme support dans une discussion, y compris si je veux en faire une critique.</p>
<p dir="auto">Dans un second temps, il est dur de douter des intentions de l’auteur, y compris en sortant le texte de son contexte, cet inventaire à la Prévert n’a qu’un seul but, dire que qui que vous soyez, aussi marginalisé êtes-vous, vous n’êtes pas représenté par les politiques mais le serez par Coluche“. Bodyguard, malgré tout ses algorithmes, passe complètement à côté de ce sens. D’une certaine manière, dès que la structure de la phrase est un temps soit peu complexe, l’outil est perdu. </p>
<p dir="auto">C’est le choix des mots, parfois vulgaires, parfois des insultes, parfois racistes ou homophobes, qui a perdu l’outil. Pourtant ce qui est important ici, c’est qui parle, et Coluche a été très clair sur ses engagements à d’autres moments, comme quand il parlait sur un plateau TV des violences policières. Mais ne connaissant pas l’origine du texte, ni le fond de la pensée de Coluche, ni n’identifiant la figure de style (une énumération), l’outil est perdu.</p>
<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/8rgAHXxPdLo" title="YouTube video player" frameborder="0"></iframe>
<p dir="auto">Ce procédé rhétorique utilisé là par Coluche, n’est pas le seul. On peut mentionner par exemple le <a href="http://publictionnaire.huma-num.fr/notice/retournement-du-stigmate/" rel="noopener noreferrer">retournement du stigmate</a>, où quand un groupe de personne s’approprie les insultes à son encontre pour les retourner en les valorisant. </p>
<p dir="auto">On peut généraliser cette critique au fait que ces outils n’auront jamais accès à l’ensemble du contexte de nos intéractions. En effet ces dernières dépassent largement notre activité en ligne et le cadre du langage. C’est une limite indépassable pour ces outils. </p>
<h2 dir="auto">En réalité il ne faut pas nommer les choses</h2>
<p dir="auto">On pourrait se dire que l’outil a ses limites, mais qu’elles ne posent pas de problème, car finalement tout le monde est logé à la même enseigne. Pour ce faire, j’ai comparé les propos de Zemmour, condamné par la loi pour <em>injure raciale et provocation à la haine</em> face à un couplet de <em>Lettre à la République</em> de Kery James, un rappeur.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/26E74CCE-6DEA-3511-C0F3-56B056347F6E.png" alt="bodyguard - zemmour"> </p>
<p dir="auto">Les propos de ce dernier ne posent pas de problème selon Bodyguard, qui recommande de garder le message.</p>
<p dir="auto">Typiquement, dans ce message, le sujet est “les mineurs isolés”. L’affaire a été tant médiatisée que l’on n’a pas besoin de le préciser pour comprendre, mais encore une fois le logiciel n’a pas ce contexte. C’est une convention entre moi et les autres interlocuteurs qui est utilisée ici, et qui échappe totalement au logiciel. Tant qu’on ne nomme pas les choses et qu’on les sous-entend.</p>
<p dir="auto">Maintenant si on prend un couplet de “Lettre à la République”, le résultat est complètement différent. Ici l’auteur veut décrire de manière crue sa réalité.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/8377E7A7-AAA0-F27A-1C98-21E70F7BD9C1.png" alt="bodyguard - kjames"> </p>
<p dir="auto">Le message est classé en “Racisme, à supprimer”. Si vous voulez situer l’auteur, il a réalisé un film en prolongement de cette chanson sur Netflix, son discours est sans ambiguité.</p>
<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/KfMZKVfODP8" title="YouTube video player" frameborder="0"></iframe>
<p dir="auto">De ce petit tour, on peut voir qu’être vulgaire dans ses messages et aborder des sujets sensibles, comme le racisme ou l’homophobie en les nommant expose à un grand risque de censure, pour peu que la structure des phrases soient un peu complexes et que l’outil ne soit plus en mesure de distinguer la construction de cette dernière.</p>
<h2 dir="auto">L’émission en regard de cette analyse</h2>
<p dir="auto">Dans l’émission, il est fait référence à l’acquisition et au traitement de ce contexte d’un point de vue technique : scraping, (u)nlp, veille, profiling, etc. Mais ce travail est réalisé exclusivement par l’entreprise. Et il n’est jamais fait de lien entre tout ces procédés techniques. En découle de cette présentation, l’impossibilité de conclure que l’outil a une limite indépassable sur le plan théorique : puisqu’il n’aura jamais accès à toutes nos intéractions, il ne pourra jamais pleinement comprendre le contexte autour d’un message.</p>
<p dir="auto">Si je suis partisan de laisser la question de la modération aux humains, il est possible de penser un meilleur usage de ces outils aussi. Par exemple, en donnant la possibilité de faire appel des décisions publiquement, on permettrait de limiter l’impact des faux-positifs. Ou encore, en permettant de contribuer manuellement et collaborativement le contexte manquant à l’outil, on pourrait préentivement empêcher des faux-positifs tout en remettant au centre du débat la définition d’un comportement toxique. Par exemple, une critique valide, dite une fois est importante, mais répétée 10 000 fois a un effet toxique.</p>
<h2 dir="auto">En conclusion</h2>
<p dir="auto">La modération automatisée n’empêche en rien d’attaquer psychologiquement, de harceler, ou de tenir des propos haineux sur Internet : elle empêche seulement d’utiliser la vulgarité ou de discriminer ouvertement pour le faire, certes deux schémas récurrents du harcèlement, mais qui sont loin de s’y limiter.</p>
<p dir="auto">Cette modération automatisée se fait au prix de la censure d’autres discours, eux tout à fait légitime, à l’image des revendications de justice sociale.</p>
<p dir="auto">Je terminerai en paraphrasant Casey : si tu veux dénoncer des rapports de domination, tu dois encore le dire de manière détournée et sans vulgarité, parce qu’il ne faudrait pas déranger.</p>
<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/xDANWya9fX4" title="YouTube video player" frameborder="0"></iframe>
]]><![CDATA[Nos nouveaux vieux ordinateurs]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Nos%20nouveaux%20vieux%20ordinateurs/2022-02-04T15:37:40.563458+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-02-04T15:37:40.563458+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Se libérer des datacenters et du cloud a une conséquence très matérielle pour Deuxfleurs et ses membres : il faut se procurer nos propres serveurs, pour pouvoir héberger nos propres services sur Internet. L’acquisition récente de 35 machines par Deuxfleurs est l’occasion pour nous de faire un point sur notre stratégie.</p>
