Deuxfleurshttps://blog.witch.academy/~/Deuxfleurs@plume.deuxfleurs.fr/atom.xml2024-03-22T23:26:06.220682+00:00<![CDATA[Bilan de la rencontre hiver 2024 de l'association Deuxfleurs]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Bilan%20de%20la%20rencontre%20hiver%202024%20de%20l'association%20Deuxfleurs/2024-03-22T23:26:06.220682+00:00vincenthttps://plume.deuxfleurs.fr/@/vincent/2024-03-22T23:26:06.220682+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Le 15, 16, et 17 mars, une nouvelle rencontre de l’association Deuxfleurs a eu lieu à l’ancien <a href="https://saisonszero.fr/" rel="noopener noreferrer">monastère des Clarisses</a>, à Roubaix. Événements biannuels qui rythment la vie de notre association, c’est à chaque fois l’occasion de se retrouver, d’aborder les sujets qui intéressent ou préoccupent nos membres, et aussi de tout simplement passer un bon moment. Cette nouvelle édition nous a aussi permis de bien avancer sur plusieurs axes, et nous vous proposons ici un bilan.</p>
<p dir="auto"><em>(Les photographies illustrant cet article ont été prises durant la rencontre par Aeddis Desauw, membre de l’association Deuxfleurs)</em></p>
<h2 dir="auto">Abus de nos services : retours et plans pour le futur</h2>
<p dir="auto">Nos services, spécifiquement Jitsi (celui dédié à la visioconférence), ont récemment connu des abus de nature pédocriminelle. Loin d’être un cas isolé, cet incident s’inscrit dans une vague d’abus similaires qui touchent d’autres hébergeurs, notamment d’autres <a href="https://www.chatons.org/" rel="noopener noreferrer">CHATONS</a>.</p>
<p dir="auto">Notre structure n’est pas rodée à la gestion de tels incidents. Ainsi, suite à la réception de notre premier signalement, nous ne disposions pas de plan d’action clair à suivre. Lors de notre rendez-vous mensuel, nous avons discuté des différentes possibilités à notre disposition. Par la suite, un groupe d’administrateur·ice·s a réalisé une opération ciblée sur les salons incriminés : récolte des journaux web disponibles sur lesdits salons (incluant adresse IP et version du navigateur des participants) puis transmission à <a href="https://www.internet-signalement.gouv.fr/PharosS1/" rel="noopener noreferrer">Pharos</a> (le service de l’état qui reçoit ces signalements). Le mode de prise de décision, la manière d’informer les usager·e·s, l’action correctrice, ainsi que la gestion des journaux n’ont pas fait l’unanimité au sein de notre association, et ont causé de vives dissensions parmi nous. Afin de mieux prendre en charge humainement et techniquement les futurs cas similaires, il nous a paru indispensable d’établir ensemble un mode opératoire qui conviendrait au plus grand nombre.</p>
<p dir="auto">Les réponses à ces cas d’abus de services en ligne relèvent d’un arbitrage complexe dans un spectre de solutions allant de la surveillance généralisée de tous les usager·es à un dédouanement complet des propriétaires de l’infrastructure. De même, l’implication humaine peut varier, allant de la quasi-inexistence (avec les tentatives de solutions techniques automatiques pour détecter les contenus illégaux), jusqu’au surinvestissement humain, avec les dangers que cela représente concernant la répartition des pouvoirs sur l’infrastructure, et les risques de santé mentale que cela peut engendrer.</p>
<p dir="auto">Rapidement se sont dessinés au sein des personnes présentes des premiers consensus qui nous ont semblé évidents : d’abord <strong>laisser le service Jitsi et ses visioconférences accessibles publiquement</strong>, dans un but de préservation des communs, et afin d’éviter le phénomène de punition collective. Ensuite, <strong>nous nous sommes refusé·e·s à ce que Deuxfleurs mette en place des outils automatiques de détection des contenus illégaux puis de filtrage</strong>. Cette décision est motivée essentiellement par le désir de préserver la vie privée de nos usager·es, et de ne pas vainement essayer de résoudre un problème par nature complexe et humain, avec une solution simple et technique.</p>
<p dir="auto">La mise en place précise du protocole de réaction a demandé plus de discussions. Nous avons finalement abouti à un système échelonné sur trois paliers. Le cœur de ce système repose sur le fait que <strong>pour passer d’un palier au suivant, une discussion et concertation entre membres de Deuxfleurs doit avoir lieu</strong>.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.web.deuxfleurs.fr/static/media/635496A3-1536-254F-54DC-51440BB002DC.svg" alt="Schéma détaillant les trois paliers constituant les différents comportements que s’autorise l’association en fonction des circonstances vis-à-vis des abus envers nos services. Les deux transitions entre les trois paliers sont expliqués."></p>
<p dir="auto"><em>(Le schéma détaillant le processus a été réalisé par ADRN, également membre de l’association. Il est sous licence CC0.)</em></p>
<ul dir="auto">
<li>
<p dir="auto">Le <strong>premier palier</strong> représente la situation normale de l’association, au quotidien. Dans celui-ci, les membres et administrateur·ice·s se contentent de surveiller les métriques agrégées, tels que les débits globaux de connexions et de transferts, et les taux d’erreurs ou de succès. Ceci se fait essentiellement via notre service Grafana.</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">Après décision collective en cas de métriques inhabituelles, ou, en guise d’exception, de signalement de contenu illégal, on accède au <strong>deuxième palier</strong>, qui débloque l’inspection plus fine des journaux, spécifiquement, dans le cadre de Jitsi, le nom des salons, leur durée, la géolocalisation des adresses IP connectées, et les agents utilisateur.</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">Après décision collective seulement, on peut éventuellement accéder au <strong>troisième palier</strong>: la connexion sur les salons suspectés, avec un pseudonyme défini tel que « <em>Modération Deuxfleurs</em> » par exemple. C’est à ce stade-là que se formaliseront ou non un processus de signalement auprès des autorités, en cas de craintes vérifiées.</p>
</li>
</ul>
<p dir="auto">Ce débat et l’accord sur cette modalité de réaction vont, à n’en point douter, soulager les crispations et les incertitudes lors des futurs cas d’utilisation illégale de nos services que nous auront malheureusement, mais certainement, à subir de nouveau.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.web.deuxfleurs.fr/static/media/01091B59-F9CF-46E1-4498-5B420B00AAA7.jpg" alt="Photographie de la cour du monastère des Clarisses à Roubaix. Le bâtiment est en arrière plan, des arbustes sont au premier, et au deuxième, une croix."></p>
<h2 dir="auto">Voir notre hébergement web comme un commun : écosystème humain et technique</h2>
<p dir="auto">Deuxfleurs maintient une plateforme d’hébergement de sites web statique permettant à tout usager de mettre en ligne son site web sur l’infrastructure de Deuxfleurs. C’est un service qui a pris une ampleur non négligeable, avec 235 sites webs hébergés actuellement, dont environ 150 que nous estimons être des sites web réellement « en production » et non en phase de test. Il nous a ainsi paru indispensable de réfléchir à nos ambitions sur le sujet, et à l’écosystème que l’on souhaite favoriser autour de lui. Notamment les acteurs impliqués, les attentes de chacun, les règles d’usage, la modération, l’engagement de qualité de service, les coûts…</p>
<p dir="auto">Initialement pensé pour une mise à disposition directement auprès de nos usager⋅es, notre service d’hébergement de site web a vu sa forme un tant soit peu modulée de par la mise en place d’un partenariat avec <a href="https://www.noesya.coop/" rel="noopener noreferrer">Noesya</a>, une coopérative qui met à disposition de ses usager⋅es un CMS (un système de gestion de contenu, pour l’usager⋅e cela prend habituellement la forme d’une interface permettant de gérer le contenu d’un site ou d’un blog par exemple). Là où précédemment les usager⋅es venaient directement voir Deuxfleurs pour héberger leurs sites web, nous avons maintenant beaucoup de sites web qui atterrissent sur notre infrastructure via Noesya, notamment certains d’institutions politiques ou de collectivités locales. Comment veut-on formaliser cette relation ? À quoi s’attend Deuxfleurs, et à quoi nous engageons-nous ? Certaines organisations aimeraient faire une contribution financière. Comment ces interactions se traduisent-elles ?</p>
<p dir="auto">Pour réfléchir à ces questions, nous avons essayé de conceptualiser <strong>notre offre d’hébergement web comme un commun</strong>. Plutôt qu’un simple service qui serait vendu à des « clients » ou à des « revendeurs » comme Noesya, nous aimerions le considérer comme une ressource partagée, maintenue et utilisée par un ensemble d’acteurs. Ce commun demande de la maintenance, de la gestion de ses ressources, des règles d’usage, et un modèle économique.</p>
<p dir="auto">Dans cette optique de commun, quelle est <strong>la ressource partagée</strong> ? Il y a évidemment du matériel et de la connectivité réseau, mais ça ne représente finalement pas grand chose : toute l’infrastructure de Deuxfleurs tient sur une dizaine de petits ordinateurs de bureau. Côté logiciel, le service repose principalement sur <a href="https://garagehq.deuxfleurs.fr/" rel="noopener noreferrer">Garage</a>, Guichet et Tricot : ce sont des logiciels libres, et donc un commun qu’il faut maintenir et faire évoluer. Enfin, on peut considérer que la principale « ressource » est au final le temps et la compétence des personnes qui s’occupent de cette infrastructure.</p>
<p dir="auto">Deuxième question fondamentale, qui sont <strong>les acteurs qui partagent cette ressource</strong> ? Il y a évidemment les personnes qui hébergent leur site web sur la plateforme d’un côté, et les personnes qui maintiennent le service chez Deuxfleurs de l’autre. Mais comme on l’a vu, il y a également des éditeurs de logiciels comme Noesya qui proposent indirectement le service d’hébergement à leurs propres usager⋅es. Nous imaginons aussi impliquer également des designers web, qui pourraient concevoir des sites web statiques contre rémunération, et ces sites seraient alors hébergés chez Deuxfleurs.</p>
<p dir="auto">Ceci étant établi, quels sont maintenant les <strong>règles d’usage</strong> de ce commun ? Nous imaginons une charte pour définir quels contenus sont acceptables et lesquels ne le sont pas vis-à-vis des valeurs de l’association, au-delà du simple respect de la loi. Hors quelques cas évidents de couleur politique, c’est un sujet complexe : nous ne sommes pas les premiers à nous poser cette question, et nous devrions nous inspirer de l’existant. De même, une charte spécifique pour des entités comme Noesya sera établie : selon quelles modalités peuvent-elles proposer un accès à ce commun en autonomie ? Ces règles d’usage devraient aussi définir le niveau de qualité de service auquel s’engage l’association, afin que tous les acteurs du commun soient d’accord sur une même attente. Enfin, les règles d’usage doivent prendre en compte l’épuisement possible des ressources : nous appliquons déjà un mécanisme de quota sur la taille des sites web, avec possibilité d’augmenter ce quota en autonomie jusqu’à une limite haute.</p>
<p dir="auto">Il se pose alors la question de la <strong>gouvernance</strong> : comment impliquer tous les acteurs dans les décisions et les évolutions du commun ? Deuxfleurs est déjà garante du bon fonctionnement technique du commun et porte la responsabilité légale d’hébergeur. Il paraît donc logique que cette gouvernance soit organisée au sein de Deuxfleurs. Tous les acteurs doivent-ils devenir membre de Deuxfleurs ? Peut-on construire un espace d’échange et de décision spécifique à l’hébergement web ?</p>
<p dir="auto">Dernier point de débat, et pas des moindres, le <strong>modèle économique</strong>. Le coût actuel du service est très faible, mais il pourrait être opportun de rémunérer les personnes qui passent un temps non négligeable à maintienir et faire évoluer le service. De l’autre côté, des acteurs dont Noesya sont prêts à financer de manière assez significative. Comment flécher ces financements ? Comment éviter de créer une dépendance financière non désirée en cas de financement récurrent ? Doit-on considérer ces financements comme des dons qui abondent le commun, ou bien Deuxfleurs devrait-elle facturer un service ? Quelles sont les contreparties attendues dans les deux cas ? Y a-t-il un risque juridique lié à un mécanisme de dons qui pourrait être interprêté comme de la facturation déguisée ? Il a été noté que ces financements peuvent être bénéfiques à l’association toute entière, par exemple pour acheter du matériel, obtenir des conseils juridiques, ou consistuer un fond de roulement qui nous a justement manqué lors de la période NGI où Deuxfleurs a eu des salarié⋅e⋅s.</p>
<p dir="auto">Nous allons donc avancer sur ces trois points pour la suite : rédaction d’une ou plusieurs chartes pour clarifier les règles d’usage ; définition d’un modèle de gouvernance ; formalisation du modèle économique ainsi que de la question du statut d’intérêt général pour l’association.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.web.deuxfleurs.fr/static/media/D8FCF831-33A5-815B-7DD9-34383F8503CE.jpg" alt="Photographie de la tête d’un chien. L’arrière plan est flou mais c’est en intérieur."></p>
<h2 dir="auto">Safari numérique</h2>
<p dir="auto">L’infrastructure et les services de Deuxfleurs présentent quelques lieux numériques emblématiques que les membres sont habitué·es à voir : <a href="https://deuxfleurs.fr/" rel="noopener noreferrer">la page d’accueil de deuxfleurs.fr</a>, <a href="https://guide.deuxfleurs.fr/" rel="noopener noreferrer">le guide</a>, <a href="https://guichet.deuxfleurs.fr" rel="noopener noreferrer">Guichet</a>… Revisiter ces endroits communs, les réinspecter, et voir comment ils interagissent nous a paru nécessaire pour nous assurer qu’ils soient efficaces à la fois pour les personnes ne connaissant pas Deuxfleurs, mais aussi pour les usager·es habitué·es.</p>
<p dir="auto">Si l’on essaye de classifier nos usager·es, on se retrouve à développer un ensemble de catégories qui se recoupent : simples curieux·euses, intéressé·es, usager·es, membres de l’association, technophiles, opérateur·ices, institutions…</p>
<p dir="auto">Ce safari numérique a commencé par notre page d’accueil, deuxfleurs.fr . Celle-ci a été complètement refaite il y a environ 2 ans. Nous avions confié cette mission à Esther, membre de l’association, qui a effectué un travail de longue haleine dessus. En tout, et en comptant les discussions et débats préliminaires, cette élaboration a duré environ un an. Il y avait une forte volonté à la fois d’expression artistique et d’accessibilité du site. Le résultat est bon, et les retours que nous obtenons le sont également. Mis à part quelques détails comme rendre les liens un peu plus visibles, l’accessibilité est effectivement au rendez-vous. Cela dit, nous ne sommes pas sûr·es que les gens comprennent qu’ils peuvent cliquer sur les services. En réalité, nous tombons d’accord sur le fait que le seul moyen de vraiment le savoir serait de faire une campagne de test. Rassembler des dizaines de participant·es n’est pas nécessaire : avoir des retours de 6 ou 7 individus permettrait déjà de déceler les défauts les plus saillants. L’agenda, présent sur la page d’accueil, nous demande d’être entretenu régulièrement, chose que nous faisons, par désir d’avoir des dates à jour sur notre site. Enfin, la vaste majorité des liens mènent vers le guide, et le changement de charte graphique peut paraître surprenant.</p>
<p dir="auto">Nous avons ensuite observé notre guide de nouveau. Celui-ci soulève de nombreuses questions parmis-nous : comment y contribuer, comment l’organiser, et sommes-nous satisfait·es de son apparence et de son ergonomie. Un atelier entier a finalement été dédié à la question, qui est décrit plus loin dans cet article.</p>
<p dir="auto">Guichet est un point crucial : c’est l’interface sur laquelle se retrouvent les nouveaux usager·es quand iels arrivent. Celle-ci rend aussi beaucoup de services différents. Elle peut manquer d’indications, à la fois pour les usager·es (lorsqu’iels découvrent ce service, ou lorsqu’iels ont besoin de services communs, comme le changement de mot de passe), mais aussi pour les administrateur·ices (lorsqu’iels souhaitent manipuler des listes de diffusion, par exemple). Comme nos autres services, Guichet est mobile sur notre infrastructure : son hébergement peut passer d’une machine à une autre. Enfin, un projet de refonte de son interface serait bénéfique et pourrait avoir lieu prochainement.</p>
<p dir="auto">Nos pages de statut et de surveillance de l’infrastructure, basées respectivement sur Uptime Kuma et Grafana, sont particulièrement utiles. Elles servent cependant essentiellement aux administrateur·ices à l’heure actuelle. Signaler d’avantage la page de statut, qui aide à informer durant les pannes, faciliterait son accès auprès des usager·es. Par ailleurs, cette page est hébergée par Résilien, un autre Chatons, pour s’assurer de sa disponibilité durant les incidents qui pourraient arriver chez nous.</p>
<p dir="auto">Enfin, nous avons constaté qu’il serait bon de mettre à jour les pages d’erreur qui surviennent chez nous, notamment pour les 404 : la feuille de style est obsolète.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.web.deuxfleurs.fr/static/media/5889502F-BD48-6821-8A07-5A3E5A6C4FDB.jpg" alt="Photographie avec petite profondeur de champ d’un ensemble de livres répartis sur une table. On ne peut pas distinguer leurs titres mais on peut reconnaître une carte postale avec «Thank you» marqué en gros dessus."></p>
<h2 dir="auto">Refonte du guide</h2>
<p dir="auto">Notre <a href="https://guide.deuxfleurs.fr" rel="noopener noreferrer">guide</a> contient toutes les informations relatives à l’association, ses services, son infrastructure, et ses idées. C’est donc un lieu crucial, sur lequel sont amenés à tomber de bien nombreux acteur·ices et personnes externes. Nous sommes aussi insatisfait·es avec certain de ses aspects : nous trouvons que les catégories se recoupent et peuvent porter à confusion. La navigation sur mobile pose certains problèmes, et modifier son contenu demande un certain processus.</p>
<p dir="auto">Les cinq catégories actuelles, <em>Prise en main</em>, <em>Se former</em>, <em>Vie associative</em>, <em>Infrastructures</em>, et <em>Opérations</em> proviennent de l’application des recommandations de <a href="https://diataxis.fr" rel="noopener noreferrer">Diátaxis</a>. En pratique, nous constatons qu’elles se révèlent pénibles à utiliser. Elles sont loin d’être exclusives, et il n’est pas rare que lorsqu’on cherche une information spécifique, celle-ci ait le potentiel de se trouver dans deux ou trois d’entre elles. Nous avons convergé vers une nouvelle organisation. La page d’accueil contiendrait les informations pour <em>découvrir</em> Deuxfleurs, puis présenterait ces quatre catégories :</p>
<ul dir="auto">
<li>
<p dir="auto"><em>Utilisation des services</em> : dédiée aux usager·es, aussi technophobes qu’ils peuvent potentiellement être, afin de leur expliquer simplement et clairement comment utiliser nos services.</p>
</li>
<li>
<p dir="auto"><em>Motivations</em> : dédiée à la présentation de nos idées, réflexions, arguments, désirs, inspirations et motivations.</p>
</li>
<li>
<p dir="auto"><em>Vie associative</em> : dédiée au contenu administratif, et aux considérations autour de Deuxfleurs en tant qu’association.</p>
</li>
<li>
<p dir="auto"><em>Infrastructure</em> : dédiée à du contenu technique, pour les administrateur·ices système ou curieux·euses de savoir comment tout cela fonctionne.</p>
</li>
</ul>
<p dir="auto">Malgré tout, nous pensons qu’il ne faudra pas hésiter à mettre en place des liens pour que les usager·es passent facilement d’une section à l’autre : un sujet peut arborer plusieurs facettes, se plaçant ainsi à plusieurs endroits du guide. De même, la réorganisation va générer beaucoup de liens morts, et s’en occuper demandera un certain travail qu’il ne faudra pas négliger.</p>
<p dir="auto">Sur mobile, le guide n’affiche pas le menu des sections en permanence. Implémenter un <a href="https://developer.mozilla.org/fr/docs/Glossary/Breadcrumb" rel="noopener noreferrer">fil d’Ariane</a> permettrait de clarifier cette situation, pour améliorer l’ergonomie.</p>
<p dir="auto">Il y a donc une quantité de travail non négligeable à réaliser sur notre guide. Nous avons tout intérêt à réaliser la transition le plus en douceur possible. Pour cela, nous allons travailler sur une duplication du guide, à une adresse différente. Une fois la nouvelle version finalisée, nous la mettrons à jour avec les contributions réalisées entre-temps, puis validerons la transition.</p>
]]><![CDATA[Article sur Deuxfleurs & Garage dans le magazine 1024]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Article%20sur%20Deuxfleurs%20&%20Garage%20dans%20le%20magazine%201024/2023-11-18T12:45:35.073821+00:00ADRNhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/adrien/2023-11-18T12:45:35.073821+00:00<![CDATA[<p dir="auto">La <a href="https://www.societe-informatique-de-france.fr/" rel="noopener noreferrer">SIF</a> (Société Informatique de France) est une société savante
qui réfléchit à tous les aspects de l’informatique, et qui publie tous les six mois
un magazine du nom de <a href="https://www.societe-informatique-de-france.fr/bulletin/" rel="noopener noreferrer">1024</a>.
En septembre 2022, Philippe Marquet a fait le plaisir d’inviter Deuxfleurs à publier dans ce magazine.</p>
<p dir="auto">Tom, Alex et moi avons donc pris notre plus belle plume pour narrer l’esprit de Deuxfleurs,
la genèse de Garage, et son fonctionnement.
Douze pages dont je ne suis pas peu fier.</p>
<p dir="auto">Les contraintes éditoriales étant ce qu’elles sont, cela fait un an que je ronge mon frein
en attendant de pouvoir le faire lire à la communauté.
Mais le voilà enfin ! <strong>« <a href="https://www.societe-informatique-de-france.fr/wp-content/uploads/2023/11/1024_22_2023_171.html" rel="noopener noreferrer">Du concept d’entr’hébergement à Garage, solution technique pour le stockage
réparti</a> »</strong></p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.web.deuxfleurs.fr/static/media/20CE8732-F5D3-1C2C-2140-CACD86261393.png" alt="En-tête de l’article 1024 de Deuxfleurs"> </p>
<p dir="auto">Nous remercions Philippe, Denis Pallez, et toute l’équipe de 1024,
et vous souhaitons une bonne lecture !</p>
]]><![CDATA[Gouvernance chez les CHATONS : histoire, perspectives, et Constitution]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Gouvernance%20chez%20les%20CHATONS%20:%20histoire,%20perspectives,%20et%20Constitution/2023-08-24T13:54:15.829715+00:00ADRNhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/adrien/2023-08-24T13:54:15.829715+00:00<![CDATA[<p dir="auto"><a href="https://chatons.org" rel="noopener noreferrer">CHATONS</a> est un collectif d’hébergeur⋅euses de services numériques, initié en 2016 par l’association <a href="https://framasoft.org/" rel="noopener noreferrer">Framasoft</a>, et signifie « Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires ». Deuxfleurs en fait fièrement partie. </p>
<p dir="auto">Après sept ans de bons et loyaux services, Framasoft abandonne les CHATONS à leur sort, comme des parents inquiets pousseraient leur petit Tanguy hors de la maison familiale pour qu’il s’émancipe et leur revienne, adulte et responsable. Conséquemment, dans notre cerveau collectif félin, c’est la panique : un⋅e salarié⋅e de Framasoft assure un tiers-temps pour la coordination de CHATONS jusqu’à fin 2023, et iel en achève du travail ! Travail qui incombera désormais à une ribambelle de bénévoles qui ont <em>déjà</em> une activité associative généralement chronophage (comme nous avec Deuxfleurs). Petit problème : satisfait⋅es de déléguer notre gestion à Framasoft, nous n’avons sérieusement mis en place ni gouvernance, ni modération, ni code de conduite, ni même un objet social qui mette tout le monde d’accord. Il nous reste donc … quatre mois et huit jours pour ce faire. </p>
<p dir="auto">Cet billet synthétise l’état de l’union (la pratique actuelle du collectif) et les diverses aspirations concernant notre gouvernance que j’ai pu entendre <a href="https://libreto.sans-nuage.fr/camp-chatons-2023/" rel="noopener noreferrer">au Camp CHATONS’23</a> ou lire <a href="https://forum.chatons.org" rel="noopener noreferrer">sur le forum</a>. Mon but ultime est de motiver mes camarades CHATONS à venir à l’<a href="https://libreto.sans-nuage.fr/logistique+constituante+chatons/accueil" rel="noopener noreferrer">Université de Vincennes le samedi 14 octobre 2023</a>, où nous tiendrons une Assemblée Constituante pour entériner une première version de notre gouvernance autonome d’ici début 2024.</p>
<p dir="auto">Je m’intéresse au fonctionnement interne de CHATONS depuis seulement deux mois : je manque de recul. N’hésitez pas à me signaler mes bourdes et erreurs par e-mail à <mon pseudo Plume> <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/@//" rel="noopener noreferrer">@</a> deuxfleurs.fr – je corrigerai l’article.</p>
<h2 dir="auto">Le Déjà-Là</h2>
<p dir="auto">Signalons d’abord que CHATONS est un <strong>collectif informel</strong> : il n’a pas de statuts. (Nous discutons de la pertinence de devenir une association déclarée en préfecture.) Actuellement, nous prenons bien quelques décisions, mais aucun de nos processus n’est gravé dans le marbre (si bien qu’ils sont critiqués à chaque vote). Je voudrais d’abord relater ce que j’ai pu voir de notre gouvernance existante, avant de me pencher sur les différentes propositions pour l’avenir.</p>
<p dir="auto">La gouvernance de CHATONS, c’est d’abord des <strong>réunions mensuelles</strong>. Un CHATON en assure la tenue et l’animation, tandis que la réunion elle-même est encadrée par un⋅e maître⋅sse du temps, et quelques scribes. L’objet varie, mais <em>grosso modo</em> on y discute de l’actualité du collectif, et on y restitue l’avancement des groupes de travail. Parfois on y vote, mais le gros du collectif n’étant pas présent à chaque fois, la réunion mensuelle n’est pas l’outil préféré pour les décisions collectives.</p>
<p dir="auto">Des <strong>Groupes de Travail (GT)</strong> se forment pour réaliser diverses tâches. Exemples récents : GT Asso (regroupant réflexion sur la nécessité de créer une association pour le collectif, gouvernance etc.), GT Matrix (un outil de communication instantanée qui pourrait servir entre CHATONS). Ils s’organisent comme ils le souhaitent, font des réunions, publient des Comptes Rendus (CR) et parlent de leur avancement en réunion mensuelle. </p>
<p dir="auto">Le <strong><a href="https://forum.chatons.org" rel="noopener noreferrer">Forum</a></strong> est le lieu officiel pour toutes les discussions sur le collectif. Avant lui, il y avait une <strong>liste de diffusion</strong> e-mail, mais je ne connais pas son rôle aujourd’hui. Sur le forum, on peut faire des votes engageant tout le collectif. Comme dit plus haut, chaque vote vient avec son mode de scrutin – vertement critiqué. À part ça, sur le forum… on s’engueule ! Ce n’est (de l’avis général) pas un endroit très convivial, car il reflète plus nos quelques divergences de points de vue que nos nombreux assentiments. Pour cette raison, deux comités informels régulent cet espace : l’équipe modération/médiation (qui essaye de résoudre les conflits sur un autre canal, mais n’a aucun moyen de coercition), et l’équipe accueil (qui fait un accueil chaleureux aux nouveaux CHATONS avant de les envoyer dans les tranchées). (J’exagère, il y a plein de discussions sympathiques sur ce forum !)</p>
<p dir="auto">Les <strong>portées</strong> sont des moments bi-annuels où nous recrutons de nouveaux CHATONS. Ici, <a href="https://www.chatons.org/rejoindre" rel="noopener noreferrer">le processus est clair</a>. Tous les CHATONS ont droit de vote, afin de déterminer si la candidature répond à notre <a href="https://framagit.org/chatons/CHATONS/-/blob/master/docs/Charte/Charter2-fr.md?ref_type=heads" rel="noopener noreferrer">Charte</a>. <strong>Le scrutin</strong> se passe sur un ticket git (<a href="https://framagit.org/chatons/CHATONS/-/issues/201" rel="noopener noreferrer">exemple</a>), chaque CHATON peut voter +1/-1/blanc, et même modifier son vote en répondant une nouvelle fois au ticket. Le total est comptabilisé à l’issue de la période de vote, et s’il est positif, <em>tadaaa</em>, la candidature est acceptée. Il s’agit donc d’un scrutin à suffrage ouvert, sans quorum, et modifiable. Je m’y attarde parce que c’est le seul mode de décision qui soit vraiment bien établi chez nous. Je trouve personnellement cohérent que les <em>collectifs</em> votent à scrutin ouvert, puisqu’ils engagent leurs adhérent⋅es (« T comme Transparent »). On retrouve ce mode de scrutin dans quelques décisions prises sur le forum, comme <a href="https://forum.chatons.org/t/vote-sur-la-revision-de-la-charte-chatons/5089/21" rel="noopener noreferrer">le vote d’une récente modification de la Charte</a>.</p>
<p dir="auto"><strong>Humainement</strong>, je reviendrai plus bas sur les tâches de læ salarié⋅e de Framasoft qui dédie actuellement un tiers-temps à CHATONS.</p>
<p dir="auto">Nous disposons de quelques <strong>outils</strong> : <a href="https://wiki.chatons.org" rel="noopener noreferrer">wiki</a>, salon de communication Matrix, site… Et de tous les outils numériques hébergés par nos membres, finalement !</p>
<h2 dir="auto">Le Plan</h2>
<p dir="auto">La question de la gouvernance remonte à loin, foisonne en discussions, mais n’a jamais été tranchée. Informé⋅es du retrait de Framasoft, on a commencé à s’y pencher sérieusement au camp CHATONS 2022 durant <a href="https://libreto.sans-nuage.fr/camp-chatons-2022/vendredi+19+-+ateliers" rel="noopener noreferrer">deux</a> <a href="https://libreto.sans-nuage.fr/camp-chatons-2022/samedi+20+-+ateliers" rel="noopener noreferrer">ateliers</a>. Qui ont mené a une proposition <a href="https://forum.chatons.org/t/formaliser-un-processus-de-decision-effectif-et-vivant-pour-le-collectif/4077/" rel="noopener noreferrer">sur le forum</a>. Qui a mené à un <a href="https://forum.chatons.org/t/asso-lancement-du-gt-une-asso-pour-le-collectif-chatons/4161" rel="noopener noreferrer">GT « Asso »</a>, scindé en trois sous-groupes « objet social », « fonctionnement administratif » et « gouvernance ». La proposition du <a href="https://forum.chatons.org/t/formaliser-un-processus-de-decision-effectif-et-vivant-pour-le-collectif/4077/" rel="noopener noreferrer">GT « Gouvernance »</a> est plutôt aboutie, inspirée du Parti Pirate. Le peu d’investissement collectif dans ces GT laisse tout de même entendre que leur direction ne convient pas à la majorité (qui fait donc l’autruche – et j’inclus Deuxfleurs, bien sûr).</p>
<p dir="auto">Bref. Beaucoup d’idées, beaucoup de travail, pas <em>encore</em> de résultats.</p>
<p dir="auto">Mais là, nous sommes dos au mur : forcés de nous choisir une destinée gouvernementale d’ici la fin de l’année. C’est dans cette idée que <a href="https://forum.chatons.org/t/rendez-vous-a-paris-viii-le-14-octobre-pour-un-collectif-leger/4988/" rel="noopener noreferrer">Quentin (de Deuxfleurs) a proposé un planning</a> pour, enfin, prendre une décision collective sur le sujet.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.web.deuxfleurs.fr/static/media/6D925593-8609-1D24-682A-8D02D3944E26.png" alt="Programme de la Constituante : 06/23 appel, 08/23 prog, 10/23 réunion, 12/23 vote"> </p>
<p dir="auto">Pour la partie “prog” du schéma, nous avons passé beaucoup de temps au Camp CHATONS 2023 à parler gouvernance, <em>via</em> au moins quatre ateliers : un premier nommé « Rêve d’une coopération tournée vers l’action » (le <a href="https://libreto.sans-nuage.fr/camp-chatons-2023/vendredi+4+-+ateliers" rel="noopener noreferrer">vendredi</a>), un second debriefing du GT « Gouvernance », un troisième de Khrys « Demain, nous sommes 10 000 CHATONS », et un dernier « Discussion objet, gouvernance et modération du collectif » (tous trois le <a href="https://libreto.sans-nuage.fr/camp-chatons-2023/dimanche+6+-+ateliers" rel="noopener noreferrer">dimanche</a>). [Je crois que j’en oublie : corrigez-moi.] C’est surtout pour synthétiser tout ça que je me tiens aujourd’hui devant vous.</p>
<p dir="auto">La suite, c’est de mûrir nos réflexions jusqu’à l’Assemblée Constituante qui se tiendra le 14 octobre à l’Université de Vincennes. Puis de distiller nos échanges dans une proposition concrète en novembre. Et enfin de passer le schmilblick au vote (sur le forum) en décembre. Et ça va pas se faire sans vous les félins ! C’est à nous, CHATONS, de réfléchir à notre avenir commun, de formuler des propositions (réalistes, concrètes et applicables siouplaiiit), de proposer des sessions pour la Constituante (que vous puissiez y être ou non), et de décanter ça sous forme de Première Constitution Féline Numérique. Bref, à nous de faire, d’agir, de créer, d’inspirer, de croire, Vindiou !</p>
<h2 dir="auto">La Synthèse</h2>
<p dir="auto">J’ai pu entendre environ trois voies principales concernant notre gouvernance au sens large : la « j’ai tout prévu », la « légère », et la « telle quelle ». Pour référence, je vous renvoie notamment au CR de l’atelier <a href="https://libreto.sans-nuage.fr/camp-chatons-2023/dimanche+6+-+ateliers" rel="noopener noreferrer">« Discussion objet, gouvernance et modération du collectif »</a> du Camp 2023.</p>
<h3 dir="auto">Gouvernance « J’ai tout prévu »</h3>
<p dir="auto">C’est le fruit du travail du <a href="https://mypads.framapad.org/p/1-reunion-sous-groupe-zxwbb7uv" rel="noopener noreferrer">GT « Gouvernance »</a>, fortement inspiré du Parti Pirate et donc mûri d’expérience de terrain pour parer aux situations les plus désastreuses, éviter les burn-out militants en répartissant la charge, etc. Comment dire … un beau bébé :</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.web.deuxfleurs.fr/static/media/020E3B75-9979-0999-C9C5-616F0C5AEB4C.png" alt="Schéma de la gouvernance façon Parti Pirate proposé par le GT Gouvernance"> </p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.web.deuxfleurs.fr/static/media/35F79043-AC5D-529C-5D5B-514CF1FA63CE.png" alt="Schéma des principes de fonctionnement de la gouvernance façon Parti Pirate proposé par le GT Gouvernance"> </p>
<p dir="auto">Le manque d’engagement au sein du GT, les bruits de couloir et nos questions inlassables durant l’atelier debriefing indiquent une chose : ça plaît moyen, parce que trop lourd. La gestion de ce mode de fonctionnement dépend intensivement du logiciel <a href="https://congressus.partipirate.org/" rel="noopener noreferrer">Congressus</a> qui n’est pas bien documenté. La ségrégation en myriade de conseils implique un sur-coût organisationnel conséquent (ça s’appelle le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Synchronisation_(multit%C3%A2ches)#Efficacit%C3%A9_et_limites" rel="noopener noreferrer">ralentissement parallèle</a> dans le vocable des systèmes distribués), incompatible avec le maigre investissement actuel des membres de CHATONS (on a déjà tou⋅tes un collectif sur les pattes, n’oubliez pas). Enfin, une formation est nécessaire pour comprendre et opérer la gouvernance. Bref, un bazooka.</p>
<blockquote dir="auto">
<p>Je tiens quand même à saluer le travail des camarades. Il y a de très bonnes raisons <em>fonctionnelles</em> pour cette complexité. La répartition des tâches <em>via</em> les sous-conseils d’administration vise à éviter d’épuiser nos bénévoles. La cellule de gestion de crise est une évidence : ce n’est pas en pleine crise qu’il faut réfléchir à la créer. De belles idées, qui peinent malheureusement à apparaître dans la représentation très réglementaire qui est faite de la proposition.</p>
</blockquote>
<h3 dir="auto">Gouvernance « légère »</h3>
<p dir="auto">Il s’agit ici de trouver la structure la plus légère qui permette au collectif d’opérer efficacement. Bien que populaire, la proposition n’est pas aboutie. Je retranscris ci-dessous les différences par rapport à la structure existante.</p>
<p dir="auto"><strong>Les GT</strong> sont auto-gérés et auto-désignés. En d’autre termes, on n’a besoin d’aucun assentiment collectif pour commencer à travailler en petit groupe sur un sujet. Leur organisation est à la charge de leurs membres. Le GT communique son avancement grâce à ses comptes-rendus. Il informe le collectif de son travail durant les réunions mensuelles, et peut y passer au vote des décisions qui impliqueraient tout le monde. Par exemple : si certain⋅es veulent travailler à un espace de discussion sur Matrix pour CHATONS, iels n’ont besoin de personne pour s’y atteler. Mais, si iels souhaitent rendre ce mode de communication officiel, il faudra passer la proposition au vote. Un autre exemple requérant l’assentiment collectif, c’est évidemment si un GT demande des fonds.</p>
<p dir="auto"><strong>Les réunions mensuelles</strong> sont renommées Assemblées Générales (AG). En plus d’être un lieu de communication des nouvelles du collectif, elles deviennent un organe décisionnaire : par vote, consentement ou consensus en fonction de l’importance des décisions. Pour assurer une bonne représentation, on organise des <strong>délégations de vote</strong> pour les CHATONS absents (la délégation a été étudiée par le GT Gouvernance, mais je n’en sais pas plus). Des AG extraordinaires se tiennent à intervalles plus espacés pour discuter de la stratégie long-terme du collectif (« tous les cinq ans » d’après les notes d’atelier, mais une fois par an ne me paraîtrait pas excessif).</p>
<blockquote dir="auto">
<p>Étant la proposition que je préfère, laissez-moi défendre un peu le bifteck. On a un problème avec le constant sentiment d’<em>illégitimité</em> de nos membres chez CHATONS. Il est crucial qu’on batte cela en brèche pour sortir de notre <em>apathie décisionnelle</em>. Le but ici, c’est de <em>favoriser/nourrir l’action</em>. C’est pourquoi on réduit au maximum la voilure de la discussion <em>a priori</em>, pour lui préférer la validation <em>a posteriori</em>. Ça va dans le sens du <em>droit à l’improvisation et à l’erreur</em> : tant pis si l’on fait passer le collectif pour des marioles de temps en temps ou si l’on casse quelque chose. On peut toujours corriger le tir. Il n’y a que celleux qui ne font rien qui ne font pas de bêtises, et nous avons tou⋅tes envie que le collectif commence sérieusement à <em>faire</em>.</p>
</blockquote>
<h3 dir="auto">Gouvernance « telle quelle »</h3>
<p dir="auto">L’idée, c’est de continuer temporairement à faire fonctionner le collectif avec son mode de gouvernance actuel, et de nous re-pencher sur la question dans quelques mois, fort⋅es de notre recul vis-à-vis de nos limites. « On résout les crises comme elles se posent sans se structurer <em>a priori</em>. » (C’est bien, avec cette proposition j’ai pas grand-chose à ajouter.)</p>
<p dir="auto">Je rajoute quand même la suggestion d’un autre groupe de travail de l’atelier, qui me semble particulièrement pertinente ici : « On prend <strong>un⋅e facilitateur⋅ice</strong> pour nous aider à avancer (car ce n’est pas notre point fort) ». Il est clair que pour formuler de bonnes adaptations à l’issue de la période « temporaire », il faudra une belle capacité d’introspection sans œillères. Cet exercice est universellement difficile à titre personnel, alors collectivement, il est certain qu’on aura besoin d’un accompagnement compétent.</p>
<blockquote dir="auto">
<p>Je trouve cette proposition réconfortante parce qu’elle postule qu’on n’est pas si dysfonctionnels que ça, en nous enjoignant à poursuivre sur nos <em>acquis</em>. Mais puisqu’on est déjà penché⋅es sur le chantier, autant faire quelques ajustements maintenant, non ? Par ailleurs, vous vous souvenez de la prise de pouvoir « temporaire » des bolcheviks en 1917 ? </p>
</blockquote>
<h3 dir="auto">Les Tâches</h3>
<p dir="auto">Revenons sur cette histoire de salarié⋅e de Framasoft qui dédie un tiers-temps à CHATONS et s’en va fin 2023. Kesskelbouine ? C’est quoi son travail pour le collectif ? La liste de ses tâches est <a href="https://nuage.chatons.org/f/15017" rel="noopener noreferrer">sur ce tableur</a> (autorisation requise – à défaut vous pouvez vous contenter des <a href="https://mypads.framapad.org/p/gt-une-asso-pour-le-collectif-chatons-ygoh472y" rel="noopener noreferrer">CR du GT Asso</a> qui a produit cette liste). J’en liste quelques-unes des plus importantes à mes yeux : </p>