<p dir="auto">Pour rappel, un serveur c’est simplement un ordinateur qui est connecté à Internet, comme celui depuis lequel vous lisez cet article. La seule différence c’est qu’on installe des logiciels spécialisés dessus et qu’il doit rester allumé. C’est lui qui va alors contenir votre site web et le servir aux gens, réceptionner et envoyer vos emails, gérer votre visioconférence, etc ! Dans l’industrie, on a créé des ordinateurs spécialisés pour ces usages pour plein de raisons, mais ce n’est pas du tout nécessaire : n’importe quel ordinateur peut faire l’affaire. </p>
<p dir="auto">Pour des raisons écologiques, de coût, et de place, Deuxfleurs a fait le choix d’utiliser, non pas des machines spécialisées, mais des vieux ordinateurs de bureau. Pour vous aider à visualiser, la photo ci-dessous représente probablement un de ces ordinateurs dans sa première vie. En effet, notre lot de 35 ordinateurs servait aux statisticiens de l’<a href="https://www.insee.fr/fr/accueil" rel="noopener noreferrer">INSEE</a> à Bordeaux, qui ont probablement renouvelé leur parc informatique pour des machines plus puissantes et ont vendus celles là.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/AEF2C94E-78C2-09F8-5873-3B9D520BA2AD.jpg" alt="lenovo-desktop-use"> </p>
<p dir="auto"><em>Nous reviendrons plus tard sur la question écologique autour des ordinateurs, mais nous sommes convaincus que les ordinateurs “simples” que nous utilisons ont un impact environnementale moins important que les machines spécialisées. Pour les impatient·es, je vous renvoie vers l’article <a href="https://boavizta.org/blog/empreinte-de-la-fabrication-d-un-serveur" rel="noopener noreferrer">Empreinte de la fabrication d’un serveur</a> de l’association <a href="https://boavizta.org/" rel="noopener noreferrer">Boazvita</a>, qui montre entre autre qu’un ordinateur de bureau a une empreinte de fabrication plus faible qu’une machine spécialisée, appelée ici simplement « serveur ».</em></p>
<p dir="auto">Si nous avons acheté autant de machines, c’est que nous voulons améliorer le service fourni par Deuxfleurs, avoir des pièces détachées en cas de panne, et pouvoir réaliser des tests sans impacter les gens. Actuellement, une grande partie de nos services sont hébergés sur seulement 3 machines, toutes à Rennes. C’est un point critique pour nous : par exemple, le 10 septembre 2021, <a href="https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/2-000-foyers-prives-d-electricite-au-nord-de-rennes-1631254695" rel="noopener noreferrer">2000 foyers à Rennes étaient coupés d’électricité</a>, et donc nos serveurs. Durant quelques heures, Deuxfleurs n’existait alors plus. Si une panne de 6 heures quelque fois par an nous semble acceptable, c’est aussi beaucoup de pression le reste du temps pour nous : par exemple, que se passe t’il si l’appartement disjoncte pendant les vacances ? Pour la pérennité de l’association, il est donc nécessaire d’avoir des ordinateurs ailleurs qu’à Rennes, qui soient gérés par d’autres membres.</p>
<p dir="auto">Dans un premier temps, notre lot de machine servira à tester <a href="./NGI%20Pointer%20subventionne%20Deuxfleurs" rel="noopener noreferrer">Garage</a> sur un déploiement à travers plusieurs villes, puis nous ferons les mêmes tests avec nos autres logiciels. En effet, une telle infrastructure ne s’improvise pas et requiert de nombreux ajustements en amont.</p>
<p dir="auto">Ensuite, une fois que nous serons prêt·es, nous fairons ce déploiement « pour de vrai » avec une partie de ces ordinateurs (nous essayons d’être le plus sobre là aussi), et nous espérons que le service n’en sera que meilleur. Les autres ordinateurs, une fois les tests terminés, serviront pour des pièces détachées en cas de panne, mais aussi pour de futurs tests.</p>
<p dir="auto">Quant au coût pour l’association, nous avions prévu cet achat lors de notre <a href="./NGI%20Pointer%20subventionne%20Deuxfleurs" rel="noopener noreferrer">demande de financement auprès de NGI</a>, afin d’avoir du matériel de test pour Garage. C’est pourquoi ces machines seront donc fléchées dans un premier temps principalement vers ces usages. </p>
<p dir="auto">Pour l’achat en lui-même, nous sommes passés par <a href="https://encheres-domaine.gouv.fr" rel="noopener noreferrer">une enchère du Domaine de l’État</a> que nous avons remporté pour 1388€. Par machine, cela fait un coût unitaire de 40€, soit le meilleur prix que nous aillions obtenu jusqu’ici (les machines de production à Rennes avaient coûté dans les 90€ pièce en occasion aussi). Garder nos coûts bas est également un critère important pour la pérennité de l’association, et ce modèle basé sur les ordinateurs de bureau d’occasion nous semble donc viable sur le long terme, en plus de donner une seconde vie à des ordinateurs.</p>
<p dir="auto">Pour l’historique, je vous partage aussi le descriptif de <a href="https://encheres-domaine.gouv.fr/hermes/biens-mobiliers/high-tech/informatique/390826" rel="noopener noreferrer">l’annonce</a> : </p>
<blockquote dir="auto">
<p>Lot de 35 ordinateurs composé de : </p>
<ul dir="auto">
<li>10 LENOVO Thinkcentre M710Q (2017), RAM 4Go, capacité 320 Go, </li>
<li>25 LENOVO Thinkcentre M73 Tiny (2016), RAM 4Go, capacité 320 Go, sans système d’exploitation, unités centrales vidées, avec leur câble d’alimentation.</li>
</ul>
</blockquote>
<p dir="auto">Aujourd’hui (vendredi 4 février 2022), <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/@/lx" rel="noopener noreferrer">LX</a> est allé récupérer à Bordeaux les 35 machines que vous pouvez voir ci-dessous, elles sont arrivées à bon port et sans encombre ! Elles seront dispatchées prochainement chez plusieurs membres de Deuxfleurs volontaires et ayant les connaissances techniques pour les faire fonctionner. </p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/0D2EFC8D-BE0E-3C04-74DE-D71F8CC51C76.jpg" alt="lenovo-35"> </p>