<ul dir="auto">
<li><strong>Organisation du Camp CHATONS.</strong> On y tient à ce camp. J’y ai entendu dire « ça n’existe que depuis 3 ans, mais c’est ma respiration militante estivale, nécessaire ». Environ 120h de travail annuel d’après le tableur.</li>
<li><strong>Organiser les portées</strong> (= candidatures), deux fois par an. Volume horaire variable en fonction du nombre de candidat⋅es, mais conséquent travail de coordination quoi qu’il arrive.</li>
<li><strong>Communication interne et externe.</strong> Forum, e-mails, réseaux sociaux, présence physique à des événements… </li>
<li><strong>Accompagnement de stagiaires.</strong> (Pour dire qu’on ne va pas forcément garder toutes les tâches pré-existantes.)</li>
<li>…</li>
</ul>
<p dir="auto">Les questions sont nombreuses quant à ce volet opérationnel. Faut-il salarier quelqu’un d’autre à nos frais (ce qui nécessiterait de devenir une association 1901) ? Nous qui sommes déjà des bons samaritains fauchés fournissant de l’hébergement à prix coûtant ? Pourquoi pas… 1000€/mois de frais pour CHATONS reviendrait à 120€/an par membre. Non négligeable, mais faisable. Ou va-t-on plutôt réduire au maximum la voilure et se répartir la charge restante entre CHATONS ? En est-on capables ? Va-t-on épuiser nos bonnes volontés ou arrivera-t-on à faire un roulement régulier des responsabilités ? </p>
<h2 dir="auto">La Conclusion</h2>
<p dir="auto">Que de propositions, si peu de décisions. L’avenir recèle tellement de potentialités que c’en est effrayant. Mais imaginez ! Demain : le collectif CHATONS, fort de 30 millions de membres déterminés, organisés et griffus, marchant sur la Défense pour renverser l’ordre numérique ploutocrate et oppresseur, et déclarer la souveraineté des peuples à gouverner leurs propres infrastructures numériques et matérielles…</p>
<p dir="auto">Freestyles à part. J’ai fait ce briefing, en donnant une vue partielle/partiale des aspirations gouvernementales de notre collectif. À vous maintenant ! On organise une Assemblée Constituante de 14/10 à Paris Vincennes, et moi je compte vous y écouter <em>prendre des décisions</em>. On votera en décembre. Soit on obtiendra une gouvernance fonctionnelle, soit on sera armé⋅es d’un très beau travail pour y arriver plus tard. Il y a aussi du travail logistique à faire pour organiser la journée. Et c’est pareil : on va faire ça ensemble ! Je vous quitte donc sur quelques liens :</p>
<ul dir="auto">
<li><a href="https://libreto.sans-nuage.fr/logistique+constituante+chatons/accueil" rel="noopener noreferrer">Le pad d’organisation de la Constituante</a> : allez le lire, inscrivez-vous à un comité, faites de cet événement le <em>vôtre</em>.</li>
<li><a href="https://matrix.to/#/#conception.constituante-chatons:deuxfleurs.fr" rel="noopener noreferrer">Le salon de discussion Matrix pour la Conception de la Constitution</a></li>
<li><a href="https://matrix.to/#/#logistique.constituante-chatons:deuxfleurs.fr" rel="noopener noreferrer">Celui pour la Logistique</a></li>
</ul>
<p dir="auto">J’espère que cet article fleuve et le reste n’aura laissé de doute à personne : j’aime ce collectif, il ira loin, et j’ai toute confiance en notre avenir !</p>
<p dir="auto">Bisous 😘 Adrien</p>
<p dir="auto">PS : Merciiii, Framasoft, merciiii. De nous avoir conçu⋅es, de nous avoir appris à marcher, d’avoir payé pour nos fournitures scolaires et notre premier logement au CROUS. Votre travail est magnifique.</p>
]]><![CDATA[Ces lois qui nous gâchent la vie]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Ces%20lois%20qui%20nous%20gâchent%20la%20vie/2022-09-06T13:13:05.675926+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-09-06T13:13:05.675926+00:00<![CDATA[<p dir="auto">9 Février 1999 : Valentin Lacambre est condamné à verser la somme de 405 000 francs à Estelle Halliday. Cette histoire ne vous dit rien ? Pourtant, elle a marqué un tournant dans la conception juridique du rôle d’hébergeur<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-altern-injustice" rel="noopener noreferrer">1</a></sup> en soulignant l’absurdité de le tenir complètement responsable des contenus publiés. 20 ans plus tard, le statut d’hébergeur est nouveau attaqué : il est maintenant question de le tenir responsable de surveiller, sanctionner et dénoncer ses utilisateurs. De tels projets vont à l’encontre de nos valeurs ce qui interroge sur notre action : pouvons-nous encore suivre la loi et protéger la vie privée en même temps ?</p>
<h2 dir="auto">Pourquoi l’hébergeur est un intermédiaire technique</h2>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/EC9EB597-3CC6-E44B-D607-6272F2CA5F3C.jpg" alt="Appareil photo"> </p>
<center><em>Tout a commencé avec une photo...</em></center>
<p dir="auto">Pour comprendre, il faut repartir de Valentin Lacambre. Il gère à l’époque Altern B<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-altern-histoire" rel="noopener noreferrer">2</a></sup><sup>,</sup><sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-altern-faq" rel="noopener noreferrer">3</a></sup>, une association qui héberge des sites webs gratuitement pour tout le monde (un peu comme Deuxfleurs). Altern B fonctionne bien : au moment du procès, elle accueille environ 50 000 sites soit une grosse partie du web Français de l’époque.</p>
<p dir="auto"><strong>La jurisprudence</strong> - Parmi ces 50 000 internautes hébergés, autour de 1998, une personne met en ligne des pages scannées du magazine Voici. Sur ces pages on peut voir des photos volées d’Estelle Hallyday. Son avocat attaque alors, non pas l’auteur des scannes, mais l’hébergeur Altern B, considérant que c’est l’éditeur du site. Il le tient responsable de tout contenu posté sur ses services, et donc de ces photos. La justice lui donnera raison, Altern fermera ses portes une première fois, et cette affaire créera une jurisprudence très défavorable aux hébergeurs.</p>
<p dir="auto"><strong>La loi</strong> - Cette expérience traumatisante aboutira à une redéfinition claire des rôles de chacunes des parties en 2004 dans la Loi pour la Confiance en l’Économie Numérique (LCEN)<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-altern-zdnet" rel="noopener noreferrer">4</a></sup>. En sanctuarisant le rôle de l’hébergeur comme intermédiaire technique, l’hébergeur est seulement tenu de supprimer les contenus manifestement illégaux qu’on lui signale. Le rôle d’éditeur, toujours aussi exigeant, étant alors réservé a l’internaute lui-même quand il publie sur son site.</p>
<h2 dir="auto">L’hébergeur collaborateur de la surveillance de masse</h2>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/C0398E1B-4091-B88B-8965-4B279908AAB0.jpg" alt="TPB AFK"> </p>
<center><em>La surveillance n'exlue pas le contrôle</em></center>
<p dir="auto">En 2008, Facebook ouvre ses portes en France et vient rapidement bousculer ces classifications. En effet si Facebook, et toutes les entreprises qu’on appelle “des plateformes”, sont des hébergeurs, on ne peut pas non plus nier qu’elles réalisent un travail éditorial. S’il faut s’en convaincre : leurs algorithmes de recommendation hiérarchisent le contenu, leurs choix d’interfaces favorisent tel ou type de contenu, et leur modèle économique est directement lié au succès du contenu publié chez eux. Si de mon point de vue, il faudrait les considérer comme des hébergeurs <strong>et</strong> des éditeurs, le législateur a décidé qu’il fallait changer le cadre légal<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-bayard" rel="noopener noreferrer">5</a></sup><sup>,</sup><sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-affordance" rel="noopener noreferrer">6</a></sup>.</p>
<p dir="auto">En pratique pour nous hébergeurs indépendants, loi après loi, notre statut d’intermédiaire technique s’érode pour adapter le droit à ces plateformes. Se dessine alors un monde où la justice est déléguée aux hébergeurs privés, automatisée pour satisfaire des besoins de rapidité et de coût, et sans recours possibles pour les utilisateurs. Dans ce monde, les hébergeurs se retrouvent à être les complices de cette société de surveillance. Et si on refuse, on s’expose à de sévères amendes, cette-fois ci dans le système judiciaire traditionnel. Peu médiatisées, ces lois sont pourtant, pour bon nombre d’entre elles, déjà dans notre droit.</p>
<p dir="auto"><strong>Censure</strong> - Repartons de la LCEN votée en 2004 : les hébergeurs doivent retirer le contenu manifestement illicite qui leur est signalé. À l’époque, on entendait par “manifestement” un ensemble très restreint de contenus (eg. néo-nazis), mais la jurisprudence a glissé au point d’englober presque tout<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-bayard" rel="noopener noreferrer">5</a></sup>. Argumentant que cette disposition n’était pas respectée, et probablement aussi que les tribunaux étaient engorgés, le gouvernement Macron voulait avec son projet de loi Avia se passer totalement du système judiciaire<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-avia" rel="noopener noreferrer">7</a></sup>. Ainsi, si dans la LCEN de 2004, la “prompt” réaction de l’hébergeur est appréciée par le juge, dans le projet de loi Avia, il aurait été fixé à 1h pour le terrorisme et 24h pour la “haine en ligne”, et ce pour tout le monde, jour comme nuit. Le conseil constitutionnel censurera la loi<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-avia2" rel="noopener noreferrer">8</a></sup> mais ses dispositions sont revenues cet été 2022 à travers le droit européen et le spectre du terrorisme<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-terro" rel="noopener noreferrer">9</a></sup>. La Quadrature du Net a saisi le conseil constitutionnel<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-lqdn-terro" rel="noopener noreferrer">10</a></sup> mais l’issue est incertaine actuellement. Dans le cas où le conseil constitutionnel censurerait une nouvelle fois la loi, il est fort probable que ses promoteurs cherchent un moyen de la faire passer dans les années à venir.</p>
<p dir="auto"><strong>Scan des données privées</strong> - Sous prétexte de protection des enfants, un projet de loi datant de mai 2022 veut obliger les hébergeurs à scanner les données de leurs utilisateurs, y compris ceux chiffrés<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-csam" rel="noopener noreferrer">11</a></sup>. Impossible vous direz-vous, si il est chiffré on ne peut rien en savoir ! C’est en effet le cas, mais le législateur s’appuie sur un document d’Apple pour justifier son obligation<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-csam-apple" rel="noopener noreferrer">12</a></sup>. En résumé, votre terminal doit calculer “une empreinte” de votre fichier, qui elle sera envoyée (plus ou moins brouillée) à l’hébergeur qui pourra la comparer à une base de données d’empreintes de contenus interdits. Cette décision est un sévère coût au droit au chiffrement et à la vie privée, pire, il permet une opacité dans les contenus détectés : impossible de savoir pour l’hébergeur à quel contenu est relié les empreintes qu’on lui demande de détecter. Dans tous les cas, ce système d’empreinte est défectueux : un utilisateur de Google s’est vu fermer son compte car il cherchait à soigner en urgence son nourisson pendant le confinement et devait échanger des photos avec son médecin<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-csam-nyt" rel="noopener noreferrer">13</a></sup>. Les députés sont au courant et ont déjà prévu d’accepter un taux de faux positif important, possiblement de l’ordre de 10%<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-csam-leak" rel="noopener noreferrer">14</a></sup>. Alors le sujet de la protection des enfants ne serait qu’un avatar construit de toute pièce ? Une fraction non négligeable d’enfants subissent bel et bien des violences sexuelles, mais principalement par leurs parents, leur famille et via les adultes de leur entourage, non pas par des “monstres” mais des “individus normaux” qui abusent de leurs pouvoirs<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-incesteurs" rel="noopener noreferrer">15</a></sup><sup>,</sup><sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-incesteurs-podcast" rel="noopener noreferrer">16</a></sup><sup>,</sup><sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-cqfd" rel="noopener noreferrer">17</a></sup>. Ce n’est donc pas une solution technologique qui résoudra ce problème mais une autocritique de ce qui ne fonctionne pas dans nos sociétés, certes beaucoup plus douloureuse qu’une loi sécuritaire.</p>
<p dir="auto"><strong>Surveillance des activités</strong> - La LCEN n’a pas que des bons côtés : une de ses dispositions oblige les hébergeurs et fournisseurs d’accès internet à stocker les données “de connexion” de leurs utilisateurs pendant un an. En 2016, suite à une jurisprudence, la cour de justice de l’union européenne (CJUE) tranche en établissant que les états membres ne peuvent pas imposer une obligation générale de conservation des données de connexion, invalidant cette disposition de la LCEN. Mais l’État Français oppose de la résistance, et de rebondissements en rebondissements<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-lqdn-dossier" rel="noopener noreferrer">18</a></sup>, l’affaire n’est toujours pas tranchée ; à ce jour, les hébergeurs Français sont toujours tenus de garder ces données pendant un an<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-lqdn-ce" rel="noopener noreferrer">19</a></sup><sup>,</sup><sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-lqdn-cc" rel="noopener noreferrer">20</a></sup><sup>,</sup><sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-lqdn-victoire" rel="noopener noreferrer">21</a></sup>. Cette obligation de conservation des données de connexion a un impact concret sur nos vies, à l’image de l’arrestation de militants climat utilisant Protonmail<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-protonmail" rel="noopener noreferrer">22</a></sup>. En effet, si le contenu de leur boite email est bien chiffré, la justice a pu demander les informations de connexion liées à une certaine boite email, qu’elle a pu associer avec un état civil en récupérant l’autre partie des données auprès du fournisseur d’accès internet. <em>In fine</em>, cette opération semble avoir bien plus servie d’intimidation policière que d’outil pour rendre la justice, ce qui est permis par l’absence de contre mesure et de contre pouvoir dans ces dispositions du droit. Gardons à l’esprit que la collecte des données de connexion n’est pas le seul dispositif de surveillance : pour ne prendre qu’un seul exemple, les “boites noires” sont venues rejoindre cet arsenal en 2017<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-boite-noire" rel="noopener noreferrer">23</a></sup>, là aussi contre l’avis de la CJUE<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-boite-cjue" rel="noopener noreferrer">24</a></sup>. <em>D’ailleurs cette décision poussera Altern à fermer une seconde fois<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-altern-referme" rel="noopener noreferrer">25</a></sup></em>.</p>
<h2 dir="auto">Quel avenir pour les hébergeurs ?</h2>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/688C4C6C-29AC-0A7D-96AE-816F4886F738.jpg" alt="Glitch"> </p>
<center><em>Les "radios libres", en leur temps, ont suscité de grands espoirs...</em></center>
<p dir="auto">Ce corpus de loi, pris comme un tout, interroge la viabilité de notre projet. Si nous nous sommes lancés dans cette aventure associative, c’était, entre autre, pour proposer une alternative respectueuse des libertés civiles et de la vie privée. </p>
<p dir="auto"><strong>Stop ou encore ?</strong> - Plus particulièrement, nous pensions qu’il y avait un espace libre entre ce que demandait la loi et les pratiques des GAFAMs. En effet, confier la modération à des algorithmes et des travailleurs du clic était un choix de leur part. Comme de collaborer de manière pro-active avec la police sans attendre une demande du judiciaire. Comme de scanner le contenu de tous leurs utilisateurs. Nous voulions donc échapper à tout ça en créant notre bout d’Internet. Un endroit où on pourrait réfléchir collectivement à une modération juste, digne, et transparente. Mais cette perspective s’assombrit fortement chaque année, alors quand devrions-nous nous arrêter ? Devrions-nous communiquer d’avantage, rendre visible, cette collaboration imposée ?</p>
<p dir="auto"><strong>Partir ?</strong> - Une autre option serait de partir vers des cieux plus cléments. L’Autriche, par exemple, n’impose pas de collecte systématique des données de connexion. Une analyse systématique nous permettrait sans aucun doute de trouver un lieu plus respectueux des libertés : la France fait figure de mauvais élève au sein de l’UE… Mais une telle action nous obligerait à renier notre approche d’hébergement local à domicile. Et pourquoi pas déménager ? Mais ça voudrait perdre le contact avec nos utilisateur·ices.</p>
<p dir="auto"><strong>Se mobiliser ?</strong> - Dans cette histoire, on est pas seul. Des associations comme <a href="https://www.laquadrature.net/" rel="noopener noreferrer">La Quadrature du Net</a> en France ou <a href="https://edri.org/" rel="noopener noreferrer">EDRi</a> à l’échelle européenne travaillent à faire connaître les travers de ces projets de loi au grand public ainsi qu’aux parlementaires. Qui plus est, elles mobilisent des contre-pouvoirs comme le Conseil d’État ou la Court de Justice de l’Union Européenne pour faire annuler certains textes liberticides. En 2009 à Berlin, des marches nommées <em>Freiheit statt Angst</em> ont été organisées dans la rue avec plus de 25 000 participants et soutenues par des organisations comme le <a href="https://www.ccc.de/en/home" rel="noopener noreferrer">Chaos Computer Club</a> (CCC) ou <a href="https://digitalcourage.de/" rel="noopener noreferrer">DigitalCourage</a>. Il faut garder en tête que certains textes ne sont encore que des projets de loi, les autres sont souvent contestés sur le plan légal car souvent critiquable sur le plan constitutionnel.</p>
<p dir="auto">En tant qu’hébergeur, nous ne sommes pas en dehors, ni même loin, du cadre législatif : de plus en plus, on nous demande directement de réaliser un travail de surveillance et censure silencieux pour le compte de l’État, sur le modèle des GAFAMs. Cette demande, en venant se heurter sur nos valeurs, nous fait réfléchir à quelle position on veut tenir et comment être transparent avec nos usager·es sur les enjeux du moment.</p>
<h2 dir="auto">Notes</h2>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-altern-injustice"><sup class="footnote-definition-label">1</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.liberation.fr/medias/1999/03/05/altern-ou-la-double-injustice_266740/" rel="noopener noreferrer">Altern ou la double injustice</a> par Meryem Marzouki, tribune sur Libération, le 5 mars 1999</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-altern-histoire"><sup class="footnote-definition-label">2</sup>
<p dir="auto"><a href="https://web.archive.org/web/20220121030259/http://altern.org/alternb/defense/histoire.html" rel="noopener noreferrer">L’histoire d’Altern B</a>, archive Wayback Machine de altern.org</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-altern-faq"><sup class="footnote-definition-label">3</sup>
<p dir="auto"><a href="https://web.archive.org/web/20211020154254/http://altern.org/alternb/defense/faq.html" rel="noopener noreferrer">La FAQ d’Altern B</a>, archive Wayback Machine de altern.org</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-altern-zdnet"><sup class="footnote-definition-label">4</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.zdnet.fr/actualites/une-loi-pour-la-defense-d-altern-b-2057634.htm" rel="noopener noreferrer">Une loi pour la défense d’Altern B</a> par Jérome Thorel, le 5 mars 1999 sur ZDnet</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-bayard"><sup class="footnote-definition-label">5</sup>
<p dir="auto"><a href="https://edgard.fdn.fr/blog/index.php?post/2018/10/08/Intermediaires-techniques" rel="noopener noreferrer">Intermédiaires techniques</a> par Benjamin Bayart sur son blog Edgard le 8 octobre 2018</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-affordance"><sup class="footnote-definition-label">6</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.affordance.info/mon_weblog/2021/09/estelle-tipeee-hebergeur-financeur.html" rel="noopener noreferrer">La liberté de financer : Estelle est nue dans le Tipeee.</a> par Olivier Ertzscheid sur son blog Affordance.info le 30 septembre 2021</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-avia"><sup class="footnote-definition-label">7</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2019/02/14/mahjoubi-et-schiappa-croient-lutter-contre-la-haine-en-meprisant-le-droit-europeen/" rel="noopener noreferrer">Mahjoubi et Schiappa croient lutter contre la haine en méprisant le droit européen</a> par La Quadrature du Net le 14 février 2019 </p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-avia2"><sup class="footnote-definition-label">8</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2020/06/18/loi-haine-le-conseil-constitutionnel-refuse-la-censure-sans-juge/" rel="noopener noreferrer">Loi haine : le Conseil constitutionnel refuse la censure sans juge</a> par La Quadrature du Net le 18 juin 2020</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-terro"><sup class="footnote-definition-label">9</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.vie-publique.fr/loi/285972-loi-16-aout-2022-retrait-contenus-terroristes-sur-internet-dans-lheure" rel="noopener noreferrer"> Loi du 16 août 2022 portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière de prévention de la diffusion de contenus à caractère terroriste en ligne </a> le 17 août 2022</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-lqdn-terro"><sup class="footnote-definition-label">10</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2022/07/29/generalisation-de-la-censure-automatisee-le-conseil-constitutionnel-est-saisi/" rel="noopener noreferrer">Généralisation de la censure automatisée : le Conseil constitutionnel est saisi</a></p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-csam"><sup class="footnote-definition-label">11</sup>
<p dir="auto"><a href="https://ec.europa.eu/info/law/better-regulation/have-your-say/initiatives/12726-Fighting-child-sexual-abuse-detection-removal-and-reporting-of-illegal-content-online" rel="noopener noreferrer">Fighting child sexual abuse: detection, removal and reporting of illegal content online</a> consulté le 2 septembre 2022</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-csam-apple"><sup class="footnote-definition-label">12</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.apple.com/child-safety/pdf/CSAM_Detection_Technical_Summary.pdf" rel="noopener noreferrer">CSAM Detection</a> par Apple, août 2021</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-csam-nyt"><sup class="footnote-definition-label">13</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.nytimes.com/2022/08/21/technology/google-surveillance-toddler-photo.html" rel="noopener noreferrer">A Dad Took Photos of His Naked Toddler for the Doctor. Google Flagged Him as a Criminal</a> par Kashmir Hill le 21 août 2022</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-csam-leak"><sup class="footnote-definition-label">14</sup>
<p dir="auto"><a href="https://netzpolitik.org/2022/geleakter-bericht-eu-kommission-nimmt-hohe-fehlerquoten-bei-chatkontrolle-in-kauf/" rel="noopener noreferrer">EU-Kommission nimmt hohe Fehlerquoten bei Chatkontrolle in Kauf</a>, par Sebastian Meineck et Markus Reuter le 29 juin 2022, notre analyse basée sur <a href="https://www.reddit.com/r/privacy/comments/voaicx/10_error_rate_is_okay_leaked_eu_commission/" rel="noopener noreferrer">cette traduction publiée sur Reddit</a></p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-incesteurs"><sup class="footnote-definition-label">15</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.cairn.info/le-berceau-des-dominations--9782266318594-page-65.htm" rel="noopener noreferrer">Les incesteurs</a> par Dorothée Dussy, 2021</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-incesteurs-podcast"><sup class="footnote-definition-label">16</sup>
<p dir="auto"><a href="https://louiemedia.com/injustices-2/ou-peut-etre-une-nuit" rel="noopener noreferrer">Ou peut-être une nuit</a> par Charlotte Pudlowski, 2020, Louie Media.</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-cqfd"><sup class="footnote-definition-label">17</sup>
<p dir="auto"><a href="http://cqfd-journal.org/Les-parents-continuent-de" rel="noopener noreferrer">« Les parents continuent de considérer l’enfant comme leur propriété »</a> par Tiphaine Guéret, octobre 2020, dans CQFD</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-lqdn-dossier"><sup class="footnote-definition-label">18</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/surveillance/#Conservation%20g%C3%A9n%C3%A9ralis%C3%A9e%20des%20donn%C3%A9es%20de%20connexion" rel="noopener noreferrer">Dossier conservation des données de connexion (jusqu’à 2019)</a> par La Quadrature du Net, 2019</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-lqdn-ce"><sup class="footnote-definition-label">19</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2021/04/21/le-conseil-detat-valide-durablement-la-surveillance-de-masse/" rel="noopener noreferrer">Le Conseil d’État valide durablement la surveillance de masse</a> par La Quadrature du Net le 21 avril 2021</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-lqdn-cc"><sup class="footnote-definition-label">20</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2022/02/15/donnees-de-connexion-recours-devant-le-conseil-constitutionnel/" rel="noopener noreferrer">Données de connexion : recours devant le Conseil constitutionnel</a> par La Quadrature du Net le 15 février 2022</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-lqdn-victoire"><sup class="footnote-definition-label">21</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2022/02/25/donnees-de-connexion-une-victoire-en-retard/" rel="noopener noreferrer">Données de connexion, une victoire en retard</a></p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-protonmail"><sup class="footnote-definition-label">22</sup>
<p dir="auto"><a href="https://reporterre.net/Repute-sur-Protonmail-a-livre-a-la-police-des-informations-sur-des-militants-climat" rel="noopener noreferrer">Réputé sûr, Protonmail a livré à la police des informations sur des militants climat</a> sur Reporterre, le 7 septembre 2021 par Gaspard d’Allens</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-boite-noire"><sup class="footnote-definition-label">23</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2017/11/15/lemonde-les-boites-noires-de-la-loi-sur-le-renseignement-sont-desormais-actives/" rel="noopener noreferrer">Une première « boîte noire » de la loi sur le renseignement désormais active</a> extrait de Le Monde par La Quadrature du Net dans son dossier de presse, le 15 novembre 2017</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-boite-cjue"><sup class="footnote-definition-label">24</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.laquadrature.net/2020/10/15/le-senat-autorise-darmanin-a-nous-surveiller-en-violation-du-droit-europeen/" rel="noopener noreferrer">Le Sénat autorise Darmanin à nous surveiller en violation du droit européen</a>, par La Quadrature du Net, le 15 octobre 2020</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-altern-referme"><sup class="footnote-definition-label">25</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.liberation.fr/ecrans/2015/04/17/sur-le-web-l-hebergeur-altern-referme_1246294/" rel="noopener noreferrer">Sur le Web, l’hébergeur Altern (re)ferme</a> par Amaelle Guiton sur Libération le 17 avril 2015</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-consequences"><sup class="footnote-definition-label">26</sup>
<p dir="auto"><a href="https://www.ajlgbt.info/blog/2020/05/31/loi-avia-des-consequences-lourdes-sur-le-milieu-lgbti/" rel="noopener noreferrer">Loi Avia : des conséquences lourdes sur le milieu LGBTQI+</a> par AJL le 31 mai 2020</p>
</div>
]]><![CDATA[On a refait le monde au camps CHATONS 2022]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/On%20a%20refait%20le%20monde%20au%20camps%20CHATONS%202022/2022-08-26T13:15:03.139850+00:00quentinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/quentin/2022-08-26T13:15:03.139850+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Il y a quelques jours de ça, <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/@/lx" rel="noopener noreferrer">LX</a> et moi étions au “camps CHATONS”, une rencontre organisée par le collectif éponyme. Si, si, rappelez-vous, c’est <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Deuxfleurs%20rejoint%20les%20CHATONS,%20un%20collectif%20d'h%C3%A9bergeurs%20%C3%A9thiques" rel="noopener noreferrer">le collectif d’hébergeurs qu’on a rejoint récemment</a>. Étant dispersé à travers la France et même au delà, ces évènements sont des moments précieux pour créer du lien et mettre des visages sur les avatars et pseudo qu’on côtoie le reste de l’année.</p>
<p dir="auto">L’évènement s’est tenu dans un cadre atypique en accord avec l’esprit du collectif : un vieux moulin industriel sur le bord du Loir que ses habitant·es rénovent dans une démarche écologique. En plus de rénover le lieu, ils et elles expérimentent de nombreuses alternatives : compost <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Pain_(inventeur)" rel="noopener noreferrer">Jean Pain</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin-for%C3%AAt" rel="noopener noreferrer">Forêt-Jardin</a> ou encore un projet de restauration de la turbine du Moulin pour utiliser la force motrice de l’eau.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.web.deuxfleurs.fr/static/media/BB5ECF27-6E96-1096-0DFB-C185878A2BED.jpg" alt="Moulin Bleu"></p>
<center><em>Le moulin bleu n'est pas vraiment bleu...</em></center>
<p dir="auto">Si cette rencontre a laissé la part belle aux échanges informels, elle demeure centrée autour d’ateliers : des temps où on se retrouve autour d’un sujet commun lié à notre activité au sein du collectif. Avec 14 créneaux d’ateliers prévus durant ces 5 jours, on a balayé des sujets très larges : la gouvernance du collectif, des questions techniques, l’accessibilité de nos outils numériques, monter des projets de collaboration, etc. </p>
<p dir="auto">Au total ce n’est pas moins de 33 thèmes qui ont été proposés, et souvent discutés en parallèle pour faire rentrer le tout dans le temps imparti. Vouloir faire un résumé exhaustif de ces 5 jours est donc vain. Plutôt que de vous faire un catalogue, je vous propose de revenir quelques thèmes qui m’ont marqué. Pour le reste, vous pouvez consulter les prises de note réalisées sur le logiciel Libreto mis en place pour l’évènement.</p>
<p dir="auto"><a href="https://libreto.sans-nuage.fr/camp-chatons-2022/" rel="noopener noreferrer">↣ Tous les prises de notes brutes sur le Libreto dédié</a><br>
<a href="https://guide.deuxfleurs.fr/img/2022-libreto-camps-chatons.pdf" rel="noopener noreferrer">↣ Compilation PDF des prises de notes brutes</a></p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.web.deuxfleurs.fr/static/media/0CADFBF8-D221-A50B-491A-B629E340095D.jpg" alt="Moulin Bleu Intérieur"> </p>
<center><em>Les ateliers se tenaient à l'intérieur du Moulin</em></center>
<p dir="auto"><strong>S’ouvrir à l’international</strong> - Florence de MarsNet nous présente les différents échanges que son association entretien avec le reste de l’Union Européenne. Tout d’abord, MarsNet se déplace dans de nombreux évènements européens : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Chaos_Communication_Congress" rel="noopener noreferrer">CCC</a>, <a href="https://forum.chatons.org/t/offdem-bruxelles-5-6-mars-2022-avec-rencontre-indiehosters/3158" rel="noopener noreferrer">OFFDEM</a>, etc. Grâce à sa mission de formation (MarsNet forme les associations au numérique), l’association peut demander des subventions Erasmus pour financer ses déplacements au sein de l’UE afin d’améliorer les compétences de ses formateurs. À travers ce dispositif MarsNet a pu financer 26 mobilités et propose aux personnes présentes de bénéficier de ces mobilités, pour peu qu’elles participent à mener des missions de formation avec MarsNet. Florence rappelle aussi l’existence de l’équivalent du collectif CHATONS, <a href="https://libreho.st/" rel="noopener noreferrer">Librehosters</a> et présente un autre projet, Open Minds, co-financé avec des partenaires Belges, Roumains et Espagnols.</p>
<p dir="auto"><a href="https://guide.deuxfleurs.fr/formations/conf/libre-europe/" rel="noopener noreferrer">↣ Compte-rendu de l’atelier “Le libre en Europe”</a></p>
<p dir="auto"><strong>Solidarité technique</strong> - Cela fait maintenant quelques mois que l’association Picasoft a lancé le sujet des sauvegardes collaboratives sur le forum CHATONS. Leur idée, c’est que 3 à 6 hébergeurs du collectif se réunissent pour créer ensemble un <em>îlot de sauvegarde</em> à destination d’autres hébergeurs du collectif. Grâce à un principe de troc, ces mêmes hébergeurs pourraient en retour profiter d’un <em>îlot de sauvegarde</em> créé par d’autres. <em>In fine</em>, l’idée étant que l’hébergeur ne gère pas <em>l’îlot de sauvegarde</em> qu’il utilise afin de protéger ses données en cas d’attaque informatique ou mauvaise manipulation. Pour mettre en place ce projet, il est nécessaire de se coordonner autour des technologies à utiliser. Il a été choisi de réduire la contrainte au minimum en se concertant autour d’un protocole nommé <strong>S3</strong>. Pour la mise en œuvre d’un banc d’essai, il est prévu d’utiliser <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/NGI%20Pointer%20subventionne%20Deuxfleurs" rel="noopener noreferrer">Garage</a> et <a href="https://restic.net/" rel="noopener noreferrer">Restic</a>. Il faut aussi voir ce projet comme un encouragement à créer du lien et faire vivre la solidarité au sein du collectif. Du côté de Deuxfleurs, il pourrait être intéressant d’identifier des membres intéressés par le projet, ça pourrait être une bonne occasion de se familiariser avec Garage !</p>
<p dir="auto"><a href="https://guide.deuxfleurs.fr/formations/conf/sauvegardes-cooperatives/" rel="noopener noreferrer">↣ Compte-rendu de l’atelier “Sauvegardes coopératives”</a></p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.web.deuxfleurs.fr/static/media/43D6635D-1ED3-0671-0261-89CDF4B6A9B1.jpg" alt="Moulin Bleu Infokiosque"></p>
<center><em>Comme tout milieu militant qui se doit, Le Moulin a son infokioque. Mais pas d'inquiétude, vous pouvez également retrouver ces brochures en ligne sur <a href="https://infokiosques.net/" rel="noopener noreferrer">infokiosques.net</a></em></center>
<p dir="auto"><strong>Éducation populaire</strong> - Si les membres du collectif s’engagent à avoir une démarche d’éducation populaire dans la charte, c’est un sujet peu abordé par le collectif à ma connaissance. L’objectif de l’atelier était de défricher la situation, en commençant par définir le terme. Il en ressort que l’éducation populaire n’est pas l’éducation du peuple, mais une forme d’éducation où les personnes s’éduquent elles-mêmes dans l’objectif de répondre à un besoin et s’émanciper. Ici le savoir n’est pas la finalité mais un moyen, ce qui différencie cette démarche de la vulgarisation. On en a déduit qu’il fallait donc recenser les besoins des personnes pour avoir une approche pertinente. Lors de cet échange, on a pu identifier quelques besoins, échanger des choses à faire, ne pas faire, des expériences qui ont fonctionné et on a même identifié quelques pistes d’actions collectives avec le <a href="http://www.gfen.asso.fr/fr/accueil" rel="noopener noreferrer">Groupe Français d’Éducation Nouvelle</a> (GFEN) dont un des membres était présent.</p>
<p dir="auto"><a href="https://guide.deuxfleurs.fr/formations/conf/education-populaire/" rel="noopener noreferrer">↣ Compte-rendu de l’atelier “Éducation populaire”</a></p>
<p dir="auto"><strong>Écologie</strong> - Les GAFAM ne se gênent pas pour communiquer leur vision de l’écologie. Souvent qualifiée de greenwashing, il est en réalité pertinent de les prendre au sérieux : sous le verni, se cache un projet politique individualisant, inégalitaire, dont les individus les plus précaires subissent les conséquences négatives<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-musk" rel="noopener noreferrer">1</a></sup>. La question de proposer un contre-discours se pose, d’autant plus qu’on est attendu sur ces questions. Le collectif CHATONS n’étant pas constitué autour de l’écologie, on a commencé par identifier quelques limites à notre démarche. En effet, le libre a perdu de sa démarche subversive depuis qu’il est fortement lié aux GAFAM. C’est aussi dur de porter un discours décroissant quand on est dans le numérique, avec des chaînes de production si longue et parfois l’absence d’alternatives durables. Enfin vient la question de comment hiérarchiser l’écologie en face de nos autres priorités ? En tout cas un consensus émerge que nous devons aborder la question sous l’angle collectif : remettre au centre l’aspect <em>matériel</em> du numérique, porter un regard critique sur les pratiques établies comme les mises à jour incessantes, des questions sur l’hégémonie culturelle en créant des représentations positives d’un numérique décroissant, à l’image du <a href="https://solar.lowtechmagazine.com/" rel="noopener noreferrer">Solar Low Tech Magazine</a>, et enfin trouver des moyens de s’opposer à ce qui nous est imposé sans décision démocratique sous prétexte que c’est “ce dont nous avons besoin”, à l’image de <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/~/PiedDeVent/5-%C3%A9checs-de-la-5g" rel="noopener noreferrer">la controverse sur la 5G</a>.</p>