<p dir="auto">C’est un moment important dans la vie de Deuxfleurs, car l’association va pouvoir se donner réellement les moyens de construire sa propre infrastructure numérique, totalement autonome et indépendante des services de cloud et datacenters existants. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant au fur et à mesure de nos avancées :-)</p>
]]><![CDATA[Garage sera à la conférence du logiciel libre "FOSDEM 2022"]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Garage%20sera%20à%20la%20conférence%20du%20logiciel%20libre%20%22FOSDEM%202022%22/2022-01-31T15:27:35.092484+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-01-31T15:27:35.092484+00:00<![CDATA[<p dir="auto"><em>La photo d’illustration a été prise au FOSDEM en 2017. Par <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:FOSDEM_2017_in_Room_J.jpg" rel="noopener noreferrer">Noqqe</a>, sous license <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0" rel="noopener noreferrer">CC BY-SA 4.0</a>, via Wikimedia Commons</em>.</p>
<p dir="auto">En 2000, un libriste belge du nom de Raphael Bauduin décide de créer un petit évènement pour les développeurs de logiciel libre à Bruxelles. Rapidement, cet évènement deviendra le “Free and Open Source Developers’ European Meeting”, ou en version courte, <a href="https://fosdem.org" rel="noopener noreferrer">FOSDEM</a>. 22 ans plus tard, le FOSDEM est un évènement incontournable pour les développeur·euses de logiciel libre à travers le monde. Et cette année, c’est avec grand plaisir que nous vous annonçons que l’association Deuxfleurs y présentera <a href="https://garagehq.deuxfleurs.fr" rel="noopener noreferrer">Garage</a>.</p>
<p dir="auto">D’habitude l’évènement est accueilli par l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et regroupe près de 5000 personnes. Mais à cause du COVID, ces dernières années, l’évènement se fait en ligne. Rien de dépaysant pour nous, l’organisation utilise les mêmes outils que nous : une combinaison de Jitsi et Matrix.</p>
<p dir="auto">Bien entendu, nous sommes très heureux·ses que notre conférence ait été acceptée. Si la technique ne vous fait pas peur, nous vous invitons chaleureusement à venir partager cet évènement avec nous. Dans tous les cas, une redifusion de l’évènement sera disponible en ligne. Pour les détails, c’est juste après :</p>
<p dir="auto"><strong>Quand</strong> : Le dimanche 6 février 2022 de 10h30 à 11h00<br>
<strong>Pourquoi</strong> : Présenter le logiciel de stockage de données Garage<br>
<strong>Par qui</strong> : La présentation sera réalisée par <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/@/lx" rel="noopener noreferrer">LX</a>, les autres développeur·euses seront là pour répondre aux questions<br>
<strong>Pour qui</strong> : Nécessite des compétences techniques en informatique (développement ou adminitration)<br>
<strong>Prix</strong> : L’accès à l’évènement est complètement gratuit<br>
<strong>Où</strong> : En ligne, dans <a href="https://fosdem.org/2022/schedule/track/software_defined_storage/" rel="noopener noreferrer">la salle virtuelle Software Defined Storage</a>.</p>
<ul dir="auto">
<li><a href="https://chat.fosdem.org/#/room/#sds-devroom:fosdem.org" rel="noopener noreferrer">Rejoindre la salle de manière intéractive (vidéo + chat)</a></li>
<li><a href="https://live.fosdem.org/watch/dsds" rel="noopener noreferrer">Rejoindre la salle avec seulement la vidéo</a></li>
</ul>
<p dir="auto"><strong><a href="https://fosdem.org/2022/schedule/event/sds_garage_introduction" rel="noopener noreferrer">Fiche de l’évènement sur le site du FOSDEM</a></strong></p>
<p dir="auto">Et si vous n’êtes pas du côté de la technique mais que vous rêvez d’un numérique plus éthique et émancipateur, nous aurons des évènements pour vous aussi bientôt. À commencer peut-être par le <a href="https://contribateliers.org/trouver-un-contribatelier/les-confinateliers-contribateliers-en-ligne/" rel="noopener noreferrer">Confinatelier</a> de Framasoft le 20 février 2022. Nous vous tiendrons au courant ! </p>
]]><![CDATA[Assemblée Générale 2022]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Assemblée%20Générale%202022/2022-01-31T14:46:38.685417+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-01-31T14:46:38.685417+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Le bureau 2021 de Deuxfleurs (<a href="https://plume.deuxfleurs.fr/@/adrien" rel="noopener noreferrer">Adrien</a>, <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/@/vincent" rel="noopener noreferrer">Vincent</a> et <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/@/maximilien" rel="noopener noreferrer">Maximilien</a>) a le plaisir de vous annoncer que l’Assemblée Générale 2022 de l’association aura lieu le dimanche 27 février à partir de 16h, pour une durée estimée de deux heures (durée maximum, on va essayer de s’y tenir).</p>
<p dir="auto">Cette assemblée générale est ouverte à tou⋅tes, membres ou simples curieu⋅ses. Le vote pour l’élection du bureau 2022 sera quant à lui réservé aux membres (ayant payé une cotisation en 2021 ou 2022). Il n’est pas nécessaire d’être adhérent pour utiliser les services de Deuxfleurs.</p>
<p dir="auto">Pour les adhérents 2021, être à jour de sa cotisation 2022 n’est donc pas strictement un prérequis au vote. Nous vous invitons néanmoins à renouveler votre adhésion - si cela n’est pas déjà fait - en effectuant un virement de 10€ vers notre compte (RIB/IBAN sur demande) en précisant en motif « Cotisation 2022 » et le Nom/Prénom de l’adhérent⋅e concerné⋅e. Si vous préférez payer par chèque ou liquide, envoyez un courriel à ca (arobase) deuxfleurs.fr. La date limite de renouvellement des cotisations pour les membres 2021 est le 28 février 2022, le lendemain de l’AG.</p>
<p dir="auto"><strong>La réunion se déroulera en ligne : <a href="https://jitsi.deuxfleurs.fr/AG2022" rel="noopener noreferrer">jitsi.deuxfleurs.fr/AG2022</a> .</strong></p>
<p dir="auto">Le programme :</p>
<ul dir="auto">
<li>Présentation d’ouverture</li>
<li>Appel à candidature pour le bureau 2022</li>
<li>Bilan moral
<ul dir="auto">
<li>Développement logiciel : État du projet NGI/Garage</li>
<li>Infrastructures : où sont les données, quelles machines sont nécessaires</li>
<li>Communication : les collaborations en 2021, Plume</li>
</ul>
</li>
<li>Bilan comptable
<ul dir="auto">
<li>Projet NGI/Garage</li>
<li>Salariat</li>
<li>Achats</li>
</ul>
</li>