<p dir="auto"><a href="https://guide.deuxfleurs.fr/formations/conf/ecologie/" rel="noopener noreferrer">↣ Compte-rendu de l’atelier “Écologie”</a></p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.web.deuxfleurs.fr/static/media/442AA536-934A-72DA-E9A6-F8369605F6F3.jpg" alt="Moulin Bleu Eau"></p>
<center><em>Les vannes du Moulin permettent de réguler l'eau qui va vers la turbine. De l'autre côté, une plage secrète sur les bords du Loir 🏖️</em></center>
<p dir="auto"><strong>Milieux associatifs</strong> - Au sein du collectif, on se retrouve autour de valeurs partagées qui dépassent de loin le numérique ; faire le pont avec le reste du milieu associatif est donc une évidence. Plusieurs discussions sont allées dans ce sens : Framasoft a reparlé de son projet d’offre Nextcloud à destination des associations<sup class="footnote-reference"><a href="#postcontent-frama" rel="noopener noreferrer">2</a></sup>, Florence, qui forme des associations au numérique et veut monter une plateforme nommée Open Minds, et finalement Émancip’Asso, un projet de Framasoft pour former cette fois-ci les hébergeurs. Dans ce dernier ca, l’idée c’est d’apprendre aux CHATONS à recueillir le besoin auprès des associations, mettre en place des outils adaptés, et possiblement trouver un moyen de financer le tout. La formation en physique aura lieu début 2023, une captation sera réalisée pour aller enrichir le <a href="https://mooc.chatons.org/" rel="noopener noreferrer">MOOC CHATONS</a>, et à terme un site recensant les hébergeurs ayant eu une expérience positive d’accompagnement des associations sera créé.</p>
<p dir="auto"><a href="https://guide.deuxfleurs.fr/formations/conf/emancipasso/" rel="noopener noreferrer">↣ Compte-rendu de l’atelier “Émancip’Asso”</a></p>
<p dir="auto">En somme, ces quelques jours m’ont paru être une parenthèse hors du temps : où il n’était plus (que) question de faire de l’argent ou produire des papiers de recherche, où l’on prenait le temps de s’interroger sur le sens de ce qu’on fait plutôt que de se lancer dans une course effrénée vers l’avant, où on se rendait compte qu’on était pas seuls. Tout ça donne aussi des idées et de l’énergie pour continuer l’aventure, alors si à l’avenir Deuxfleurs baragouine anglais, s’investit dans l’éducation populaire, parle d’écologie, créer des partenariats avec d’autres hébergeurs et accompagne des associations, vous saurez d’où ça vient…</p>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-musk"><sup class="footnote-definition-label">1</sup>
<p dir="auto">On peut prendre l’exemple d’Elon Musk et son projet Hyperloop. Le milliardaire n’a jamais eu pour projet de construire ce métro souterrain, l’annonce avait pour simple but de provoquer l’annulation de projet de transport public en Californie.</p>
</div>
<div dir="auto" class="footnote-definition" id="postcontent-frama"><sup class="footnote-definition-label">2</sup>
<p dir="auto">À propos du projet de Nextcloud de Framasoft, lire <a href="https://framablog.org/2020/04/02/prendre-de-la-hauteur/" rel="noopener noreferrer">Prendre de la hauteur</a> par PYG sur le Framablog</p>
</div>
]]><![CDATA[Individualisation des problèmes sociaux : l'exemple des boîtes mails]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Individualisation%20des%20problèmes%20sociaux%20:%20l'exemple%20des%20boîtes%20mails/2022-08-23T13:02:25.109393+00:00ADRNhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/adrien/2022-08-23T13:02:25.109393+00:00<![CDATA[<blockquote dir="auto">
<p>(Références bibliographiques à la fin de l’article.)</p>
</blockquote>
<p dir="auto">De la Convention citoyenne pour le Climat initiée en 2019 pour lancer la France sur la voie de la transition écologique, il ne reste pas grand-chose, sinon les 149 propositions des 150 citoyens participantes, et une saillie mémorable de notre ministre de la transition écologique Barbara Pompili. </p>
<p dir="auto">Lors d’une entrevue de la convention avec le gouvernement le 14 décembre 2020, la convention demandait un moratoire sur la 5G ; ce à quoi la ministre rétorqua : « Commencez par vider vos boîtes mails. » Et en effet, depuis, bon nombre de mes proches non-informaticien⋅nes se plient à l’exercice, œuvrant à leur échelle à la réduction de l’empreinte environnementale du numérique.</p>
<p dir="auto">Ce billet n’a pas vocation à s’indigner de la condescendance d’une réponse gouvernementale à côté de la plaque. Mais plutôt à s’en servir comme d’un exemple d’<em>individualisation des problèmes sociaux</em>. </p>
<h1 dir="auto">Préambule : individualisation ?</h1>
<p dir="auto"><em>Grosso modo</em>, individualiser un problème, c’est en faire porter la responsabilité par les individus seuls, quand sa cause est plus large, systémique. Par exemple : </p>
<ul dir="auto">
<li>
<p dir="auto">Les notifications incessantes de votre intelliphone vous cassent le cerveau ? Vous n’êtes plus qu’un papillon obsédé par la lumière de son écran ? Il vous suffit simplement de gérer finement quelle application a le droit de vous notifier ; de faire une semaine « déconnectée » par mois ; d’aller faire du footing ! Rien à voir avec le best-seller de la Silicon Valley « Hooked » (2014), qui explique comment créer des addictions numériques, ni avec « l’économie de l’attention, » ce système économique si populaire et néfaste.</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">Les nouveaux « continents plastiques » errent en mer, toujours plus polluants et immenses ? Oui mais, savez-vous seulement trier vos déchets correctement ?</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">À vivre dans une mégalopole, vous avez plus l’impression de nager que de marcher en vous promenant dans le <em>smog</em> ? Rien d’étonnant, tant que vous ne renoncez pas à votre 4L au profit d’une Zoé ou d’un vélo, petit⋅e irresponsable.</p>
</li>
</ul>
<p dir="auto">De manière générale, l’individualisation d’un problème dépolitise un débat : sa cause est vue comme personnelle, un ajustement des mœurs que le public tarde à effectuer - et non comme un système qu’il faudrait réformer politiquement.</p>
<p dir="auto">Revenons-en aux e-mails : j’aimerais avec vous calculer à la truelle ce que représente le trafic des e-mails, simplement en termes de <em>stockage</em>. </p>
<h1 dir="auto">Rappel : les ordres de grandeur</h1>
<p dir="auto">Nous allons utiliser un outil mathématique de flemmard - <em>les calculs en ordre de grandeur</em>. En deux mots, un calcul en ordre de grandeur, c’est le fait de faire des calculs où tout est arrondi à la dizaine (toujours en notre défaveur), pour comparer des grandeurs compliquées plus facilement. Un bref rappel sur <em>les puissances de 10</em> s’impose, du coup : </p>
<ul dir="auto">
<li>
<p dir="auto">Les bases : </p>
<ul dir="auto">
<li><code>10</code>, ça peut aussi s’écrire <code>10¹</code>.</li>
<li><code>100</code>, ça s’écrit aussi <code>10²</code>, soit <code>10 × 10</code>.</li>
<li><code>1</code>, ça s’écrit <code>10⁰</code> - croyez-moi sur parole sur ce coup-là.</li>
</ul>
</li>
<li>
<p dir="auto">Côté grands nombres : </p>
<p dir="auto">Mille = <code>10³</code> ; un million = <code>10⁶</code> ; un milliard = <code>10⁹</code>, etc.</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">Côté fractions : </p>
<p dir="auto">un dixième = <code>10⁻¹</code> ou <code>1/10</code> ; un centième = <code>10⁻²</code> ou <code>1/10/10</code>, etc.</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">Pour <strong>multiplier</strong> des puissances de 10, on additionne les exposants : </p>
<p dir="auto">Un million égale mille fois mille. La preuve : <code>10³ × 10³ = 10⁶</code>.</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">Pour <strong>diviser</strong> des puissances de 10, on soustrait les exposants : </p>
<p dir="auto">Un milliard divisé par mille, ça donne un million. Eh oui : <code>10⁹ / 10³ = 10⁶</code>.</p>
</li>
</ul>
<p dir="auto">Vous y êtes ? Eh bah c’est parti pour des maths de truands !</p>
<h1 dir="auto">Combien « pèsent » nos e-mails ?</h1>
<h2 dir="auto">Poids individuel d’un e-mail</h2>
<p dir="auto">Un e-mail, c’est du texte et des pièces jointes. Ça a un <em>poids</em>.
En informatique, quand on parle du <em>poids</em> d’un truc, on parle de l’espace qu’il occupe en mémoire (sur disque dur ou autre).
Et ça se mesure en <em>octets</em>, kilo-octets (<code>1 ko = 10³ o</code>), mega-octets (<code>1 Mo = 10⁶ o</code>), etc. Quand vous écrivez du texte, l’e-mail pèse (en gros) entre 1 et 4 octets par caractère. C’est les pièces jointes qui alourdissent l’e-mail : un PDF comme une photo, ça pèse entre quelques ko et quelques Mo. </p>
<p dir="auto">Pour comparer : une vidéo, ça pèse au moins quelques Mo, et ça monte vite en fonction de la durée de la vidéo. Un film, par exemple, ça pèse entre 1 et 4 Go (<code>1 Go = 10⁹ o</code>), et je parle seulement de 1080p.</p>
<p dir="auto">De toute façon, <strong>on ne peut généralement pas envoyer d’e-mails plus lourds que 10 Mo</strong>, parce que nos hébergeurs de mails (Gmail, Outlook, La Poste…) nous empêchent d’envoyer des pièces jointes plus volumineuses. <em>Il faudrait donc envoyer entre 100 et 400 des plus gros e-mails permis, pour avoisiner le trafic réseau généré par le visionnage d’un seul film</em>.</p>
<h2 dir="auto">Par personne et par an</h2>
<p dir="auto">Je stocke tous mes e-mails sur mon ordinateur portable avec Thunderbird.
Il est malin, Thunderbird, il compresse les mails pour pas remplir tout mon disque. Mais ça donne un ordre d’idée.
Le logiciel occupe 9.3 Go sur mon disque pour 3 boîtes mails :</p>
<ul dir="auto">
<li>la boîte poubelle Gmail (12 ans de service) : 4.5 Go ; </li>
<li>la boîte perso (5 ans de service) : 2.0 Go ;</li>
<li>la boîte pro (1 an) : 1.4 Go (les mails généraux :o ).</li>
<li>le reste, c’est la tambouille de Thunderbird.</li>
</ul>
<p dir="auto">Gmail, quant à lui, me dit sur son site que je consomme 3.74 Go sur ses disques (cf. image). Soit : Thunderbird compresse mes mails, sans doute que Gmail aussi.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/69446329-7770-D361-3AC8-0A6D74EED6D2.png" alt="Poids de ma boîte sur Gmail : en 12 ans de service, 3.74 Go occupés sur les serveurs de Google"> </p>
<p dir="auto"><strong>Admettons qu’un utilisateur « méga bourrin » reçoive 10 fois plus de mails que moi sur 10 ans, soit 100 Go, ou 10 Go (<code>10¹⁰ o</code>) par an.</strong> (Vous constaterez qu’on pratique l’ordre de grandeur à la truelle toujours en notre défaveur.)</p>
<h2 dir="auto">Au total</h2>
<p dir="auto">Posons qu’il y a 10 milliards d’humains (<code>10¹⁰</code>) sur terre.
Posons qu’ils reçoivent tous 10 Go d’e-mails par an.
On multiplie : <code>10¹⁰ × 10¹⁰ = 10²⁰</code>.
<strong>Par année, cette humanité fantasmée reçoit donc <code>10²⁰ o</code> d’e-mails, soit 100 exa-octets (Eo).</strong> (Et si elle les reçoit, ça veut dire qu’elle les envoie aussi. Vous pouvez donc multiplier la valeur par deux si ça vous fait plaisir.)</p>
<p dir="auto">Woah, ça doit être beaucoup !
Oui, enfin, avec ces grands nombres, on est toujours paumé⋅es.
Pour s’y retrouver, rien ne vaut la comparaison !</p>
<h1 dir="auto">Le centre de données de la NSA en Utah</h1>
<p dir="auto">La NSA, c’est l’œil de Sauron, le summum de la surveillance numérique étatique états-unienne.
Edward Snowden a risqué sa vie pour nous montrer l’ampleur de leurs exactions (cf. le documentaire Citizenfour), et le constat est sans appel : ils veulent tout savoir sur nos vies.
Un de leurs slogans, c’est « <em>collect it all</em> » : collectez tout, on fera le tri après.</p>
<p dir="auto">En tant qu’immense agence gouvernementale numérique, la NSA dispose d’un centre de données massif en Utah (et sans doute d’autres…).
Sur sa devanture, la devise « <em>If you have nothing to hide, you have nothing to fear</em> » (« Si vous n’avez rien à cacher, vous n’avez rien à craindre ») dénote une fondamentale incompréhension de la définition même du concept de « vie privée ». Mais passons.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/B0F1D84E-A7B6-5A58-951E-45D50E467AA2.jpg" alt="Le centre de données de la NSA en Utah, avec un panneau de bienvenue où est écrit : « If you have nothing to hide, you have nothing to fear »"> </p>
<p dir="auto">En 2012, durant la construction du centre, nous apprenions que ce dernier aurait une capacité de stockage supérieure au yotta-Octet (Yo), soit <code>10²⁴</code> octets.</p>
<p dir="auto">On divise cette capacité par le poids des e-mails par an : <code>10²⁴ / 10²⁰ = 10⁴ = 10 000 ans</code>. </p>
<p dir="auto"><strong>Rien que dans ce centre de données, la NSA peut donc collecter pendant plus de dix millénaires la totalité des e-mails échangés par l’humanité entière.</strong> Autant vous dire que ça leur laisse de la place pour le contenu de nos historiques web, conversations téléphoniques, visio-conférences etc.</p>
<h1 dir="auto">Deux poids, deux mesures</h1>
<p dir="auto">On vient de comparer l’espace présumément occupé par tous les e-mails du monde, avec la capacité de stockage d’un seul centre de données, d’une seule agence de renseignements, d’un seul pays. </p>
<p dir="auto"><strong>Ce trafic d’e-mails ne représente pas rien</strong> : chaque action a un prix, et celui de l’informatique se chiffre en calories d’énergie consommée, en gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère, en volume de minerais extraits du sous-sol, en pollution des eaux pour ce faire… Vous pouvez même chiffrer l’augmentation du taux de mortalité infantile dans les pays miniers, si vous disposez des données.
<strong>Il devrait être évident pour chacun⋅e que toute consommation s’effectue au détriment de ressources fossiles, et dans des conditions d’exploitations qui n’ont pas toujours le bien-être de l’humanité en ligne de mire.</strong></p>
<p dir="auto">Mais je reste fâché face au foin qu’on fait pour ces pauvres e-mails, maigres <em>blips</em> transitant épisodiquement sur nos infrastructures numériques, au regard des autres données qui squattent ces même lignes : messages instantanés, articles numériques, images, musiques, vidéos (séries à la demande ou mini-clips de réseaux sociaux), et, oui, surveillance de masse.</p>
<p dir="auto"><strong>Mes ami⋅es écologistes, vous êtes magnifiques.</strong> Toujours soucieux de léguer une Terre propre à notre descendance, vous cherchez dans vos quotidiens toute économie réalisable pour alléger la facture de notre sur-consommation.
Même infime ; pour la forme : <em>parce que ça fait du bien à l’âme</em>.
Et vous venez me voir, inquiets, vos yeux mouillants : « Faut-il qu’on renonce à nos mails, maintenant ? Comment on les trie ? C’est que j’ai plus vraiment le temps, entre le travail, le compost à sortir et la supérette coopérative… En plus j’y comprends rien, à l’informatique ! »</p>
<p dir="auto"><strong>Mesdames, Messieurs les gouvernants, Madame Barbara Pompili : je vous prierais de lâcher la grappe de mes ami⋅es.</strong>
Votre jet privé pollue plus, en un quart d’heure, qu’un⋅e <em>vegan</em> pourrait rêver manger d’avocats bio brésiliens en un an.
<strong>Je vous octroierai de nouveau le droit de nous donner des conseils quand vous aurez recyclé <em>en école</em> la dernière entreprise de renseignement de masse du globe.</strong></p>
<blockquote dir="auto">
<p>ADRN, le 23 août 2022</p>
</blockquote>
<h1 dir="auto">Références</h1>
<h2 dir="auto">La Convention citoyenne pour le Climat</h2>
<ul dir="auto">
<li>Audrey Garric et al., <a href="https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/10/climat-les-propositions-de-la-convention-citoyenne-ont-elles-ete-reprises-par-le-gouvernement_6069467_3244.html" rel="noopener noreferrer">Que sont devenues les propositions de la convention pour le climat, qu’Emmanuel Macron s’était engagé à reprendre « sans filtre » ?</a>, Le Monde, 10 février 2021.</li>
<li>Alberta Nur, <a href="http://www.revolutionpermanente.fr/Convention-citoyenne-pour-le-climat-et-referendum-le-Greenwashing-a-la-sauce-Ve-republique-de" rel="noopener noreferrer">Convention citoyenne pour le climat et référendum : le Greenwashing à la sauce Ve république de Macron</a>, Révolution Permanente, 10 décembre 2021.</li>
</ul>
<h2 dir="auto">L’addiction au téléphone</h2>
<ul dir="auto">
<li>Nir Eyal et Ryan Hoover, <a href="http://sckans.axis360.baker-taylor.com/Title?itemId=0015269374" rel="noopener noreferrer">Hooked: How to Build Habit-Forming Products</a>, 2014, anglais.</li>
</ul>
<h2 dir="auto">L’individualisation des problèmes sociaux</h2>
<ul dir="auto">
<li><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Individualisation" rel="noopener noreferrer">Individualisation</a>, Wikipédia, dernier accès le 5 mars 2022.</li>
<li>Jean-Baptiste Comby, <a href="https://www.cairn.info/revue-savoir-agir-2014-2-page-45.htm" rel="noopener noreferrer">L’individualisation des problèmes collectifs : une dépolitisation politiquement située</a>, Savoir/Agir, vol. 28, no. 2, 2014, pp. 45-50.</li>
<li>Michel Parazelli, <a href="https://www.erudit.org/fr/revues/nps/2012-v24-n2-nps0633/1016343ar.pdf" rel="noopener noreferrer">L’individualisation des problèmes sociaux</a>, 2012, Nouvelles Pratiques Sociales, Université du Québec à Montréal.</li>
</ul>
<h2 dir="auto">La NSA et son centre de données en Utah</h2>
<ul dir="auto">
<li><a href="https://nsa.gov1.info/utah-data-center/" rel="noopener noreferrer">Centre de données de la NSA en Utah</a>, dernier accès le 5 mars 2022, anglais.</li>
<li>Gary R. Herbert, <a href="https://web.archive.org/web/20170201093245/http://blog.governor.utah.gov/2012/02/2012-energy-summit/" rel="noopener noreferrer">Le gouverneur d’Utah annonce que le centre de données de la NSA aura une capacité dépassant le yottaoctet</a>, Blog du Gouverneur de l’Utah, février 2012, anglais.</li>
<li><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Citizenfour" rel="noopener noreferrer">Page Wikiipédia du documentaire « Citizenfour » (2014)</a> : le film où Edward Snowden raconte pour la première fois les exactions de la NSA.</li>
</ul>
<h2 dir="auto">Vous aimez les ordres de grandeur ?</h2>
<ul dir="auto">
<li><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9fixes_du_Syst%C3%A8me_international_d%27unit%C3%A9s" rel="noopener noreferrer">Préfixes du Système International d’unités</a>, Wikipédia, dernier accès le 5 mars 2022.</li>
</ul>
]]><![CDATA[Deuxfleurs rejoint les CHATONS, un collectif d'hébergeurs éthiques]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Deuxfleurs%20rejoint%20les%20CHATONS,%20un%20collectif%20d'hébergeurs%20éthiques/2022-07-18T09:17:30.613996+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-07-18T09:17:30.613996+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Deuxfleurs a commencé à se rapprocher du collectif CHATONS il y a maintenant plus d’un an.
À ce moment là, on commençait à avoir une version fonctionnelle de <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/%7E/Deuxfleurs/NGI%20Pointer%20subventionne%20Deuxfleurs" rel="noopener noreferrer">Garage</a> et on voulait la partager avec les gens qui pourraient avoir des besoins similaires aux nôtres pour avoir des retours et mutualiser les efforts.</p>
<p dir="auto"><a href="https://forum.chatons.org/t/install-party-garage-stockez-vos-donnees-collectivement/2427" rel="noopener noreferrer">↣ Install Party “Garage” : stockez vos données collectivement</a><br>
<a href="https://forum.chatons.org/t/garage-stocker-des-donnees-en-dehors-des-datacenters/3202" rel="noopener noreferrer">↣ Garage, stocker des données en dehors des datacenters </a></p>
<p dir="auto">Cette première incursion a donné lieu à de nombreuses rencontres, à l’image de <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/%7E/Deuxfleurs/F%C3%A9d%C3%A9rer%20l'informatique%20d%C3%A9centralis%C3%A9e" rel="noopener noreferrer">Drave</a>, de Fabrice, de <a href="https://resilien.fr/" rel="noopener noreferrer">RésiLien</a>, d’<a href="https://plume.deuxfleurs.fr/%7E/Deuxfleurs/Rencontre%20avec%20Indie%20Hosters" rel="noopener noreferrer">Indie Hoster</a>, d’<a href="https://hadoly.fr/" rel="noopener noreferrer">Hadoly</a>, et de plein d’autres personnes.
Et ce, jusqu’au drame… des personnes pensaient qu’on était pleinement membre du collectif !</p>
<p dir="auto">Pour lever la confusion, nous avons donc postulé en mars 2022 pour rejoindre officiellement le collectif. Afin de créer un socle commun et que les différentes valeurs affichées ne soient pas que de pieuses promesses, il est nécessaire de passer par une phase de candidature et de montrer qu’on est bien conforme dans nos pratiques à la charte. Ce passage est intéressant pour nos futur·es usagèr·es car on peut aussi le voir comme un “label” dans lequel on peut avoir confiance. Pour notre part, notre candidature s’est déroulée durant 3 mois, jusqu’au 21 juin 2022 où nous avons officiellement intégré le collectif !</p>
<p dir="auto"><a href="https://www.chatons.org/manifeste" rel="noopener noreferrer">↣ Le manifeste CHATONS</a><br>
<a href="https://www.chatons.org/charte" rel="noopener noreferrer">↣ La charte CHATONS</a><br>
<a href="https://framagit.org/chatons/CHATONS/-/issues/188" rel="noopener noreferrer">↣ Notre candidature CHATONS</a><br>
<a href="https://www.chatons.org/chatons/all" rel="noopener noreferrer">↣ Liste de tous les CHATONS</a></p>
<p dir="auto">Au delà du label, le collectif CHATONS maintient également un annuaire de ses membres <a href="https://www.chatons.org/search/by-service" rel="noopener noreferrer">par services</a> ou <a href="https://www.chatons.org/search/near-me" rel="noopener noreferrer">par localisation</a>. Il faut ajouter à ça que le collectif jouit d’une certaine visibilité grâce par exemple à un relai dans la presse nationale. La conjonction de ces deux éléments devrait permettre à Deuxfleurs d’accueillir de nouveaux membres et son action de gagner en visibilité.</p>
<p dir="auto"><a href="https://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/12/10/framasoft-des-chatons-armes-de-logiciels-libres-pour-contrer-google_5046752_4408996.html" rel="noopener noreferrer">↣ Le Monde - Framasoft : des « Chatons » armés de logiciels libres pour contrer Google</a><br>
<a href="https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/12/27/chez-framasoft-des-chatons-pour-sortir-des-gafa_6024230_4408996.html" rel="noopener noreferrer">↣ Le Monde - Pour lutter contre les GAFA, Framasoft veut aller plus loin dans la décentralisation du Web</a></p>
<p dir="auto">En conclusion, depuis le 21 juin 2022, Deuxfleurs est officiellement membre du réseau CHATONS.
Notre participation au collectif a pour objectif de nous créer un réseau, de montrer notre sérieux à travers ce “label” et de gagner en visibilité auprès des personnes qui cherchent des services numériques éthiques. </p>
<p dir="auto">Notre participation au collectif n’en est encore qu’à ses débuts : on va continuer de s’y investir dans le futur. Alex et moi serons au <a href="https://forum.chatons.org/t/formulaire-dinscription-au-camp-chatons-2022/3600" rel="noopener noreferrer">camp CHATONS</a> cet été et nous participons également à <a href="https://forum.chatons.org/t/partage-de-backups-entre-chatons-vers-une-experimentation/3642" rel="noopener noreferrer">un projet technique commun</a>. N’hésitez pas à vous signaler si vous voulez faire parti·e d’une de ces aventures :-)</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/B08F2448-8E8F-4894-4F82-7A2DA3475ABD.png" alt="Logo CHATONS"> </p>
]]><![CDATA[On a co-organisé notre premier atelier 🥳]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/On%20a%20co-organisé%20notre%20premier%20atelier%20%F0%9F%A5%B3/2022-07-05T20:45:35.609568+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-07-05T20:45:35.609568+00:00<![CDATA[<p dir="auto">À l’initiative d’ATTAC Tarrare et accompagné de l’hébergeur associatif Lyonnais historique <a href="https://hadoly.fr/" rel="noopener noreferrer">Hadoly</a>, de l’opérateur mobile coopératif <a href="https://telecoop.fr/" rel="noopener noreferrer">Telecoop</a>, de <a href="https://tmci.fr/" rel="noopener noreferrer">Tarare Micro</a> et d’<a href="https://www.ebii.fr/" rel="noopener noreferrer">Éric</a> nous avons organisé ensemble une journée sur le thème de la sobriété numérique. Ce billet revient sur les temps fort de cette journée.</p>
<p dir="auto">On s’est donc toutes et tous retrouvé·es dans une petite grange réhabilitée en salle de spectacle par un samedi de juin bien ensoleillé. Le lieu pittoresque se trouvant dans un petit village pas loin de Lyon, la chaleur était de la partie.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/C93D3D37-57AD-BE09-9403-AB0D8F00F976.jpg" alt="Soly Extérieur"> </p>
<center><em>Légende : La grange où s'est tenue notre atelier</em></center>
<p dir="auto">Pour saisir le contexte, il faut savoir que nos hôtes ont construit un projet complet d’habitat partagé dont cette salle est une des ramifications. D’ailleurs, au delà de la réhabilitation, ils se chargent de la faire vivre avec une programmation éclectique qui va du concert à notre atelier sobriété numérique.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/45778404-E4FE-111F-6306-4B2C2997B23F.jpg" alt="Soly Programme"> </p>
<center><em>Légende : Le programme du lieu</em></center>
<p dir="auto">On s’est donc retrouvé à être une petite vingtaine à passer la journée ensemble. On a commencé par une plénière, ouverte par Marion de Telecoop. Elle a commencé par situer l’impact écologique du numérique dans notre société aujourd’hui et demain, puis a parlé de cycle de vie de nos terminaux, et a conclu sur l’empoisonnement des débats écologiques. Eric a enchaîné en parlant de nombreux scandales sur la vie privée et la démocratie qui émaillent l’actualité de ces dernières années. Ces deux temps ont été une formidable introduction à mon petit laïus sur les connexions entre capitalisme de surveillance et écologie avec du <a href="https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/ZUBOFF/59443" rel="noopener noreferrer">Shoshana Zuboff</a> dedans, bien sûr !</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/7D4DC4D3-1096-7A7E-D5F9-D26A3B37C423.jpg" alt="Soly Salle"> </p>
<center><em>Légende : La salle juste avant notre arrivée</em></center>
<p dir="auto">Par la suite, on a fait deux sessions d’atelier pratique entrecoupées d’un repas partagé qui nous a laissé le temps de faire connaissance. D’un point de vue des ateliers, Stéphane de Hadoly a animé une controverse sur la 5G afin de présenter les différentes parties prenantes, le fonctionnement des institutions, du secteur des télécoms, etc. Gilbert de Tarare Micro a présenté des ordinateurs sous Linux. Eric a aidé des personnes à changer l’OS de leur téléphone pour installer l’OS libre <a href="https://e.foundation/fr/e-os/" rel="noopener noreferrer">/e/OS</a> à la place. Enfin, Marion et moi avons fusionnés nos ateliers qui avaient pour objectif d’apprendre à configurer ses terminaux (ordinateur et téléphone) afin de les faire durer plus longtemps. Marion expliquait comment leur faire consommer moins de ressources, et pour ma part, j’expliquais comment bloquer la pub et le pistage qui sont deux sources de ralentissement importants. </p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/54DDB7FF-6AE6-E39C-7C19-80712BD9BA28.png" alt="Lightbeam"> </p>
<center><em>Légende : Visualisation des pisteurs sur quelques sites webs connus</em></center>
<p dir="auto">En conclusion, par rapport à notre objectif de “sobriété numérique”, je dirais que notre approche a été de montrer comment faire “autant avec moins”. Et que la solution qu’on a proposé, c’était de reprendre le contrôle sur le logiciel de nos terminaux, soit via de la configuration, soit en le remplaçant par du libre, et même plus largement sur nos infrastructures avec l’atelier 5G. Si vous voulez allez plus loin, jetez donc un œil à ces liens :</p>
<p dir="auto"><a href="https://guide.deuxfleurs.fr/vie_associative/kb/capitalisme-surveillance/" rel="noopener noreferrer">↣ Notes de préparation de l’atelier “Capitalisme de Surveillance”</a><br>
<a href="https://mobilizon.fr/events/93e78363-f9f4-4320-89d9-67575a40d0da" rel="noopener noreferrer">↣ Évènement Mobilizon archivé</a><br>
<a href="https://forum.chatons.org/t/lappel-du-18-juin-journee-sobriete-communs-et-vie-privee-numerique/3655" rel="noopener noreferrer">↣ Sujet sur le forum CHATONS</a></p>
<p dir="auto">Et si jamais vous passez par là et aimeriez qu’on organise un atelier dans un de vos évènements, contactez nous !</p>
]]><![CDATA[Rencontre avec Indie Hosters]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Rencontre%20avec%20Indie%20Hosters/2022-03-18T10:25:38.312860+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-03-18T10:25:38.312860+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Que ce soit pour avoir réussi à combiner association et employés à plein temps, ou par leur travaux sur la technique, ça faisait un moment qu’on avait repéré <a href="https://indiehosters.net/" rel="noopener noreferrer">Indie Hosters</a> chez Deuxfleurs. Hier, LX et moi avons eu la chance d’échanger un peu avec eux. Pour une première réunion, nous n’avions pas prévu d’ordre du jour, c’était simplement une prise de contact.</p>
<p dir="auto">Lors des présentations, nous avons découvert un projet connexe à Garage, Unhost & <a href="https://remotestorage.io/" rel="noopener noreferrer">remote-storage</a>, qui m’a fait penser aussi un peu à <a href="https://solidproject.org/" rel="noopener noreferrer">SOLID</a> de Tim Berners Lee. L’idée c’est que dans un monde du cloud, tu choisisses où tes données sont stockées, et après tu demandes aux webapp d’utiliser ton stockage pour leurs services, c’est un projet un peu connexe à Garage, à garder sous le coude.</p>
<p dir="auto">On a enchaîné sur la stratégie de Deuxfleurs, et plus particulièrement comment on pensait fournir des services par dessus Garage. On a évoqué la question des emails qui fait parti de notre financement NGI (d’environ maintenant à juin), et on a fait un tour de pourquoi les solutions existantes ne nous convenaient pas. </p>
<p dir="auto">Dans une second temps, on a focalisé sur l’hébergement de sites webs. Ils connaissent bien les gens de <a href="https://plateaux-numeriques.fr/" rel="noopener noreferrer">Plateaux Numériques</a>, qui sont spécialisés là dedans. Ces derniers s’orientent vers le générateur de site statique <a href="https://www.osuny.org/fonctionnalites/communication/sites-web/" rel="noopener noreferrer">Osuny</a> développé par des français et orienté vers la recherche/enseignement supérieur. On a parlé de notre test du logiciel <a href="https://www.netlifycms.org/" rel="noopener noreferrer">NetlifyCMS</a>. Indie Hosters avait également regardé il y a un an mais ça n’avait pas pris auprès des utilisateurs de Indie Hosters. Il suspecte, entre autre, que l’impossibilité d’avoir un aperçu de ta page avant de publier ton site web a été bloquant. <a href="https://tina.io" rel="noopener noreferrer">Tina.io</a>, un autre outil, fournit une prévisualisation instantanée mais est encore en beta.</p>
<p dir="auto">Au fil des échanges, Indie Hosters nous a confronté à un de leur besoin internes. Ils veulent voir si il pourrait être résolu avec Garage, et si possible sur leurs propres serveurs. Nous allons réfléchir à cette question pour leur faire des propositions.</p>
<p dir="auto">Viens ensuite une question sur comment conjuguer activité commerciale et association sur le plan légal. Entre autre, on s’interroge sur la possibilité de cumuler une position dans une instance dirigeante de l’association et d’être salarié. Ils ont trouvé un comptable qui comprend bien leur domaine et leur permet d’avoir confiance sur ces questions là. Ils nous ont également fait part d’autres interrogations sur le plan légal lié au modèle associatif.</p>
<p dir="auto">Enfin, nous concluons sur les modèles économiques possible autour de Garage. Indie Hosters nous fait remarquer que nous pourrions envisagé le modèle de la fondation comme pour le logiciel <a href="https://www.postgresql.org/" rel="noopener noreferrer">PostgreSQL</a>.</p>
<p dir="auto">On se quitte en prévoyant de continuer la discussion sur <a href="https://wiki.deuxfleurs.fr/fr/Guide/Discussion" rel="noopener noreferrer">Matrix</a> car il reste plein de choses à se dire et à approfondir !</p>
]]><![CDATA[Nos nouveaux vieux ordinateurs]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Nos%20nouveaux%20vieux%20ordinateurs/2022-02-04T15:37:40.563458+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-02-04T15:37:40.563458+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Se libérer des datacenters et du cloud a une conséquence très matérielle pour Deuxfleurs et ses membres : il faut se procurer nos propres serveurs, pour pouvoir héberger nos propres services sur Internet. L’acquisition récente de 35 machines par Deuxfleurs est l’occasion pour nous de faire un point sur notre stratégie.</p>
<p dir="auto">Pour rappel, un serveur c’est simplement un ordinateur qui est connecté à Internet, comme celui depuis lequel vous lisez cet article. La seule différence c’est qu’on installe des logiciels spécialisés dessus et qu’il doit rester allumé. C’est lui qui va alors contenir votre site web et le servir aux gens, réceptionner et envoyer vos emails, gérer votre visioconférence, etc ! Dans l’industrie, on a créé des ordinateurs spécialisés pour ces usages pour plein de raisons, mais ce n’est pas du tout nécessaire : n’importe quel ordinateur peut faire l’affaire. </p>
<p dir="auto">Pour des raisons écologiques, de coût, et de place, Deuxfleurs a fait le choix d’utiliser, non pas des machines spécialisées, mais des vieux ordinateurs de bureau. Pour vous aider à visualiser, la photo ci-dessous représente probablement un de ces ordinateurs dans sa première vie. En effet, notre lot de 35 ordinateurs servait aux statisticiens de l’<a href="https://www.insee.fr/fr/accueil" rel="noopener noreferrer">INSEE</a> à Bordeaux, qui ont probablement renouvelé leur parc informatique pour des machines plus puissantes et ont vendus celles là.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/AEF2C94E-78C2-09F8-5873-3B9D520BA2AD.jpg" alt="lenovo-desktop-use"> </p>
<p dir="auto"><em>Nous reviendrons plus tard sur la question écologique autour des ordinateurs, mais nous sommes convaincus que les ordinateurs “simples” que nous utilisons ont un impact environnementale moins important que les machines spécialisées. Pour les impatient·es, je vous renvoie vers l’article <a href="https://boavizta.org/blog/empreinte-de-la-fabrication-d-un-serveur" rel="noopener noreferrer">Empreinte de la fabrication d’un serveur</a> de l’association <a href="https://boavizta.org/" rel="noopener noreferrer">Boazvita</a>, qui montre entre autre qu’un ordinateur de bureau a une empreinte de fabrication plus faible qu’une machine spécialisée, appelée ici simplement « serveur ».</em></p>
<p dir="auto">Si nous avons acheté autant de machines, c’est que nous voulons améliorer le service fourni par Deuxfleurs, avoir des pièces détachées en cas de panne, et pouvoir réaliser des tests sans impacter les gens. Actuellement, une grande partie de nos services sont hébergés sur seulement 3 machines, toutes à Rennes. C’est un point critique pour nous : par exemple, le 10 septembre 2021, <a href="https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/2-000-foyers-prives-d-electricite-au-nord-de-rennes-1631254695" rel="noopener noreferrer">2000 foyers à Rennes étaient coupés d’électricité</a>, et donc nos serveurs. Durant quelques heures, Deuxfleurs n’existait alors plus. Si une panne de 6 heures quelque fois par an nous semble acceptable, c’est aussi beaucoup de pression le reste du temps pour nous : par exemple, que se passe t’il si l’appartement disjoncte pendant les vacances ? Pour la pérennité de l’association, il est donc nécessaire d’avoir des ordinateurs ailleurs qu’à Rennes, qui soient gérés par d’autres membres.</p>
<p dir="auto">Dans un premier temps, notre lot de machine servira à tester <a href="./NGI%20Pointer%20subventionne%20Deuxfleurs" rel="noopener noreferrer">Garage</a> sur un déploiement à travers plusieurs villes, puis nous ferons les mêmes tests avec nos autres logiciels. En effet, une telle infrastructure ne s’improvise pas et requiert de nombreux ajustements en amont.</p>
<p dir="auto">Ensuite, une fois que nous serons prêt·es, nous fairons ce déploiement « pour de vrai » avec une partie de ces ordinateurs (nous essayons d’être le plus sobre là aussi), et nous espérons que le service n’en sera que meilleur. Les autres ordinateurs, une fois les tests terminés, serviront pour des pièces détachées en cas de panne, mais aussi pour de futurs tests.</p>
<p dir="auto">Quant au coût pour l’association, nous avions prévu cet achat lors de notre <a href="./NGI%20Pointer%20subventionne%20Deuxfleurs" rel="noopener noreferrer">demande de financement auprès de NGI</a>, afin d’avoir du matériel de test pour Garage. C’est pourquoi ces machines seront donc fléchées dans un premier temps principalement vers ces usages. </p>
<p dir="auto">Pour l’achat en lui-même, nous sommes passés par <a href="https://encheres-domaine.gouv.fr" rel="noopener noreferrer">une enchère du Domaine de l’État</a> que nous avons remporté pour 1388€. Par machine, cela fait un coût unitaire de 40€, soit le meilleur prix que nous aillions obtenu jusqu’ici (les machines de production à Rennes avaient coûté dans les 90€ pièce en occasion aussi). Garder nos coûts bas est également un critère important pour la pérennité de l’association, et ce modèle basé sur les ordinateurs de bureau d’occasion nous semble donc viable sur le long terme, en plus de donner une seconde vie à des ordinateurs.</p>
<p dir="auto">Pour l’historique, je vous partage aussi le descriptif de <a href="https://encheres-domaine.gouv.fr/hermes/biens-mobiliers/high-tech/informatique/390826" rel="noopener noreferrer">l’annonce</a> : </p>