<li>Perspective 2022</li>
<li>Élection du bureau 2022</li>
<li>Questions</li>
</ul>
<p dir="auto">En cas d’interrogation, n’hésitez pas à nous solliciter en répondant par courriel à ca (arobase) deuxfleurs.fr, ou bien sur <a href="https://matrix.to/#/#deuxfleurs:deuxfleurs.fr" rel="noopener noreferrer">le canal Matrix de l’association</a>.</p>
]]><![CDATA[Nouvelle version de Plume]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/PiedDeVent/Nouvelle%20version%20de%20Plume/2022-01-27T13:42:07.809955+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-01-27T13:42:07.809955+00:00<![CDATA[]]><![CDATA[Fédérer l'informatique décentralisée]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Fédérer l'informatique décentralisée/2021-10-07T11:34:40.222405+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2021-10-07T11:34:40.222405+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Dans le cadre de notre évènement de lancement de <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/%7E/Deuxfleurs/NGI%20Pointer%20subventionne%20Deuxfleurs" rel="noopener noreferrer">notre projet européen NGI Pointer</a>, nous avons eu l’occasion d’échanger sur de nombreux points avec <a href="http://drave.quebec/" rel="noopener noreferrer">Drave Développement</a>. Drave Développement se définit comme :</p>
<p dir="auto"><em>Un organisme à but non lucratif (OBNL) rassemblant une <strong>communauté</strong> d’individus mobilisée pour répondre aux besoins numériques du Québec, par la promotion des données ouvertes et du logiciel libre afin <strong>d’atteindre la souveraineté numérique.</strong></em></p>
<p dir="auto">Ce compte-rendu a pour objectif de retracer le plus fidèlement possible nos échanges. Étaient présents de Drave Développement <a href="https://www.linkedin.com/in/rngadam/" rel="noopener noreferrer">Ricky</a>, <a href="http://https://www.linkedin.com/in/francoispelletier-jevalideca/" rel="noopener noreferrer">François</a> et <a href="https://www.linkedin.com/in/mathieugp/" rel="noopener noreferrer">Mathieu</a> et de Deuxfleurs <a href="https://quentin.dufour.io/" rel="noopener noreferrer">Quentin</a>, <a href="https://adnab.me/" rel="noopener noreferrer">Alex</a>, <a href="https://git.deuxfleurs.fr/kokakiwi" rel="noopener noreferrer">Jill</a>, <a href="https://www.linkedin.com/in/%C3%A9ric-dufour-b8495b84/" rel="noopener noreferrer">Éric</a>, <a href="https://mricher.fr/" rel="noopener noreferrer">Maximilien</a>, Vincent et <a href="https://luxeylab.net" rel="noopener noreferrer">Adrien</a>.</p>
<p dir="auto">~</p>
<p dir="auto">Le Fediverse est la plateforme formée par des communautés indépendantes qui choisissent de s’interconnecter. C’est à travers cet idéal commun que Drave Développement et Deuxfleurs ont été amenées à échanger et collaborer pour créer des communautés souveraines et autonomes puis les interconnecter.</p>
<h2 dir="auto">Construire des communautés résilientes</h2>
<p dir="auto">Un enjeu majeur pour une structure comme Deuxfleurs est de pouvoir assurer la disponibilité de ses services et l’intégrité de ses données dans le temps, y compris lors de l’évolution du nombre de ses usager-es. Pour Deuxfleurs, ce problème de disponibilité et d’intégrité est notre premier chantier. Nous en discutons plus longuement dans notre billet <a href="http://plume.deuxfleurs.fr/%7E/Deuxfleurs/Travers%C3%A9e%20en%20dehors%20des%20clouds" rel="noopener noreferrer">Traversée en dehors des clouds</a>.</p>
<p dir="auto">Pour limiter nos développements et la réécriture de logiciels, nous tentons d’intégrer nos solutions dans des écosystèmes logiciels existants. Il nous est vite apparu que les fournisseurs d’infonuagique comme Amazon, Google, Microsoft, etc. ont également eu à résoudre ce même problème et que nous pouvions bénéficier de la part open-source voire libre de l’écosystème qu’ils ont participé à créer.</p>
<p dir="auto">Il y a un an et demi, nous avons identifié que l’élément le plus critique de notre infrastructure était notre solution de stockage d’objets (le système qui stocke les photos, vidéos, audio, documents de bureautique, etc. de nos usagères et usagers). Avant de se lancer dans le développement d’un nouveau logiciel, nous avons étudié différentes alternatives possibles, comme Ceph. Nous n’avons pas retenu ces solutions, car pour beaucoup elles supposent que les échanges réseaux sont rapides pour utiliser des algorithmes comme Raft, et donc confine le déploiement de ces solutions à un seul centre de données.</p>
<p dir="auto">En réponse, nous avons développé Garage qui implémente l’API S3 REST initialement conçue par Amazon, et étant un standard de fait dans l’industrie. De ce fait, Garage est déjà compatible avec de nombreux services comme <a href="https://matrix.org/" rel="noopener noreferrer">Matrix</a>, <a href="https://joinmastodon.org/" rel="noopener noreferrer">Mastodon</a>, <a href="https://nextcloud.com/" rel="noopener noreferrer">Nextcloud</a> ou <a href="https://joinpeertube.org/" rel="noopener noreferrer">Peertube</a>.</p>
<p dir="auto">Un standard “de fait” a tout de même quelques limites car il est basé sur un consensus vague entre les différents partis qui l’implémentent. À ce sujet, il est noté plusieurs points : que la gestion des ACL (liste de contrôle d’accès) est en évolution rapide chez Amazon mais les autres aspects sont plus stables, que le protocole évolue à travers les années mais qu’Amazon ne peut pas non plus décider de casser la compatibilité. Nous concluons que notre objectif est de supporter un sous-ensemble stable et commun de l’API S3 sans viser une compatibilité parfaite avec Amazon mais de supporter au mieux les logiciels libres utilisant ces API.</p>
<p dir="auto">Pour favoriser l’adoption de Garage, Drave nous recommande de documenter et/ou d’écrire la “colle” pour l’intégrer avec d’autres logiciels à l’image de ce que fait IPFS avec d’autres projets.</p>
<p dir="auto">Nous notons aussi que beaucoup de logiciels ont besoin, en plus d’une solution de stockage d’objet, d’une base de données, qui pour l’instant n’est pas distribuée chez nous. Nous échangeons sur les différentes solutions existantes : PostgreSQL Citus, CorckroachDB, YugabyteDB, PrestoDB, Megastore, etc. Nous faisons remarquer aussi que l’architecture de Garage est très proche de Cassandra.</p>
<p dir="auto">Nous aurons probablement un compromis à réaliser : distribuer PostgreSQL est compliqué à cause de son architecture mais est compatible avec un très grand nombre d’applications, alors qu’un système à la Cassandra (et DynamoDB dont elle est inspirée) est beaucoup plus facile à distribuer mais implique d’adapter les logiciels existants.</p>
<h2 dir="auto">Interconnecter les communautés entre elles</h2>
<p dir="auto">Si Deuxfleurs se focalise sur la construction de communautés résilientes, Drave et ses partenaires se focalisent aussi sur les questions d’interconnexion des communautés.</p>
<p dir="auto">Un certains nombre d’entre eux sont simplement des “protocoles” qui spécifient comment les communautés doivent communiquer entre elles mais ne précisent pas comment, en interne, la communauté doit gérer son service. Dans cette catégorie, on peut citer <a href="https://solidproject.org/" rel="noopener noreferrer">Solid</a> soutenu par Tim Berners Lee, inventeur du web, <a href="https://activitypub.rocks/" rel="noopener noreferrer">Activity Pub</a>, <a href="https://matrix.org/" rel="noopener noreferrer">Matrix</a> ou même <a href="https://datatracker.ietf.org/doc/html/rfc5321" rel="noopener noreferrer">SMTP</a>.</p>
<p dir="auto">Parce que le plus populaire de ces protocoles est SMTP, Deuxfleurs souhaite investir de l’énergie dans la construction d’un service email performant et libre. Bien que souvent perçu comme vieux et dépassé, certains initiatives comme le protocole <a href="https://jmap.io/" rel="noopener noreferrer">JMAP</a> et le client <a href="https://github.com/iNPUTmice/lttrs-android" rel="noopener noreferrer">LTT.RS</a> récentes permettent d’améliorer l’expérience utilisateur-ice. Drave nous fait remarquer qu’il est très complexe de proposer de l’email, que ce soit sur les questions de livraison ou de convaincre les usager-es de changer leurs habitudes et qu’il y a probablement des cibles plus faciles.</p>
<p dir="auto">Matrix et Activity Pub qui sont des protocoles plus récents, et qui ont donc des logiciels plus récents, peuvent s’intégrer d’ores et déjà avec Garage, à l’image de (Mastodon, Peertube, etc.). Ce sont, pour Deuxfleurs, probablement les cibles les plus faciles.</p>
<p dir="auto">Enfin, le protocole Solid, très récent, ne propose que quelques implémentations libres. Si elles ne s’intègrent pas encore avec notre logiciel, il est tout à fait envisageable de créer une interface entre Garage et une partie du protocole Solid. En effet, Solid est un protocole qui dépasse la gestion de fichier, car il propose aussi aussi un système d’authentification ou encore un mécanisme de publication (pubsub). Ces parties dépassent le périmètre de Garage, mais nous pourrions alors considérer interfacer nos autres composants, comme <a href="https://git.deuxfleurs.fr/Deuxfleurs/bottin" rel="noopener noreferrer">Bottin</a> pour la partie authentification.</p>
<p dir="auto">Toutes les solutions d’interconnexions de communauté ne sont pas simplement des protocoles, mais parfois des solutions complètes, à l’image des projets d’authentification souveraine (Self-Sovereign Identity) <a href="https://www.hyperledger.org/" rel="noopener noreferrer">Hyperledger Indy</a>, de stockage de fichier <a href="https://ipfs.io/" rel="noopener noreferrer">IPFS</a> ou de la solution de visioconférence <a href="https://jami.net/" rel="noopener noreferrer">Jami</a> (précédemment Ring). Pour ces systèmes, il faudra une réflexion plus profonde pour savoir si et comment il serait possible de les interfacer avec nos projets d’infrastructures.</p>
<h2 dir="auto">Créer un contexte favorable à l’émergence de l’informatique décentralisée</h2>
<p dir="auto">En comparant nos expériences, nous notons aussi qu’en fonction des offres Internet proposées, les fournisseurs d’accès à Internet façonnent notre rapport à Internet, rendant l’auto-hébergement compliqué dans certains cas (par exemple en ADSL, co-axial, ou en présence d’un Carrier Grade NAT).</p>
<p dir="auto">Chez Deuxfleurs, nous avions commencé à référencer <a href="https://deuxfleurs.fr/Technique/Infra/Internet.html" rel="noopener noreferrer">les différents points de blocage</a> pour créer notre réseau décentralisé, avec des exemples : congestion sur la distribution ou les interconnexions (peering), adressage (ipv4 publique, support d’ipv6, dynamique ou statique), ports bloqués, fonctionnalités des routeurs fournis et possibilité d’en changer, etc. Nous avons mis en perspective nos expériences des deux côtés de l’Atlantique et identifié les pratiques opérées par les fournisseurs.</p>
<p dir="auto">Nous notons que l’accès internet via ADSL ou coaxial, pour des raisons techniques, doit partager sa capacité entre émission et réception. Nous constatons que les opérateurs font toujours le choix de favoriser la réception sur l’émission car elle serait plus adaptée à nos usages. Reste à savoir si ce ne sont pas nos usages qui se sont adaptés à cet état de fait…</p>
<p dir="auto">Sur une note positive, nous observons que les limites d’envois n’ont pas été reportées sur la fibre optique, moyen technique qui a permis à notre hébergeur de voir le jour. Nous notons aussi que nombre de ces fonctionnalités ont été rendues possibles suite à des batailles juridiques sur la régulation des télécoms en France. Pour continuer sur le sujet, je recommande ces documentaires de FFDN sur <a href="https://www.ffdn.org/fr/article/2019-11-02/pourquoi-sinteresser-la-regulation-des-telecom" rel="noopener noreferrer">Pourquoi s’intéresser à la régulation des télécom</a>. Nous n’oublions pas non plus que chaque territoire à ses propres caractéristiques, et que par exemple la densité de population est bien plus importante en France qu’au Canada, ce qui explique des différences également dans la gestion et le prix des télécoms.</p>
<p dir="auto">Nous n’avons pas défini d’objectifs particuliers sur ce point, mais il serait possible de retravailler notre liste de critère, la rendre plus exhaustive et l’élargir avec les informations du Canada.</p>
<h2 dir="auto">Penser aux usagères et usagers</h2>