<blockquote dir="auto">
<p>Lot de 35 ordinateurs composé de : </p>
<ul dir="auto">
<li>10 LENOVO Thinkcentre M710Q (2017), RAM 4Go, capacité 320 Go, </li>
<li>25 LENOVO Thinkcentre M73 Tiny (2016), RAM 4Go, capacité 320 Go, sans système d’exploitation, unités centrales vidées, avec leur câble d’alimentation.</li>
</ul>
</blockquote>
<p dir="auto">Aujourd’hui (vendredi 4 février 2022), <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/@/lx" rel="noopener noreferrer">LX</a> est allé récupérer à Bordeaux les 35 machines que vous pouvez voir ci-dessous, elles sont arrivées à bon port et sans encombre ! Elles seront dispatchées prochainement chez plusieurs membres de Deuxfleurs volontaires et ayant les connaissances techniques pour les faire fonctionner. </p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/0D2EFC8D-BE0E-3C04-74DE-D71F8CC51C76.jpg" alt="lenovo-35"> </p>
<p dir="auto">C’est un moment important dans la vie de Deuxfleurs, car l’association va pouvoir se donner réellement les moyens de construire sa propre infrastructure numérique, totalement autonome et indépendante des services de cloud et datacenters existants. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant au fur et à mesure de nos avancées :-)</p>
]]><![CDATA[Garage sera à la conférence du logiciel libre "FOSDEM 2022"]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Garage%20sera%20à%20la%20conférence%20du%20logiciel%20libre%20%22FOSDEM%202022%22/2022-01-31T15:27:35.092484+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-01-31T15:27:35.092484+00:00<![CDATA[<p dir="auto"><em>La photo d’illustration a été prise au FOSDEM en 2017. Par <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:FOSDEM_2017_in_Room_J.jpg" rel="noopener noreferrer">Noqqe</a>, sous license <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0" rel="noopener noreferrer">CC BY-SA 4.0</a>, via Wikimedia Commons</em>.</p>
<p dir="auto">En 2000, un libriste belge du nom de Raphael Bauduin décide de créer un petit évènement pour les développeurs de logiciel libre à Bruxelles. Rapidement, cet évènement deviendra le “Free and Open Source Developers’ European Meeting”, ou en version courte, <a href="https://fosdem.org" rel="noopener noreferrer">FOSDEM</a>. 22 ans plus tard, le FOSDEM est un évènement incontournable pour les développeur·euses de logiciel libre à travers le monde. Et cette année, c’est avec grand plaisir que nous vous annonçons que l’association Deuxfleurs y présentera <a href="https://garagehq.deuxfleurs.fr" rel="noopener noreferrer">Garage</a>.</p>
<p dir="auto">D’habitude l’évènement est accueilli par l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et regroupe près de 5000 personnes. Mais à cause du COVID, ces dernières années, l’évènement se fait en ligne. Rien de dépaysant pour nous, l’organisation utilise les mêmes outils que nous : une combinaison de Jitsi et Matrix.</p>
<p dir="auto">Bien entendu, nous sommes très heureux·ses que notre conférence ait été acceptée. Si la technique ne vous fait pas peur, nous vous invitons chaleureusement à venir partager cet évènement avec nous. Dans tous les cas, une redifusion de l’évènement sera disponible en ligne. Pour les détails, c’est juste après :</p>
<p dir="auto"><strong>Quand</strong> : Le dimanche 6 février 2022 de 10h30 à 11h00<br>
<strong>Pourquoi</strong> : Présenter le logiciel de stockage de données Garage<br>
<strong>Par qui</strong> : La présentation sera réalisée par <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/@/lx" rel="noopener noreferrer">LX</a>, les autres développeur·euses seront là pour répondre aux questions<br>
<strong>Pour qui</strong> : Nécessite des compétences techniques en informatique (développement ou adminitration)<br>
<strong>Prix</strong> : L’accès à l’évènement est complètement gratuit<br>
<strong>Où</strong> : En ligne, dans <a href="https://fosdem.org/2022/schedule/track/software_defined_storage/" rel="noopener noreferrer">la salle virtuelle Software Defined Storage</a>.</p>
<ul dir="auto">
<li><a href="https://chat.fosdem.org/#/room/#sds-devroom:fosdem.org" rel="noopener noreferrer">Rejoindre la salle de manière intéractive (vidéo + chat)</a></li>
<li><a href="https://live.fosdem.org/watch/dsds" rel="noopener noreferrer">Rejoindre la salle avec seulement la vidéo</a></li>
</ul>
<p dir="auto"><strong><a href="https://fosdem.org/2022/schedule/event/sds_garage_introduction" rel="noopener noreferrer">Fiche de l’évènement sur le site du FOSDEM</a></strong></p>
<p dir="auto">Et si vous n’êtes pas du côté de la technique mais que vous rêvez d’un numérique plus éthique et émancipateur, nous aurons des évènements pour vous aussi bientôt. À commencer peut-être par le <a href="https://contribateliers.org/trouver-un-contribatelier/les-confinateliers-contribateliers-en-ligne/" rel="noopener noreferrer">Confinatelier</a> de Framasoft le 20 février 2022. Nous vous tiendrons au courant ! </p>
]]><![CDATA[Assemblée Générale 2022]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Assemblée%20Générale%202022/2022-01-31T14:46:38.685417+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2022-01-31T14:46:38.685417+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Le bureau 2021 de Deuxfleurs (<a href="https://plume.deuxfleurs.fr/@/adrien" rel="noopener noreferrer">Adrien</a>, <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/@/vincent" rel="noopener noreferrer">Vincent</a> et <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/@/maximilien" rel="noopener noreferrer">Maximilien</a>) a le plaisir de vous annoncer que l’Assemblée Générale 2022 de l’association aura lieu le dimanche 27 février à partir de 16h, pour une durée estimée de deux heures (durée maximum, on va essayer de s’y tenir).</p>
<p dir="auto">Cette assemblée générale est ouverte à tou⋅tes, membres ou simples curieu⋅ses. Le vote pour l’élection du bureau 2022 sera quant à lui réservé aux membres (ayant payé une cotisation en 2021 ou 2022). Il n’est pas nécessaire d’être adhérent pour utiliser les services de Deuxfleurs.</p>
<p dir="auto">Pour les adhérents 2021, être à jour de sa cotisation 2022 n’est donc pas strictement un prérequis au vote. Nous vous invitons néanmoins à renouveler votre adhésion - si cela n’est pas déjà fait - en effectuant un virement de 10€ vers notre compte (RIB/IBAN sur demande) en précisant en motif « Cotisation 2022 » et le Nom/Prénom de l’adhérent⋅e concerné⋅e. Si vous préférez payer par chèque ou liquide, envoyez un courriel à ca (arobase) deuxfleurs.fr. La date limite de renouvellement des cotisations pour les membres 2021 est le 28 février 2022, le lendemain de l’AG.</p>
<p dir="auto"><strong>La réunion se déroulera en ligne : <a href="https://jitsi.deuxfleurs.fr/AG2022" rel="noopener noreferrer">jitsi.deuxfleurs.fr/AG2022</a> .</strong></p>
<p dir="auto">Le programme :</p>
<ul dir="auto">
<li>Présentation d’ouverture</li>
<li>Appel à candidature pour le bureau 2022</li>
<li>Bilan moral
<ul dir="auto">
<li>Développement logiciel : État du projet NGI/Garage</li>
<li>Infrastructures : où sont les données, quelles machines sont nécessaires</li>
<li>Communication : les collaborations en 2021, Plume</li>
</ul>
</li>
<li>Bilan comptable
<ul dir="auto">
<li>Projet NGI/Garage</li>
<li>Salariat</li>
<li>Achats</li>
</ul>
</li>
<li>Perspective 2022</li>
<li>Élection du bureau 2022</li>
<li>Questions</li>
</ul>
<p dir="auto">En cas d’interrogation, n’hésitez pas à nous solliciter en répondant par courriel à ca (arobase) deuxfleurs.fr, ou bien sur <a href="https://matrix.to/#/#deuxfleurs:deuxfleurs.fr" rel="noopener noreferrer">le canal Matrix de l’association</a>.</p>
]]><![CDATA[Fédérer l'informatique décentralisée]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Fédérer l'informatique décentralisée/2021-10-07T11:34:40.222405+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2021-10-07T11:34:40.222405+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Dans le cadre de notre évènement de lancement de <a href="https://plume.deuxfleurs.fr/%7E/Deuxfleurs/NGI%20Pointer%20subventionne%20Deuxfleurs" rel="noopener noreferrer">notre projet européen NGI Pointer</a>, nous avons eu l’occasion d’échanger sur de nombreux points avec <a href="http://drave.quebec/" rel="noopener noreferrer">Drave Développement</a>. Drave Développement se définit comme :</p>
<p dir="auto"><em>Un organisme à but non lucratif (OBNL) rassemblant une <strong>communauté</strong> d’individus mobilisée pour répondre aux besoins numériques du Québec, par la promotion des données ouvertes et du logiciel libre afin <strong>d’atteindre la souveraineté numérique.</strong></em></p>
<p dir="auto">Ce compte-rendu a pour objectif de retracer le plus fidèlement possible nos échanges. Étaient présents de Drave Développement <a href="https://www.linkedin.com/in/rngadam/" rel="noopener noreferrer">Ricky</a>, <a href="http://https://www.linkedin.com/in/francoispelletier-jevalideca/" rel="noopener noreferrer">François</a> et <a href="https://www.linkedin.com/in/mathieugp/" rel="noopener noreferrer">Mathieu</a> et de Deuxfleurs <a href="https://quentin.dufour.io/" rel="noopener noreferrer">Quentin</a>, <a href="https://adnab.me/" rel="noopener noreferrer">Alex</a>, <a href="https://git.deuxfleurs.fr/kokakiwi" rel="noopener noreferrer">Jill</a>, <a href="https://www.linkedin.com/in/%C3%A9ric-dufour-b8495b84/" rel="noopener noreferrer">Éric</a>, <a href="https://mricher.fr/" rel="noopener noreferrer">Maximilien</a>, Vincent et <a href="https://luxeylab.net" rel="noopener noreferrer">Adrien</a>.</p>
<p dir="auto">~</p>
<p dir="auto">Le Fediverse est la plateforme formée par des communautés indépendantes qui choisissent de s’interconnecter. C’est à travers cet idéal commun que Drave Développement et Deuxfleurs ont été amenées à échanger et collaborer pour créer des communautés souveraines et autonomes puis les interconnecter.</p>
<h2 dir="auto">Construire des communautés résilientes</h2>
<p dir="auto">Un enjeu majeur pour une structure comme Deuxfleurs est de pouvoir assurer la disponibilité de ses services et l’intégrité de ses données dans le temps, y compris lors de l’évolution du nombre de ses usager-es. Pour Deuxfleurs, ce problème de disponibilité et d’intégrité est notre premier chantier. Nous en discutons plus longuement dans notre billet <a href="http://plume.deuxfleurs.fr/%7E/Deuxfleurs/Travers%C3%A9e%20en%20dehors%20des%20clouds" rel="noopener noreferrer">Traversée en dehors des clouds</a>.</p>
<p dir="auto">Pour limiter nos développements et la réécriture de logiciels, nous tentons d’intégrer nos solutions dans des écosystèmes logiciels existants. Il nous est vite apparu que les fournisseurs d’infonuagique comme Amazon, Google, Microsoft, etc. ont également eu à résoudre ce même problème et que nous pouvions bénéficier de la part open-source voire libre de l’écosystème qu’ils ont participé à créer.</p>
<p dir="auto">Il y a un an et demi, nous avons identifié que l’élément le plus critique de notre infrastructure était notre solution de stockage d’objets (le système qui stocke les photos, vidéos, audio, documents de bureautique, etc. de nos usagères et usagers). Avant de se lancer dans le développement d’un nouveau logiciel, nous avons étudié différentes alternatives possibles, comme Ceph. Nous n’avons pas retenu ces solutions, car pour beaucoup elles supposent que les échanges réseaux sont rapides pour utiliser des algorithmes comme Raft, et donc confine le déploiement de ces solutions à un seul centre de données.</p>
<p dir="auto">En réponse, nous avons développé Garage qui implémente l’API S3 REST initialement conçue par Amazon, et étant un standard de fait dans l’industrie. De ce fait, Garage est déjà compatible avec de nombreux services comme <a href="https://matrix.org/" rel="noopener noreferrer">Matrix</a>, <a href="https://joinmastodon.org/" rel="noopener noreferrer">Mastodon</a>, <a href="https://nextcloud.com/" rel="noopener noreferrer">Nextcloud</a> ou <a href="https://joinpeertube.org/" rel="noopener noreferrer">Peertube</a>.</p>
<p dir="auto">Un standard “de fait” a tout de même quelques limites car il est basé sur un consensus vague entre les différents partis qui l’implémentent. À ce sujet, il est noté plusieurs points : que la gestion des ACL (liste de contrôle d’accès) est en évolution rapide chez Amazon mais les autres aspects sont plus stables, que le protocole évolue à travers les années mais qu’Amazon ne peut pas non plus décider de casser la compatibilité. Nous concluons que notre objectif est de supporter un sous-ensemble stable et commun de l’API S3 sans viser une compatibilité parfaite avec Amazon mais de supporter au mieux les logiciels libres utilisant ces API.</p>
<p dir="auto">Pour favoriser l’adoption de Garage, Drave nous recommande de documenter et/ou d’écrire la “colle” pour l’intégrer avec d’autres logiciels à l’image de ce que fait IPFS avec d’autres projets.</p>
<p dir="auto">Nous notons aussi que beaucoup de logiciels ont besoin, en plus d’une solution de stockage d’objet, d’une base de données, qui pour l’instant n’est pas distribuée chez nous. Nous échangeons sur les différentes solutions existantes : PostgreSQL Citus, CorckroachDB, YugabyteDB, PrestoDB, Megastore, etc. Nous faisons remarquer aussi que l’architecture de Garage est très proche de Cassandra.</p>
<p dir="auto">Nous aurons probablement un compromis à réaliser : distribuer PostgreSQL est compliqué à cause de son architecture mais est compatible avec un très grand nombre d’applications, alors qu’un système à la Cassandra (et DynamoDB dont elle est inspirée) est beaucoup plus facile à distribuer mais implique d’adapter les logiciels existants.</p>
<h2 dir="auto">Interconnecter les communautés entre elles</h2>
<p dir="auto">Si Deuxfleurs se focalise sur la construction de communautés résilientes, Drave et ses partenaires se focalisent aussi sur les questions d’interconnexion des communautés.</p>
<p dir="auto">Un certains nombre d’entre eux sont simplement des “protocoles” qui spécifient comment les communautés doivent communiquer entre elles mais ne précisent pas comment, en interne, la communauté doit gérer son service. Dans cette catégorie, on peut citer <a href="https://solidproject.org/" rel="noopener noreferrer">Solid</a> soutenu par Tim Berners Lee, inventeur du web, <a href="https://activitypub.rocks/" rel="noopener noreferrer">Activity Pub</a>, <a href="https://matrix.org/" rel="noopener noreferrer">Matrix</a> ou même <a href="https://datatracker.ietf.org/doc/html/rfc5321" rel="noopener noreferrer">SMTP</a>.</p>
<p dir="auto">Parce que le plus populaire de ces protocoles est SMTP, Deuxfleurs souhaite investir de l’énergie dans la construction d’un service email performant et libre. Bien que souvent perçu comme vieux et dépassé, certains initiatives comme le protocole <a href="https://jmap.io/" rel="noopener noreferrer">JMAP</a> et le client <a href="https://github.com/iNPUTmice/lttrs-android" rel="noopener noreferrer">LTT.RS</a> récentes permettent d’améliorer l’expérience utilisateur-ice. Drave nous fait remarquer qu’il est très complexe de proposer de l’email, que ce soit sur les questions de livraison ou de convaincre les usager-es de changer leurs habitudes et qu’il y a probablement des cibles plus faciles.</p>
<p dir="auto">Matrix et Activity Pub qui sont des protocoles plus récents, et qui ont donc des logiciels plus récents, peuvent s’intégrer d’ores et déjà avec Garage, à l’image de (Mastodon, Peertube, etc.). Ce sont, pour Deuxfleurs, probablement les cibles les plus faciles.</p>
<p dir="auto">Enfin, le protocole Solid, très récent, ne propose que quelques implémentations libres. Si elles ne s’intègrent pas encore avec notre logiciel, il est tout à fait envisageable de créer une interface entre Garage et une partie du protocole Solid. En effet, Solid est un protocole qui dépasse la gestion de fichier, car il propose aussi aussi un système d’authentification ou encore un mécanisme de publication (pubsub). Ces parties dépassent le périmètre de Garage, mais nous pourrions alors considérer interfacer nos autres composants, comme <a href="https://git.deuxfleurs.fr/Deuxfleurs/bottin" rel="noopener noreferrer">Bottin</a> pour la partie authentification.</p>
<p dir="auto">Toutes les solutions d’interconnexions de communauté ne sont pas simplement des protocoles, mais parfois des solutions complètes, à l’image des projets d’authentification souveraine (Self-Sovereign Identity) <a href="https://www.hyperledger.org/" rel="noopener noreferrer">Hyperledger Indy</a>, de stockage de fichier <a href="https://ipfs.io/" rel="noopener noreferrer">IPFS</a> ou de la solution de visioconférence <a href="https://jami.net/" rel="noopener noreferrer">Jami</a> (précédemment Ring). Pour ces systèmes, il faudra une réflexion plus profonde pour savoir si et comment il serait possible de les interfacer avec nos projets d’infrastructures.</p>
<h2 dir="auto">Créer un contexte favorable à l’émergence de l’informatique décentralisée</h2>
<p dir="auto">En comparant nos expériences, nous notons aussi qu’en fonction des offres Internet proposées, les fournisseurs d’accès à Internet façonnent notre rapport à Internet, rendant l’auto-hébergement compliqué dans certains cas (par exemple en ADSL, co-axial, ou en présence d’un Carrier Grade NAT).</p>
<p dir="auto">Chez Deuxfleurs, nous avions commencé à référencer <a href="https://deuxfleurs.fr/Technique/Infra/Internet.html" rel="noopener noreferrer">les différents points de blocage</a> pour créer notre réseau décentralisé, avec des exemples : congestion sur la distribution ou les interconnexions (peering), adressage (ipv4 publique, support d’ipv6, dynamique ou statique), ports bloqués, fonctionnalités des routeurs fournis et possibilité d’en changer, etc. Nous avons mis en perspective nos expériences des deux côtés de l’Atlantique et identifié les pratiques opérées par les fournisseurs.</p>
<p dir="auto">Nous notons que l’accès internet via ADSL ou coaxial, pour des raisons techniques, doit partager sa capacité entre émission et réception. Nous constatons que les opérateurs font toujours le choix de favoriser la réception sur l’émission car elle serait plus adaptée à nos usages. Reste à savoir si ce ne sont pas nos usages qui se sont adaptés à cet état de fait…</p>
<p dir="auto">Sur une note positive, nous observons que les limites d’envois n’ont pas été reportées sur la fibre optique, moyen technique qui a permis à notre hébergeur de voir le jour. Nous notons aussi que nombre de ces fonctionnalités ont été rendues possibles suite à des batailles juridiques sur la régulation des télécoms en France. Pour continuer sur le sujet, je recommande ces documentaires de FFDN sur <a href="https://www.ffdn.org/fr/article/2019-11-02/pourquoi-sinteresser-la-regulation-des-telecom" rel="noopener noreferrer">Pourquoi s’intéresser à la régulation des télécom</a>. Nous n’oublions pas non plus que chaque territoire à ses propres caractéristiques, et que par exemple la densité de population est bien plus importante en France qu’au Canada, ce qui explique des différences également dans la gestion et le prix des télécoms.</p>