<p dir="auto">Notre réunion était orientée sur la technique mais il a été rappelé que le but final était de fournir des services adaptés à un grand nombre d’usagères et usagers, et qu’il fallait penser également en fonction du besoin. Sur ces questions, Drave travaille actuellement avec des spécialistes du Living Lab en Innovation Ouverte (<a href="https://llio.quebec" rel="noopener noreferrer">LLio</a>) sur les questions d’expérience utilisateur.</p>
<p dir="auto">Lors de notre discussion sur internet, il a également été soulevé que 8% de la population au Québec accède encore à internet via une connexion bas-debit (56kbit/s). En France, la situation est à peine meilleure : en 2019, 10% de la population accédait à Internet à travers une connexion de 3Mbit/s ou moins. Il nous parait important d’intégrer cette dimension dans nos choix de développement.</p>
<p dir="auto">François, qui est formateur sur le déploiement et l’utilisation de logiciels libres, nous précise le cadre dans lequel Nextcloud est souvent déployé. Il vise beaucoup de petites structures qui peuvent se contenter de louer une machine virtuelle pour leurs besoins. Pour la question de la disponibilité et de l’intégrité de ces données, Nextcloud étant utilisé comme outil de synchronisation, une copie des fichiers est également conservée sur l’ordinateur de chaque collaborateur-ice. En conclusion, Garage ne semble pas apporter une plus value importante dans ce cas d’usage.</p>
<p dir="auto">Pour le cas de Peertube, les cas d’usages sont différents : les vidéos prennent rapidement beaucoup de place, et en plus nécessitent beaucoup de bande passante pour être partagées. Garage pourrait alors répondre à ce besoin en répartissant la charge sur les différents noeuds de son cluster. Il a été noté que, bien que Peertube propose WebTorrent (et HLS+p2p) pour réduire la consommation de bande passante du serveur, il pouvait être tout de même nécessaire d’avoir beaucoup de bande passante.</p>
<h2 dir="auto">Les initiatives québécoises</h2>
<p dir="auto">Depuis longtemps, des organisations comme <a href="https://facil.qc.ca/" rel="noopener noreferrer">FACiL</a> et <a href="https://linuq.org/" rel="noopener noreferrer">LinuQ</a> oeuvrent au Québec depuis longtemps à l’adoption, l’usage et la démocratisation de l’informatique libre. À ces organisations ce joignent plus récent Drave Développement, une organisation qui s’est donné pour but de bâtir un écosystème du libre prospère et pérenne.</p>
<p dir="auto">Plusieurs projets en cours pourront servir de pont pour les initiatives du décentralisé du côté du Québec. D’abord, l’initiative du Projet Collectif dont l’assemblée de fondation de l’organisme sans but lucratif a eu lieu le 28 Septembre, elle se veut une initiative fédératrice pour fournir des outils informatique à des communautés. Drave Développement est membre organisationnel et encourage l’utilisation de logiciels libre pour sa réalisation.</p>
<p dir="auto">Des communautés physiques comme «<a href="https://www.laconsole.org/" rel="noopener noreferrer">La Console interface humaine</a>» héberge des organisations comme Drave Développement. Ces cantines numériques pourront faire avancer la maîtriser des technologies de l’informatique distribuée au service des communautés locales.</p>
<h2 dir="auto">Les actions que nous souhaitons mettre en place</h2>
<p dir="auto">À la suite de nos échanges, nous avons défini trois axes pour prolonger cette réunion :</p>
<ul dir="auto">
<li>
<p dir="auto">Nous allons entrer en contact prochainement avec François pour tester ensemble Nextcloud et Peertube avec Garage</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">Nous allons mettre en place des listes de diffusion et créer un canal de communication pour resserer les échanges entre Drave et Deuxfleurs</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">Nous allons co-organiser les <a href="rfid.deuxfleurs.fr/" rel="noopener noreferrer">“Rencontres de l’Infonuagique Décentralisé Francophone”</a> une fois par mois pour générer des connexions, des collaborations et des discusssions sur ce sujet.</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">Inviter d’autres organisations à co-développer et à faire avancer l’infonuage décentralisé</p>
</li>
</ul>
<p dir="auto"><em>La photo de la bannière est sous licence CC-BY-SA 3.0 et a été prise par Claude Bouchet. Elle a été d’abord envoyée sur <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:L%27Homme-Rivi%C3%A8re2.jpg?uselang=fr" rel="noopener noreferrer">Wikimedia</a>. Le monument en photo est l’Homme-rivière qui rend hommage aux draveurs. Il est situé entre le 67 et le 71, rue Sainte-Anne, à côté de l’Édifice Price, dans le Vieux-Québec. Inauguré en 2002, le monument est une oeuvre de Catherine Sylvain et Lucienne Payan-Cornet.</em></p>
]]><![CDATA[NGI Pointer subventionne Deuxfleurs]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/NGI Pointer subventionne Deuxfleurs/2021-09-02T13:29:52.704246+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2021-09-02T13:29:52.704246+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Chez Deuxfleurs, notre objectif est de répondre radicalement aux critiques contemporaines du numérique comme la surveillance, l’économie de l’attention, les restrictions de liberté ou encore l’écologie.
Pour avoir un impact, nous voulons nous ré-approprier, contrôler et décider collectivement de nos moyens de communication.</p>
<p dir="auto">Dans cet objectif, Deuxfleurs déploie son propre réseau de serveurs sans datacenter et dispersé à travers la France. Pour coordonner notre infrastructure atypique, nous avons été amenés à développer de nouvelles briques logiciels dont <a href="https://garagehq.deuxfleurs.fr" rel="noopener noreferrer">Garage</a> qui se charge de stocker les données. </p>
<p dir="auto">Concevoir l’architecture d’un logiciel de zéro, puis le développer, le tester, le déboguer et enfin le mettre en production est très chronophage, c’est pourquoi en avril 2021 nous avons envoyé un dossier de candidature pour la subvention <a href="https://www.ngi.eu/ngi-projects/ngi-pointer/" rel="noopener noreferrer">NGI Pointer</a>, un fond lancé par la Commission Européenne dans le cadre du programme européen pour la recherche et le développement Horizon 2020.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/64C6E115-65D8-F9D8-B3AC-A2EC1267FA8F.png" alt="GarageNGI"> </p>
<p dir="auto">Nous avons été très heureux·se d’apprendre que notre candidature a été retenue au début de l’été.