<p dir="auto">Nous n’avons pas défini d’objectifs particuliers sur ce point, mais il serait possible de retravailler notre liste de critère, la rendre plus exhaustive et l’élargir avec les informations du Canada.</p>
<h2 dir="auto">Penser aux usagères et usagers</h2>
<p dir="auto">Notre réunion était orientée sur la technique mais il a été rappelé que le but final était de fournir des services adaptés à un grand nombre d’usagères et usagers, et qu’il fallait penser également en fonction du besoin. Sur ces questions, Drave travaille actuellement avec des spécialistes du Living Lab en Innovation Ouverte (<a href="https://llio.quebec" rel="noopener noreferrer">LLio</a>) sur les questions d’expérience utilisateur.</p>
<p dir="auto">Lors de notre discussion sur internet, il a également été soulevé que 8% de la population au Québec accède encore à internet via une connexion bas-debit (56kbit/s). En France, la situation est à peine meilleure : en 2019, 10% de la population accédait à Internet à travers une connexion de 3Mbit/s ou moins. Il nous parait important d’intégrer cette dimension dans nos choix de développement.</p>
<p dir="auto">François, qui est formateur sur le déploiement et l’utilisation de logiciels libres, nous précise le cadre dans lequel Nextcloud est souvent déployé. Il vise beaucoup de petites structures qui peuvent se contenter de louer une machine virtuelle pour leurs besoins. Pour la question de la disponibilité et de l’intégrité de ces données, Nextcloud étant utilisé comme outil de synchronisation, une copie des fichiers est également conservée sur l’ordinateur de chaque collaborateur-ice. En conclusion, Garage ne semble pas apporter une plus value importante dans ce cas d’usage.</p>
<p dir="auto">Pour le cas de Peertube, les cas d’usages sont différents : les vidéos prennent rapidement beaucoup de place, et en plus nécessitent beaucoup de bande passante pour être partagées. Garage pourrait alors répondre à ce besoin en répartissant la charge sur les différents noeuds de son cluster. Il a été noté que, bien que Peertube propose WebTorrent (et HLS+p2p) pour réduire la consommation de bande passante du serveur, il pouvait être tout de même nécessaire d’avoir beaucoup de bande passante.</p>
<h2 dir="auto">Les initiatives québécoises</h2>
<p dir="auto">Depuis longtemps, des organisations comme <a href="https://facil.qc.ca/" rel="noopener noreferrer">FACiL</a> et <a href="https://linuq.org/" rel="noopener noreferrer">LinuQ</a> oeuvrent au Québec depuis longtemps à l’adoption, l’usage et la démocratisation de l’informatique libre. À ces organisations ce joignent plus récent Drave Développement, une organisation qui s’est donné pour but de bâtir un écosystème du libre prospère et pérenne.</p>
<p dir="auto">Plusieurs projets en cours pourront servir de pont pour les initiatives du décentralisé du côté du Québec. D’abord, l’initiative du Projet Collectif dont l’assemblée de fondation de l’organisme sans but lucratif a eu lieu le 28 Septembre, elle se veut une initiative fédératrice pour fournir des outils informatique à des communautés. Drave Développement est membre organisationnel et encourage l’utilisation de logiciels libre pour sa réalisation.</p>
<p dir="auto">Des communautés physiques comme «<a href="https://www.laconsole.org/" rel="noopener noreferrer">La Console interface humaine</a>» héberge des organisations comme Drave Développement. Ces cantines numériques pourront faire avancer la maîtriser des technologies de l’informatique distribuée au service des communautés locales.</p>
<h2 dir="auto">Les actions que nous souhaitons mettre en place</h2>
<p dir="auto">À la suite de nos échanges, nous avons défini trois axes pour prolonger cette réunion :</p>
<ul dir="auto">
<li>
<p dir="auto">Nous allons entrer en contact prochainement avec François pour tester ensemble Nextcloud et Peertube avec Garage</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">Nous allons mettre en place des listes de diffusion et créer un canal de communication pour resserer les échanges entre Drave et Deuxfleurs</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">Nous allons co-organiser les <a href="rfid.deuxfleurs.fr/" rel="noopener noreferrer">“Rencontres de l’Infonuagique Décentralisé Francophone”</a> une fois par mois pour générer des connexions, des collaborations et des discusssions sur ce sujet.</p>
</li>
<li>
<p dir="auto">Inviter d’autres organisations à co-développer et à faire avancer l’infonuage décentralisé</p>
</li>
</ul>
<p dir="auto"><em>La photo de la bannière est sous licence CC-BY-SA 3.0 et a été prise par Claude Bouchet. Elle a été d’abord envoyée sur <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:L%27Homme-Rivi%C3%A8re2.jpg?uselang=fr" rel="noopener noreferrer">Wikimedia</a>. Le monument en photo est l’Homme-rivière qui rend hommage aux draveurs. Il est situé entre le 67 et le 71, rue Sainte-Anne, à côté de l’Édifice Price, dans le Vieux-Québec. Inauguré en 2002, le monument est une oeuvre de Catherine Sylvain et Lucienne Payan-Cornet.</em></p>
]]><![CDATA[NGI Pointer subventionne Deuxfleurs]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/NGI Pointer subventionne Deuxfleurs/2021-09-02T13:29:52.704246+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2021-09-02T13:29:52.704246+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Chez Deuxfleurs, notre objectif est de répondre radicalement aux critiques contemporaines du numérique comme la surveillance, l’économie de l’attention, les restrictions de liberté ou encore l’écologie.
Pour avoir un impact, nous voulons nous ré-approprier, contrôler et décider collectivement de nos moyens de communication.</p>
<p dir="auto">Dans cet objectif, Deuxfleurs déploie son propre réseau de serveurs sans datacenter et dispersé à travers la France. Pour coordonner notre infrastructure atypique, nous avons été amenés à développer de nouvelles briques logiciels dont <a href="https://garagehq.deuxfleurs.fr" rel="noopener noreferrer">Garage</a> qui se charge de stocker les données. </p>
<p dir="auto">Concevoir l’architecture d’un logiciel de zéro, puis le développer, le tester, le déboguer et enfin le mettre en production est très chronophage, c’est pourquoi en avril 2021 nous avons envoyé un dossier de candidature pour la subvention <a href="https://www.ngi.eu/ngi-projects/ngi-pointer/" rel="noopener noreferrer">NGI Pointer</a>, un fond lancé par la Commission Européenne dans le cadre du programme européen pour la recherche et le développement Horizon 2020.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/64C6E115-65D8-F9D8-B3AC-A2EC1267FA8F.png" alt="GarageNGI"> </p>
<p dir="auto">Nous avons été très heureux·se d’apprendre que notre candidature a été retenue au début de l’été.
Cette subvention de 193 000 euros va nous permettre de rémunérer <a href="https://adnab.me/" rel="noopener noreferrer">LX</a>, <a href="https://github.com/KokaKiwi" rel="noopener noreferrer">Jill</a> et <a href="https://quentin.dufour.io/" rel="noopener noreferrer">Quentin</a> de septembre 2021 à septembre 2022 et de couvrir quelques frais annexes au développement et à la promotion de ce logiciel.</p>
<p dir="auto">Durant cette année, nous avons prévu 3 grands axes pour le développement de Garage :</p>
<ol dir="auto">
<li><strong>Publier une version 1.0 stable</strong> (sortir de la beta) dans laquelle nous avons confiance : c’est important pour être sûr que les données de nos membres soient en sureté et disponibles malgré les pannes.</li>
<li><strong>Construire des applications sur Garage</strong>, comme un service email ou un système de synchronisation de fichiers (comme Nextcloud, Dropbox ou OneDrive mais adapté à Garage)</li>
<li><strong>Réaliser des optimisations de performances</strong> pour fournir une meilleure expérience et utiliser au mieux le matériel à notre disposition</li>
</ol>
<p dir="auto">Pour nous, le véritable coup d’envoi est lundi 13 septembre, avec la réunion de lancement initiée par NGI.</p>
<p dir="auto">Nous vous tiendrons informé ici et dans les différents salons de discussion Matrix de Deuxfleurs de l’avancée des travaux car cette subvention devrait donner un véritable coup d’accélérateur à nos projets !</p>
]]><![CDATA[Traversée en dehors des clouds]]>https://plume.deuxfleurs.fr/~/Deuxfleurs/Traversée en dehors des clouds/2021-06-03T12:26:38.156777+00:00Tom Goldoinhttps://plume.deuxfleurs.fr/@/tgoldoin/2021-06-03T12:26:38.156777+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Un constat s’est imposé assez rapidement à l’équipe technique de Deuxfleurs : il devient de plus en plus difficile de fournir des services « essentiels » sur internet comme des emails, du stockage de fichier ou de l’hébergement de sites web. Pour preuve, nous avons ces services en interne mais nous ne nous sentons pas (encore) prêt·es à les ouvrir plus largement.</p>
<p dir="auto">Pourtant, sur le papier, les logiciels libres alternatifs existent.
Ce qui nous bloque, c’est l’exécution : fournir ces services sans interruption, de manière fluide et sans limite arbitraire (ce qui ne veut pas dire sans limite du tout, on ne gaspille pas ici !).
En effet, derrière ces services, se trouve une réalité physique : des ordinateurs et des câbles, qui ont leurs limites, et qui tombent régulièrement en panne (coupure d’électricité, disque dur cassé, tractopelle qui coupe la fibre optique, etc.).
C’est en réponse à ces problèmes que les entreprises du cloud brillent : elles sont capables de continuer à nous fournir leurs services malgré de nombreuses avaries.</p>
<p dir="auto">Alors, serait-il temps d’abandonner ces services « essentiels » aux entreprises du cloud et de passer à autre chose, quelque chose de plus moderne, comme le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fediverse" rel="noopener noreferrer">Fediverse</a> ? Les réseaux fédérés sont tout à fait passionnants, mais ils ne résolvent pas non plus notre problème. Au contraire, ils l’exacerbent : Mastodon (une alternative à Twitter), Peertube (une alternative à Youtube), ou Matrix (une alternative à WhatsApp) ont en réalité besoin d’encore plus de ressources et d’attention que les services essentiels. Si le débat est plus complexe pour les solutions type P2P, blockchains, IPFS, DAT, etc., elles ne fournissent pas non plus de réponse satisfaisante à notre problème.</p>
<p dir="auto">Parce que nous n’envisageons pas de rester au chevet de nos ordinateurs (vous vous voyez ne plus prendre de vacances ?), d’être dans l’angoisse de la panne (vais-je réussir à réparer ?) ou encore de donner une mauvaise image des hébergeurs alternatifs (« ça ne marche jamais ! »), l’équipe technique a jugé prioritaire de trouver une solution au problème de la défaillance des serveurs avant de recruter plus d’utilisateur·ices.</p>
<p dir="auto">Dans nos investigations, nous avons commencé par regarder derrière le nuage, c’est à dire comment font les entreprises du cloud.
Il s’avère que pour dépasser les limites individuelles des ordinateurs, ces entreprises ne les considèrent plus, les ordinateurs, comme des entités indépendantes mais comme un tout, un ensemble, que nous appellerons une grappe (en anglais « cluster »).
Cette conception se concrétise lors du développement des logiciels : ils sont codés différemment, pour prendre en compte les spécificités d’une grappe de serveurs.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/47000FA1-34A6-4A99-7FC2-D8B550100CD8.png" alt="Grappe de raisin"></p>
<center>
<em>Une grappe <del>de serveurs</del> de raisins - <a href="https://pixabay.com/fr/vectors/raisins-fruits-dessin-au-trait-5202482/" rel="noopener noreferrer">GDJ via Pixabay</a></em>
</center>
<p dir="auto">Ce concept de grappe a été intégré dans un récit plus large, aux contours très flous, celui du « cloud ».
Je ne vous apprends rien en disant que le cloud est sujet à de nombreuses critiques, à l’image de cette affichette ci-dessous.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/3D9EA206-C3B3-50EE-B3DC-3FCBFD44DD86.png" alt="No Cloud"> </p>
<center><em>
Affichette de la <a href="https://fsfe.org/" rel="noopener noreferrer"> Free Software Foundation Europe</a> qui alerte sur l'invisibilisation des infrastructures à travers le concept de « cloud ».
</em></center>
<p dir="auto">Pas amatrice de ciels nuageux, notre équipe a cependant essayé de reproduire l’approche en grappe avec le logiciel libre disponible, les machines et le réseau que nous avions à disposition. Mais les résultats n’étaient pas bons : les services étaient lents, instables, souvent inutilisables, et très durs à gérer pour nous. Un constat s’est imposé : on ne peut pas reproduire le cloud sans datacenter. Notre sentiment, c’est que les logiciels existants sont conçus pour construire des cathédrales, avec de puissants serveurs et un réseau bien connecté.
En regard, ce que nous avons à disposition, c’est un bazar (un marché) constitué de nos connexions internet à domicile et de nos ordinateurs de récupération.</p>
<p dir="auto">La grappe n’étant pas pour nous, nous ne nous sommes pas arrêtés en si bon chemin avec nos métaphores végétales : ce sera <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Rhizome" rel="noopener noreferrer">le rhizome</a> qui a retenu notre attention ! Pour comprendre, regardons ses propriétés botaniques : le rhizome est un réseau de tiges souterraines, partagé par plusieurs pousses mais il s’agit d’une seule et même plante, elle n’a pas de hiérarchie et est très adaptable. Ces propriétés n’ont pas échappées aux philosophes, qui ont repris <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Rhizome_(philosophie)" rel="noopener noreferrer">le concept</a>. Et c’est sur celui-ci que nous voulons construire l’infrastructure de Deuxfleurs.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/B85B45BD-0E08-A168-F99B-03B181F29954.png" alt="Rhizome 2"> </p>
<center><em>
Un rhizome d'Iris pseudacorus par Martin Cilenšek via <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nsr-slika-002.png" rel="noopener noreferrer">Wikimedia</a>
</em></center>
<p dir="auto">Cette distinction grappe / rhizome me semble importante car elle est l’illustration d’un changement de paradigme : avec la grappe, c’est le matériel qui s’adapte au logiciel, là où, avec le rhizome, c’est le logiciel qui doit s’adapter au matériel.
C’est une rupture avec les logiques commerciales où l’on considère à raison que <em>hardware is cheap</em>, le matériel est bon marché. Partant de ce constat, il est alors préférable d’investir dans du matériel couteux pour les infrastructures et rediriger l’effort vers le développement de nouvelles fonctionnalités.
Comparativement, notre démarche est différente : on s’impose comme contrainte une sobriété sur le matériel et le réseau pour de nombreuses raisons (écologie, autonomie, etc.). Ce qui nous intéresse, plus que la quantité de fonctionnalité, c’est notre autonomie, notre auto-détermination à fournir des services robustes.</p>
<p dir="auto">Fort de notre rhizome, il reste encore un petit problème à régler : personne n’a développé de logiciels pour une telle organisation ! Nous avons donc décidé de faire converger bout par bout notre premier système expérimental vers cette structure rhyzomatique. Pour cela, nous avons identifié les composants nécessaires et nous priorisons leur développement en fonction de leur criticité et leur difficulté.</p>
<p dir="auto">Nous avons posé la première pierre de ce système rhizomatique avec <a href="https://git.deuxfleurs.fr/Deuxfleurs/bottin" rel="noopener noreferrer">bottin</a>, un outil en charge de fournir un système d’authentification pour tous nos services. Est venu ensuite <a href="https://git.deuxfleurs.fr/Deuxfleurs/diplonat" rel="noopener noreferrer">diplonat</a>, qui gère la connexion de nos machines au reste de l’internet.
À ce jour, notre plus beau succès technique est le logiciel <a href="https://garagehq.deuxfleurs.fr/" rel="noopener noreferrer">Garage</a>.
Son rôle est très simple : stocker toutes les données de Deuxfleurs, de manière sûre et efficiente.</p>
<p dir="auto"><img src="https://plume.deuxfleurs.fr/static/media/5E110441-95B6-89A6-00BB-052661E98542.png" alt="Garage"> </p>
<center><em>
Logo de notre logiciel <a href="https://git.deuxfleurs.fr/Deuxfleurs/garage" rel="noopener noreferrer">Garage</a> par ZombieBrain
</em></center>
<p dir="auto">Récemment, Garage a retenu l’attention de <a href="https://pointer.ngi.eu/" rel="noopener noreferrer">NGI Pointer</a>, un programme de financement de « l’internet de demain ». Ce financement devrait permettre à Deuxfleurs de rémunérer une petite équipe à plein temps pour un an, mais surtout c’est à nos yeux une première reconnaissance de l’utilité de notre travail ! Nous prévoyons d’en reparler plus longuement dans un article dédié, dans les mois à venir.</p>
<p dir="auto">Ce détour en dehors des clous ne nous a laissé que peu de temps pour nous focaliser sur nos services. Mais ce travail sur notre système rhizomatique commençant à porter ses fruits, nos services pourront bientôt profiter du travail réalisé sur Garage, Diplonat et Bottin. À l’usage, ça se manifestera par des services plus stables et plus agréables à utiliser. </p>
<p dir="auto">D’ailleurs, il est d’ores et déjà possible d’en avoir un avant-gout, du côté de l’hébergement de sites web. En effet, nous hébergeons <a href="https://deuxfleurs.fr" rel="noopener noreferrer">deuxfleurs.fr</a> et <a href="https://garagehq.deuxfleus.fr" rel="noopener noreferrer">garagehq.deuxfleurs.fr</a> sur Garage et il est possible pour vous de faire de même, sur simple demande à notre équipe. En fin d’année, nous devrions être en mesure de proposer un nouveau service de stockage de fichiers afin de remplacer le défunt Seafile. Il sera plus robuste, plus rapide, plus facile à gérer, et totalement basé sur Garage. Par la suite, les emails devraient bénéficier du même traitement. D’autres services que nous ne mettons pas sur notre chemin critique, comme Matrix et Plume, devraient eux aussi bénéficier de ces mêmes travaux.</p>
<p dir="auto">Nous avons hâte de vous montrer les fruits de notre travail, réalisé en grande partie dans l’obscurité jusqu’ici. D’ailleurs, cet article a pour vocation d’être le premier d’une plus longue série, afin d’éclairer à chaque fois les zones d’ombres qui pourraient subsister : que ce soit sur la vision pour notre association, vulgariser la technique, réfléchir à comment nous organiser ou présenter nos équipes.</p>
<p dir="auto">À ce propos, ce billet est d’abord la vision de son auteur et n’est donc pas le reflet de toute la diversité des opinions de nos membres. Par contre, ce blog est celui de notre association, qui se veut horizontale, vous êtes donc chaleureusement invité·e à faire entendre votre voix ici !</p>
<p dir="auto">Merci d’avoir pris le temps de me lire et… à vos plumes ?</p>
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