Cette subvention de 193 000 euros va nous permettre de rémunérer <a href="https://adnab.me/" rel="noopener noreferrer">LX</a>, <a href="https://github.com/KokaKiwi" rel="noopener noreferrer">Jill</a> et <a href="https://quentin.dufour.io/" rel="noopener noreferrer">Quentin</a> de septembre 2021 à septembre 2022 et de couvrir quelques frais annexes au développement et à la promotion de ce logiciel.</p>
<p dir="auto">Durant cette année, nous avons prévu 3 grands axes pour le développement de Garage :</p>
<ol dir="auto">
<li><strong>Publier une version 1.0 stable</strong> (sortir de la beta) dans laquelle nous avons confiance : c’est important pour être sûr que les données de nos membres soient en sureté et disponibles malgré les pannes.</li>
<li><strong>Construire des applications sur Garage</strong>, comme un service email ou un système de synchronisation de fichiers (comme Nextcloud, Dropbox ou OneDrive mais adapté à Garage)</li>
<li><strong>Réaliser des optimisations de performances</strong> pour fournir une meilleure expérience et utiliser au mieux le matériel à notre disposition</li>
</ol>
<p dir="auto">Pour nous, le véritable coup d’envoi est lundi 13 septembre, avec la réunion de lancement initiée par NGI.</p>
<p dir="auto">Nous vous tiendrons informé ici et dans les différents salons de discussion Matrix de Deuxfleurs de l’avancée des travaux car cette subvention devrait donner un véritable coup d’accélérateur à nos projets !</p>
]]><![CDATA[Autogestion]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/PiedDeVent/Autogestion/2021-08-19T08:46:53.424759+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2021-08-19T08:46:53.424759+00:00<![CDATA[<p dir="auto">“C’est possible, on fabrique, on vend, on se paie !”, ce slogan en bannière de ce billet de blog était affiché sur la devanture de LIP, une entreprise fabriquant des montres. Dans les années 70, LIP a été le théâtre d’une expérience marquante : suite à des problèmes financier, l’usine est récupérée par ses employés qui y repensent l’organisation du travail. Encore aujourd’hui, on parle de LIP comme dans <a href="https://www.monde-diplomatique.fr/2019/10/LORDON/60498" rel="noopener noreferrer">cet édito</a> de Lordon ou encore <a href="https://www.youtube.com/watch?v=ibhlnHgMwfU" rel="noopener noreferrer">cette capsule vidéo</a> de France Culture.</p>
<p dir="auto">Le mode d’organisation alternatif promu par les employés de LIP, mais aussi par beaucoup de d’acteurs du siècle dernier, est souvent désigné sous le terme <em>autogestion</em>.
L’autogestion, comme alternative au <em>management</em> et à la doxa majoritaire de l’organisation du travail, m’a semblé être un bon point de départ pour penser des organisations plus justes. Ce billet de blog a pour modeste objectif de vous partager deux de mes notes de lecture sur le sujet, où j’essaye d’extraire les enseignements que l’on peut tirer de l’autogestion et de ses différentes mises en œuvre.</p>
<h2 dir="auto">Autogestion hier, aujourd’hui, demain</h2>
<p dir="auto"><a href="http://recma.org/actualite/autogestion-hier-aujourdhui-demain" rel="noopener noreferrer">Accéder à la ressource</a></p>
<p dir="auto">C’est une note de lecture de Christian Vaillant à propos du livre <em>Autogestion hier, aujourd’hui, demain</em>. Parue en 2010 dans la revue scientifique Recma (Revue International de l’économie sociale), l’auteur constate que le livre est en décalage avec le débat alors actuel de l’évolution de l’économie sociale vers l’entreprenariat social. Là, je ne peux m’empêcher de penser à l’ESS, l’économie sociale et solidaire, les SCOP, les SCIC, et je crois qu’on tient peut-être une ficelle pour relier l’évolution de la pensée, des utopies de l’autogestion, et ce peut-être jusqu’au <em>social washing</em> de Danone qui prétend être une “entreprise à mission”…</p>
<p dir="auto"><em>Note : l’article “<a href="https://www.la-navette.net/images/Participer_677_p22-23_Rencontre_JF-Draperi.pdf" rel="noopener noreferrer">En voulant faire le bien, le business social détruit le lien</a>” propose une critique de l’entreprenariat sociale à la lueur de l’économie sociale par le directeur de la revue Recma.</em></p>
<p dir="auto">Passé ce détail, l’auteur de la note présente le livre comme un recueil de témoignages, pas spécialement historique mais plutôt bien fourni. Des expériences qui ont plutôt eu lieu “ailleurs et avant”, en tout cas bien plus que “ici et maintenant”. L’auteur note que si le cadre juridique actuel en France est bien compris et critiqué par les auteurs, le livre fait l’impasse sur les acteurs actuels et leur organisation.</p>
<p dir="auto">Du côté du cadre théorique, si le livre est plutôt positif vis à vis des coopératives (de production), il partage les mêmes critiques que Rosa Luxembourg (une critique du concept je crois) : la coopérative ne peut exister dans un système capitaliste, en effet soumise à la concurrence, elle ne pourrait faire subir à ses membres que le même sort que celui des travailleurs de l’entreprise capitaliste. L’auteur de la note invite à nuancer cette observation, et note également que si le concept Marxiste d’aliénation est évoqué, il n’est pas vraiment creusé.</p>
<p dir="auto">L’intérêt de ce livre réside peut-être plus dans sa note de lecture que le livre lui même : las du manque de ressources contemporaines, l’auteur de la note en égraine plusieurs : le <a href="http://www.reseaurepas.free.fr/" rel="noopener noreferrer">Réseau Repas</a>, <a href="http://www.recma.org/actualite/godin-inventeur-de-leconomie-sociale-mutualiser-cooperer-sassocier" rel="noopener noreferrer">Godin, inventeur de l’économie sociale : mutualiser, coopérer, s’associer</a>, <a href="https://autogestion.coop/" rel="noopener noreferrer">Autogestion.coop</a> et sa <a href="https://www.la-navette.net/" rel="noopener noreferrer">SCOP La Navette</a> qui semble participer à l’édition d’un magazine nommé <a href="https://www.associationmodeemploi.fr/" rel="noopener noreferrer">Associations mode d’emploi</a></p>
<p dir="auto">Le livre discuté est <a href="https://www.syllepse.net/autogestion-_r_37_i_469.html" rel="noopener noreferrer">disponible chez les éditions Syllepse</a>. Mais peut-être pas vraiment la ressource dont on a besoin maintenant…</p>
<h2 dir="auto">La tyrannie de l’absence de structure</h2>
<p dir="auto"><a href="https://infokiosques.net/lire.php?id_article=2" rel="noopener noreferrer">Accéder à la ressource</a></p>
<p dir="auto">L’autrice, Jo Freeman, partage son expérience au sein du Mouvement de Libération des Femmes étasunien dans ce texte intitulé “La tyrannie de l’horizontalité”. Le texte de Freeman nous explique les limites, selon elle, de la structure spontanée et anarchique du mouvement et propose des solutions. Ce texte suscitera plus tard une réponse critique de l’anarcha-féministe Cathy Levine nommée <a href="http://indice.site.free.fr/PDF/La_Tyrannie_de_la_tyrannie.pdf" rel="noopener noreferrer">La tyrannie de la tyrannie</a> dont nous ne discuterons pas ici, libre à vous d’aller le lire !</p>
<p dir="auto">Du point de vue de Jo Freeman, il n’y a pas de groupe avec ou sans structure, mais seulement avec des structures formelles ou informelles. Le problème avec les structures informelles c’est qu’elles masquent le pouvoir en ne disant pas leur nom. Par la suite, l’autrice présente deux archétypes des structures informelles qui émergent souvent : l’élitisme et les stars.</p>
<p dir="auto">L’élitisme est définie comme un petit groupe de personnes qui agissent fréquemment sans le consentement ou la connaissance d’un plus grand groupe. Elles rappellent que ces élites ne sont pas des conspirateur·ices mais des petits groupes d’ami·es, qui communiquent en dehors des canaux de communications de l’organisation.</p>
<p dir="auto">Les stars quant à elles répondent à un besoin de notre société d’écouter un groupe cohérent et non un ensemble de personnes avec leur individualité. Pour cela, l’autrice retient trois grandes formes utilisées par les médias et les gouvernements pour écouter un groupe : le vote, le sondage et les portes paroles. Dans un groupe sans porte parole, des personnes émergeront en contact avec la presse et deviendront <em>de-facto</em> des portes paroles.</p>
<p dir="auto">L’autrice énumère ensuite les nombreuses limitations de l’élitisme et des stars. Pour les stars, ces personnes non désignées par le groupe n’ont pas de compte à rendre à ce dernier, et peuvent en retour souffrir de critiques (justifiées) émanant du groupe. Pour les élites, l’autrice cite des guerres de pouvoir et une inefficacité certaine.</p>
<p dir="auto">Pour terminer, l’autrice propose 8 principes pour une structure démocratique, que je me réapproprie ici :</p>
<ol dir="auto">
<li>La délégation démocratique d’un pouvoir limité, pour des tâches délimitées, à une ou des personnes compétentes</li>
<li>Les personnes qui ont reçu du pouvoir sont responsables devant les personnes qui lui ont donné : ce dernier peut donc être révoqué</li>
<li>Disperser le pouvoir entre un grand nombre de personnes afin d’éviter les monopoles</li>
<li>Rotation des postes assez souvent pour que le pouvoir ne soit pas approprié, pas trop souvent pour que les personnes puissent monter en compétences</li>
<li>Donner le pouvoir aux personnes qui ont les compétences et non par sympathie, favoriser une formation préalable plutôt qu’un apprentissage sur le tas</li>
<li>Diffuser l’information à tout le monde, à l’intérieur et à l’extérieur. L’information c’est le pouvoir.</li>
<li>Accès égalitaire aux ressources, les compétences et les connaissances sont des ressources</li>
</ol>
<p dir="auto">Vous pouvez retrouver une <a href="https://youtu.be/FNYjS-7ABFs?t=955" rel="noopener noreferrer">analyse de ce texte</a> au format vidéo par la vidéaste GameOfHearth.</p>
<h2 dir="auto">Et nous, on fait quoi ?</h2>
<p dir="auto">Que ce soit Lordon dans <a href="https://www.monde-diplomatique.fr/2019/10/LORDON/60498" rel="noopener noreferrer">son édito</a> ou Jo Freeman dans son texte “La tyrannie de l’horizontalité”, les deux donnent des arguments convaincants que l’absence de structure revient en réalité à l’émergence d’une structurelle informelle pernicieuse, car c’est un pouvoir qui ne dit pas son nom.</p>
<p dir="auto">Plutôt que de mettre en opposition l’absence de structure et la présence de structures rigides, il parait bon de se questionner sur les domaines qui requièrent une structure, de nous coordonner, de mutualiser nos efforts. Et pour quels autres domaines, nous n’en avons pas besoin ou ne souhaitons pas en avoir.</p>
<p dir="auto">À la constitution de Deuxfleurs, nous souhaitions mettre en commun nos infrastructures sous une même bannière. Par exemple, il a été décidé que nous mutualisions la communication sous l’étendard “Deuxfleurs” d’un côté mais, de l’autre, nous gardions nos machines et notre manière de les gérer. Depuis, les choses ont évolué mais il est toujours possible de définir ce qui est mutualisé, ce qui est partagé (adopté par certains mais pas par d’autres) et ce qui reste individuel. Si il est possible aujourd’hui de classer notre activité dans ces 3 catégories : mutualisé, partagé et individuel, nous n’en avons cependant aucune trace écrite.</p>
<p dir="auto">Pour ce qui est de la mutualisation, les bases de Jo Freeman me semblent très saines. Nous pourrions baser notre mode d’organisation sur ses 7 règles.</p>
<p dir="auto">Par exemple, pour un logiciel donné, nous pourrions choisir un·e coordinateur·ice / mainteneur·se / responsable selon la règle 1 et la règle 5. En cas de problème, révoquer son rôle selon la règle 2 (il ou elle pourrait toujours continuer à développer de son côté). Faire attention à que cette personne ne soit pas coordinatrice de tous les logiciels, de toutes les machines et en plus au conseil d’administration selon la règle 3. Tout le monde mais spécialement chaque coordinateur·ice devra veiller à créer le plus d’information possible sur ses intentions, sur ses choix, et à transmettre ses connaissances : si chaque choix ne peut pas être débattu, il est important de définir et communiquer clairement et extensivement les objectifs et de s’assurer de faire émerger un consensus selon les règles 6 et 7.</p>
<p dir="auto">En conclusion, le premier article nous ouvre des perspectives vers des structures qui n’ont pas fait le choix du fonctionnement d’entreprise traditionnel. Le second article, quant à lui, nous propose des grandes lignes pour s’organiser quand, et seulement quand, on a besoin de mutualiser notre action.</p>
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